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Patricia HIGHSMITH : Mr Ripley

Publié le 24/09/2012

Extrait du document

On me demande quelquefois d'où vient mon inspiration. J'ai tendance à répondre "De nulle part. Comme ça." Il y a du vrai là-dedans, car ce ne sont presque jamais les histoires vécues qui me donnent des idées. L'art et la réalité ne font pas très bon ménage. ( ... ) Je ne connais pas d' idée, de fait plus stimulant pour l'imagination, plus propice à la dérive créatrice que celui-ci : le quidam que l'on croise au hasard dans la rue est peut-être un sadique, un voleur invétéré, voire un assassin. Toutes ces pulsions qui couvent chez l'individu ne peuvent être extirpées parce qu'elles font partie de la condition humaine...

« Photo Bocco n-Gi bod 1 Sipa-Press Patricia Highsmith est née à Fort Worth , au Texas (État s­ Uni s).

Son œuvr e c omporte une ving­ taine de romans et d e nouv elles qui sont autant de chefs­ d' œu vr e de psy ch o ­ l og ie c riminelle .

Plusieurs ont é té adapt é s à /'écran , dont ce roman , de­ venu Plein Soleil au c inéma .

Patricia Hi g hsmith est au­ jo urd 'hui installé e en Fran c e.

Le livre Dans un village italien, la confrontation de deux hommes que tout sépare T om Ripley a beau être astucieux, il vit au jour le jour du maigre chèque mensuel de sa tante et de petites escroque­ ries.

Il accepte donc sans hésiter de partir en Italie, tous frais payés, pour convaincre Dickie Greenleaf de rentrer aux États­ Unis où les entreprises de son père l'attendent.

Là, il se voit bientôt contraint de révéler à Dickie qu'il est envoyé et payé par son père pour le ramener au logis.

Amusé , celui-ci devient soudain très amicaL Tout sera it parfait s' il n 'y avait Marge ...

La jeune Américaine finit par réussir à discréditer Tom aux yeux de Dickie ...

Tom voit alors reparaître le spectre de l'exis­ tence étroite qu' il menait auparavant.

Incapable de supporter cette perspective , il décide alors de tuer Dickie et de se subs­ tituer à lui.

"Le quidam que l'on croise dans la rue peut être un assassin ...

" C e livre n'est pas un roman policier au sens propre du terme.

Il ne s'agit pas de trouver un meurtrier mais de comprendre ce qui peut pousser quelqu'un à tuer.

Tom Ripley est un héros banal.

Il n'est ni très beau, ni très laid ; ni angélique , ni machiavélique.

Comme Flaubert l'avait fait avec Madame Bovary, Patricia Highsmith réussit à camper un personnage universel.

Chacun de nous pourrait reprendre pour lui la phrase célèbre du grand romancier : "Madame Bovary, c'est moi !"en évoquant Tom Ripley.

Toute la force du roman vient de là.

En effet, cette absence de traits extraor­ dinaires nous permet de nous assimiler entièrement au héros.

Lorsque Tom Ripley tue, nous tuons aussi.

On ressort de ce livre épuisé comme après un marathon et un peu honteux d'être devenu , pendant quelques heures, un criminel...

Tout le talent de Patricia Highsmith est dans cette annexion totale d'un lec­ teur qui est pris par l'intrigue au point d'en perdre sa propre identité .. »

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