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Monnaie de singe

Publié le 12/04/2013

Extrait du document

singe

« Les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots. « Ce passage d'un roman postérieur de Faulkner, Le Bruit et la fureur pourrait être mis en exergue de Monnaie de singe.

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« « La musiqu e les acco mpagnait de ses r y thm es souli gn és par l a c ha ud e ha rm onie des co rdes et d es c uivres qui ven aie nt d e fa ire leur e nt rée.

» EXTRAITS Dan s le tra in , les soldat s co ntempl e nt leur co mp agno n en dormi.

II s'agit de Donald , un avia te ur grave m ent blessé Ils regardèrent son visage.jeune et pourtant vieux comme le monde sous l'affreuse bles­ sure.

Gilligan lui-m ême y perdit son entrain.

« Mon Dieu, on en a mal au cœur.

Je me demande s'il sait comment il est.

Que va dire sa fa­ mille quand elle le verra ? Sa fiancée, s 'il en a une, et c'est probable ! » Il était près de midi, mais l'horizon gris, toujours menaçant, n'avait pas changé .

« S'il a une fiancée , repris Gilligan, sais-tu ce qu'elle dira?» Le cadet Lowe éprou­ vait toute l'amer­ tume des grandes espérances avortées : « Ce qu'elle dira ? » demanda-t - il.

On avait dépassé l'État de New York.

Mahon dormait sous son équipement martial.

(Dormirais-je, pensa Lowe, si j'avais ses ailes , ses bottes ? ) Les ailes formaient une courbe gracieuse les pointes en bas au-dessus d'une décoration.

Rouge, blanc, rouge.

Sur sa poche, à la place du cœur (ou ce qui en tenait lieu), Lowe distin­ gua entre les ailes la couronne et les trois lettres.* Puis son regard rencontra le visage balafi'é du dormeur.

- Ce qu 'elle dira ? reprit-il.

- Elle l'enverra promener.

- Tout de même ! Elle ne fera pas cela.

- Mais tu ne connais pas les femmes.

L' émo- tion des premiers jours une fois dissipée, il se trouvera bien pour le remplacer un oiseau quelconque qui sera resté chez lui à gagner del' argent, un de ces gaillards, avec des guêtres reluisantes, assez malin pour éviter d'aller, comme toi et moi, là où on peut recevoir de mauvais coups.

* RAF , Royal Air Force Gilli gan courti se M rs Powers - Savez-vous comment les fau cons font l'amour ? Ils s'étreignent à des hauteurs inouïes et tombent rivés l'un à l'autre bec à bec , d'un jet : une volupté presque in­ supportable.

Alors que nous autres, nous devons prendre toutes sortes de postures ridicules et nous regarder transpirer.

Le fau co n rompt l'étreinte et fonce au loin, rapide, orgueilleux, solitaire, pendant que l'homme doit se rele ve1~ prendre son chapeau et sortir.

Am o ur et mort Le Sexe et la Mort, porte d'e ntrée et porte de sortie.

Comme ils sont en nous insé­ parables ! Durant notre jeunesse ils nous élèvent au-des­ sus de la chair ; de­ venus vieux, ils nous ramènent à la chair, l'un nous engrais­ sant, l'autre nous décharnant , au bé­ néjïce des vers.

Quand les instincts sexuels sont-ils plus t ' ' ' ' aisément satisfaits qu 'en temps de guerre, de famine, d'inondation, d'ince ndie ? Traduction de Maxime Gaucher, Flammarion , 1980 «Il lui se mbla qu 'un ven t froid s'était mis à souffier sur lui.

» NOTES DE L'ÉDITEUR On trouve dans cet ouvrage paru en 1926 - et plutôt bien accu eilli - des éléments autobiograp hiques.

A la su ite d'un échec amoureux, l'aute ur s'était engagé en 1918 dans la Roya l Air Force au Canada, après avoir essayé en va in d'entrer dans l'armée américaine.

Mais la guerre s'achève alors qu'il se trouve encore à l'entraînement à Toronto, et que son frère Jack vient d 'être blessé da ns l'Argonne.

Comme le cadet Lowe du roman, le jeune Faulkner est privé de « sa » guerre et en ressent une profonde frustration .

Du premier au dernier ouvrage de Faulkner , note André Bleikasten , professeur de l ittérature américaine, « pas un seul où il n'y ait quelqu'un à enterrer (ou, comme dans L' Intrus et Parabol e, à déterrer), pas un seul ou presque qui ne comporte au moins un récit de funérailles ».

Et cet universitaire cite à propos de la présence constante des mort s dans l' œuvre du romancier cette phrase d'un des héro s de Lumi ère d'août : « Un homme parlera de so n désir d 'éc happer aux vivants.

1 portrait par la m ère de ! 'écrivain , ph.

Dit e/ Sipa-lc ono 2.

3.

4.

5 ill.

de A.-0.

St einl en .

L a g uild e des Bibli ophil es.

éd.

Rombaldi.

19 64 Mais ce sont les morts qui sont dangereux.

C'est aux morts qu' il ne peut échapper, a ux morts qui gisent tranquilles quelque part et n'essa ient pas de le retenir.

» (Revue L' Arc, 84/85.) F AU LKNER 03. »

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