Devoir de Philosophie

NOUVELLES FRANÇAISES OU DIVERTISSEMENT DE LA PRINCESSE AURÉLIE de Jean Segrais : Fiche de lecture

Publié le 16/11/2018

Extrait du document

lecture

NOUVELLES FRANÇAISES OU DIVERTISSEMENT DE LA PRINCESSE AURÉLIE Jean Segrais. Nouvelles, 1656.

 

La composition des Nouvelles françaises ou Divertissement de la princesse Aurélie s’inspire de VHeptamé-ron*. Six dames, dont Segrais affecte d’être le simple secrétaire, devisent durant six jours consécutifs, racontant à tour de rôle une histoire véritable. Entre leurs récits, elles exposent leurs goûts en matière de romans et de technique romanesque, discutent de vraisemblance, d’analyse du cœur humain et de description des mœurs. Les nouvelles sont censées illustrer leurs principes esthétiques, chaque narratrice tirant d’elle-même leur logique et leur conclusion.

lecture

« Se grais : Les "Nouvelles françaises " Segrais fait la transition entre le roman baroque et le roman classique.

La Lettre de l'origine des romans, monument anachronique élevé par Huet à la gloire du premier, lui est dédiée, et La Princesse de Clèves, chef-d'œuvre du second, a été rédigée avec sa collaboration ou du moins selon ses conseils.

Plusieurs années avant le tome X de Clélie où Mlle de Scudéry introduisit une conversation sur la «fable ))' les six devisantes des Nouvelles françaises (1657) 1 disaient leurs goûts en matière de roman; la curiosité du public ne se porte plus seulement sur les œuvres romanesques, mais sur la façon dont elles sont faites; la bonne société, qui laisse aux littérateurs de métier les grands genres poétiques et le théâtre, voit dans le roman une forme de création à sa portée, dont elle discute les aspects et les principes; déjà avant Segrais, l'abbé de Pure dans la Prétieuse ou le my stère des ruelles (1656) avait rapporté les propos tenus dans les cercles précieux sur les diff érences du roman et de l'histoire, sur la vraisemblance romanesque, sur la priorité à donner à l'étude du cœur humain, etc.

L'admiration des précieuses allait aux romans de Mlle de Scudéry, alors dans leur nouveauté, mais non sans quelque impatience de leur longueur excessive, et elles s'intéressaient beaucoup plus à la psychologie qu'aux aventures.

La princesse Aurélie, qui s'est retirée dans son château des Six- Tours, y a été rejointe par Frontenie, Gelonide, Aplanice, Silerite et Uralie; un beau jour de printemps, lê spectacle de la nature ayant excité l'imagination de ces six dames, elles en viennent à parler de leurs lectures, de L' Astr ée, de Polexandre, du Grand Cy rus, de ce qu'elles admirent dans ces œuvres, de ce qu'elles aimeraient trouver dans un roman; les Contes de Marguerite de Navarre sont cités au cours de leur conversation, et la princesse Aurélie propose à ses compagnes d'en imiter l'exemple et de raconter chacune à son jour une histoire véridique.

C'est ainsi que débutent les Nouvelles françaises ou les Divertissemens de la Princesse Aurélie.

Segrais affecte de n'être que le fidèle secrétaire de la petite société, dont les participantes ont été identifiées : la princesse Aurélie est M lle de Montpensier, retirée après la Fronde dans son château de Saint -Fargeau, et dont Segrais fut effectivement le secrétaire; mais même si quelques opinions de Mlle de Montpensier ou de ses amies et quelques souvemrs de la vie à Saint-Fargeau ont passé dans les Nouvelles françoises, la mise en scène et les six nouvelles du recueil sont de l'invent ion de Segrais.

Comme chez Marguerite de Navarre, les nouvelles sont suivies de débats : mais le lien entre ceux-ci et celles-là est chez Segrais beaucoup plus lâche, sauf quand l'entretien roule sur l'esthétique du genre romanesque; les réflexions de morale et de psychologie n'approfondissent pas le sens des récits qui leur servent de prétexte, elles restent spéculatives et abstraites comme les conversations des romans de Mlle de Scudéry; les récits eux-mêmes ne sont pour les devisantes 1.

Le tome X de Clélie est de 1661.

C.

Wils fait une erreur en mentionnant les Nouvelles françaises en 1650.

Nous citons l'édition de 1722, la plus accessible.

Elle a paru à Paris, chez Guillaume Saucrain, en deux volumes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles