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MOLIÈRE: L'ECOLE DES FEMMES (Fiche de lecture)

Publié le 20/11/2010

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«Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage.
À d'austères devoirs le rang de femme engage, Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends, Pour être libertine et prendre du bon temps.«
Avec le mariage, c'est la condition de la femme qui est mise en question :
«Votre sexe n'est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance. Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : L'une est moitié suprême, l'autre subalterne ;
L'une en tout est soumise à l'autre, qui gouverne ; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d'obéissance au chef qui le conduit,
Le valet à son maître, un enfant à son père, N'approche point encore de la docilité,
Et de l'obéissance et de l'humilité,
Et du profond respect, où la femme doit être
Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître.«
(L'École des femmes, III, 2)
 

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« Souche, a recueilli une orpheline, Agnès, qu'il a fait élever à la campagne, dans la plus parfaite ignorance ; il veut enfaire sa femme.

Horace, le fils d'un de ses amis, ignorant le second nom d'Arnolphe, lui raconte comment il courtisela pupille d'un certain M.

de la Souche (Acte I).

Inquiet, Arnolphe tente de faire parler Agnès, et décide de hâter lespréparatifs de son mariage (Acte II).

Il sermonne Agnès sur le mariage, cependant qu'Horace lui apprend que lajeune fille lui a envoyé un mot doux (Acte III).

En outre, le jeune homme annonce qu'il va enlever la jeune fille aucours de la nuit.

Arnolphe décide alors de tendre un piège à l'amoureux (Acte IV).

À moitié assommé par lesdomestiques, Horace est laissé pour mort.

Mais il s'enfuit avec Agnès...

et confie celle-ci à Arnolphe.

La jeune filleest sauvée par l'arrivée de son véritable père, revenu d'Amérique, qui la donne en mariage à Horace. Dans L'École des femmes, Molière, qui ne renonce pas tout à fait à la farce (notamment grâce aux personnages des domestiques Georgette et Alain), associe pour la première fois peinture des caractères et peinture des mœurs.

Lapièce aborde en effet des sujets comme le mariage et la place des femmes dans la société. Le mariage, au centre de nombre des comédies de Molière, n'est plus ici simplement le noeud de l'intrigue : ilconstitue l'un des enjeux polémiques majeurs de la pièce.

En ridiculisant Arnolphe, Molière attaque sa conception dumariage, partagée par toute une époque où il n'était pas rare qu'un vieux barbon (Arnolphe a quarante-deux ans, cequi est âgé pour le XVIIe siècle) épouse une très jeune fille sans son consentement.

Le monologue d'Arnolphe, àl'acte III, scène 2, dans lequel il délivre à Agnès un véritable sermon sur le mariage développe cette conception dulien conjugal que Molière dénonce : «Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage. À d'austères devoirs le rang de femme engage, Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends,Pour être libertine et prendre du bon temps.» Avec le mariage, c'est la condition de la femme qui est mise en question : «Votre sexe n'est là que pour la dépendance : Du côté de la barbe est la toute-puissance.

Bien qu'on soit deuxmoitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : L'une est moitié suprême, l'autre subalterne ; L'une en tout est soumise à l'autre, qui gouverne ; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit,Montre d'obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, N'approche point encore de la docilité, Et de l'obéissance et de l'humilité, Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître.» (L'École des femmes, III, 2) Arnolphe a tenu à élever sa pupille dans l'ignorance la plus complète, car sa peur maladive des femmes lui faitredouter le pire : «Je sais les tours rusés et les subtiles trames Dont, pour nous en planter, savent user les femmes.» (L'École des femmes, I, 1) À l'heure où, avec Madame de La Fayette ou Mademoiselle de Scudéry, les femmes créent dans les salons unenouvelle sociabilité et commencent à s'exprimer, Arnolphe incarne le parti pris rétrograde qui consiste à les muselerdans leur ignorance : «Mais une femme habile est un mauvais présage, Et je sais ce qu'il coûte à de certaines gens Pour avoir pris lesleurs avec trop de talents.» (Ibid.) Il entend donc, pour sa sécurité et sa tranquillité, «épouser une sotte» : «En un mot qu'elle soit d'une ignorance extrême ; Et c'est assez pour elle, à vous en bienparler, De savoir prier Dieu, m'aimer, coudre et filer.» (Ibid.). »

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