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MISANTHROPE (Le) de Molière (résumé)

Publié le 12/11/2018

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MISANTHROPE (Le)

Molière. Comédie, 1666.

 

Pièce véritablement originale, Le Misanthrope, dont l’intrigue est mince, tire sa force de la peinture des caractères et de l’observation des salons parisiens. L’indéniable couleur autobiographique de l’œuvre enrichit d’une note pathétique le personnage d’Alceste. Celui-ci, dans un dialogue avec Philinte, oppose à l’indulgence de son ami l’intransigeance de ses jugements et la misanthropie de son caractère: «L'ami du genre humain n’est pas du tout mon fait.» Or il est épris de Céli-mène, une précieuse fine et intelligente, mais qui pratique avec une rare maîtrise l’art de la duplicité et de la coquetterie. Sa science mondaine développe en d’étincelants dialogues les rituels sociaux au goût du jour: portraits à la médisance calculée, disputes poétiques (le fameux sonnet «bon à mettre au cabinet »), opposition venimeuse des dévots et des mondains. Célimène, certes, paiera d’une humiliation son excessive coquetterie, mais les beaux gentilshommes de la Courne seront pas épargnés: Molière nous dévoile sans fard leur sécheresse de

« cœur et le mépris profond de la femme qui se dissimule sous leur galanterie.

Ces marquis de comédie sont les vrais représentants d'une société vaine et corrompue qui ne peut faire d'Alceste qu'une victime.

Son inadaptation prou­ vée (il perd son procès contre toute justice et rompt avec Célimènel, Alceste tire la leçon des événements et jure de se retirer du monde.

• Ce dénouement, si peu oonfonne à la comédie, souligne l'ambiguïté du Misan­ thrope, où l'on a cru voir l'im113e des déchirements moraux de Molière lui­ même.

En effet, lorsque Molière (1622- 1673) représente en 1666 la ptèce à laquelle il travaille depuis déjà deux ans, nul ne doute que cette œuvre ne soit profondément liée aux mésaventures de sa vie conjugale et aux violentes attaques dont son œuvre a été l'objet.

Dernière des grandes pièces politiques et non la moindre, elle inaugure brillanun ent la série des comédies de caractère, L:Avare• ou Le Mak.Jde �·.

• Le Misanthrope déconcerta le grand public, aocoutumé à un comique plus franc, mais fut poné aux nues par la critique.

Pour Boileau, Molière sera •l'auteur du Misanthrope•, et Rousseau louera la vertu d'Alceste: Musset sera plus sensible à l'horizon tragique du per­ SOI1Il8ge.

Abondarrun ent représentée, la pièce a déterminé deux écoles d'inter­ prétation, selon qu'Alceste passe pour un extravagant ou que l'on acœntue la tona­ lité douloureuse du personnage.

D est hors de doute que le XVII" siècle voyait surtout en lui les ridicules, alors que le spectateur moderne est plus sensible à l ' accen t pathétique et héroïque d'Al­ ceste.

ÉomONS• voir Amphlt,on.

et LG.F.

•Le Hvre de ooche •.

1986.

tnJD I'!S• Jacques Guicham&ud.

Molière.

une aventure thé4t�: Tartuff e.

Don }Ulm, Le Mùanlhrope, Gallimard, •N.R.F.•.

1063.

René Jasinskl.

Molière et Le M�.

Nlzet.

1970.. »

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