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Pamela

Publié le 12/04/2013

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Pamela ou la Vertu récompensée, publié anonymement, connut un grand succès dès sa parution et valut à Richardson, une fois l'identité de l'auteur révélée, une réputation internationale - il n'est qu'à lire les témoignages de gens de lettres tels que Crébillon fils, Diderot ou Sade. Mais l'attitude vertueuse de Pamela suscita également des sarcasmes et des parodies, dont l'Apologie de la vie de Mrs. Shamela Andrews ( 1741 ), attribuée à Fielding, constitue la plus célèbre.

« EXTRAITS SaniuelRichardson (1689-1761) fut d'abord imprimeur à Londres avant de devenir un romancier extraordinairement populaire, surtout auprès du public féminin, grâce à trois romans: Pamela, Clarisse Harlowe (1747-1748) et L'Histoire de sir Charles Grandison (1754).

Pamela, après avoir tenté de s'enfuir, est retrouvée dans une cabane par Nan Enlevée par son maître, qui nourrit à son égard « une extrême passion », Pamela livre le sujet de ses inquiétudes à ses parents Mes très chers Père et Mère, Oh ! que je vous écrive, et que je déplore mon triste sort, quoique je n'aie aucune espérance de pouvoir vous faire tenir ma lettre ! Tout ce que je puis faire à présent, c'est d'écrire, de pleurer, de craindre et de prier Dieu.

Mais que puis-je espérer, puisque je semble être condamnée à devenir la victime d'un méchant et cruel infracteur de toutes les lois divines et humaines ? (.

..

) Oh ! la méchanceté, les stratagèmes, les artifices sans exemple de ceux qui s 'ar ro­ gent le titre de Gentilshommes, et qui renversent les desseins de la Providence, en employant à leur propre perte, et à la ruine de l'innocence qu'ils op­ priment , les biens qui leur avaient été accor­ dés dans de toutes autres vues ! Je veux vous écrire tout ce qui m'est arrivé : mais comment rece­ vrez-vous mes lettres ? car je n'ai plus Jean, cet honnête homme, pour vous les porter; et il y a apparence qu'on m'observera fort étroi­ tement jusqu'à ce que mon cruel Maître ait trouvé le moyen d 'exé­ cuter ses criminels pro­ jets à ma ruine.

J'écrirai pourtant tous les jours ce qui m 'ar­ rivera, dans l'espérance de trouver quelque voie pour vous faire tenir ces tristes lettres.

Pamela confie son journal, où elle a consigné tout le récit de sa captivité, à son maître, qui sera ébranlé -Il me semble, dit-il en souriant, que vous devriez admirer ma patience, et être sur­ prise de la bonté avec laquelle je veux bien lire des choses où je suis peu ménagé par une péronelle comme vous .

- J'ai été vrai­ ment surpris, lui dis­ je, que vous puissiez souhaiter de voir mes impertinentes pape­ rasses, et j'en ai conclu que c'était un très bon ou un très mauvais signe.

- Et quel est votre bon signe, me dit-il ? - Que cela peut à la fin pro­ duire un heureux effet sur votre esprit, lui répliquai-je, et vous mettre dans des dispo­ sitions qui me soient favorables, en vous montrant jusqu'où va ma sincérité.

-Et le mauvais signe, ajouta-t-il ? - Que si vous pouvez lire tranquillement, et sans être tou­ ché, mes questions et mes observations sur le traitement que j'éprouve de votre part, j'en dois augurer que votre cœur est la cruauté même, et qu'il l'est de propos délibéré.

De grâce, Monsieur, ajoutai-je, ne soyez pas fâché de la hardiesse avec laquelle je vous dis si librement ma pensée.

- Peut-être, dit-il, vous étiez-vous moins trompée sur votre mauvais signe que sur le reste.

-A Dieu ne plaise, répliquai-je ! Traduit par l' Abbé Prévost, Nizet, 1977 Pamela pêche à la ligne sous la surveillance de Mrs.

Jewkes NOTES DE L'ÉDITEUR préciser ce qu'il avait voulu faire.

Le roman pour lui ne peut être moralement neutre : « Cet auteur vous ramène sans cesse aux objets importants de la vie.

Plus on le lit, plus on se plaît à le lire.

C 'est lui qui porte le flambeau au fond de la caverne; c'est lui qui apprend à discerner les motifs subtils et déshonnêtes qui se cachent et se dérobent sous d'autres motifs qui sont honnêtes et qui se hâtent de se montrer les premiers.

Il souffle sur le fantôme sublime qui se présente à l'entrée de la caverne ; et le More hideux qu'il masquait s'aperçoit.

» Denis Diderot, ~loge de Richardson, in Œuvres, Gallimard, 1965.

«Le succès de Pamela est dû à la coïncidence de l'attente d'un public où les femmes( ...

) jouent un rôle grandissant et d'une œuvre où sont réunis en une synthèse neuve des éléments profondément assimilés.

S'il n'a pas, comme Fielding, développé une théorie du roman, Richardson a en effet réfléchi sur sa "nouvelle espèce d'écrit" (new species of writing) dans ses lettres, préfaces et postfaces, car les critiques l'ont conduit à les navels sont mauvais, au mieux gratuits, au pire corrupteurs, mais les romances trahis sent la " nature ".

Il a donc tenté de trouver une voie moyenne en associant deux exigences : l'exemplarité et la fidélité à la nature.

» J.

Ducrocq , « Samuel Richardson (1689-1761): l 'ex ploration de la caverne », in Roman et société en Angleterre au XVIW siècle, Paris , PUF, 1978.

1 R oger-Viollet 2, 3 , 4 , 5 illu strat ions de divers graveurs , Alex Hogg édite ur, Londre s, 1796 .

RICHARDSON 02. »

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