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Paul de GONDI, cardinal de RETZ : La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque

Publié le 24/09/2012

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Ne pouvant recréer à sa guise la figure de Jean-Louis de Fiesque, connue par les historiens, Retz s'efforce de la remodeler, mettant en lumière certains détails, laissant d'autres dans l'ombre, appuyant sur les traits favorables à son personnage et usant, dès les premières versions, de toutes les ressources de sa rhétorique. Par différents procédés il le pousse dans le sens de l'héroïque : il commence par brosser un tableau sombre de la situation où se trouvait Gênes en 1547 (...). Puis il rend odieux les adversaires du jeune comte, il flétrit la perfidie détestable et les intrigues des Doria...

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« Ce n'est pas la pu­ blication de La Con­ juration du comte de Fiesque, en 1665, qui fit la fortune lit­ téraire de Retz : tout au plus son petit livre fit-il scandale à la cour de Louis XN et dans les milieux avertis.

D'une tout autre envergure, ses Mémoires sont une œuvre de premier plan.

Le livre La conspiration héroïque E n 1547, Gênes est une république indépendante aux mains du parti des aristocrates d'André Doria, ancien chef mili­ taire de l'armée de François Ier pendant la campagne d'Italie, rallié depuis peu à 1' empereur autrichien Charles-Quint.

Doria, homme de peu de scrupules, profite de la corruption générale pour établir un pouvoir personnel absolu sur la cité.

Nulle opposition ne semble organisée contre lui, et le peuple se tait.

Pourtant, l'héritier d'une grande famille noble de Gênes, jeune, fortuné et courageux, Jean-Louis de Fiesque, comte de Lavagne, entreprend de le renverser et conspire.

Secret autant qu'ambitieux, Fiesque rallie au nom des libertés républicaines une partie de la noblesse et séduit le peuple, sans inquiéter les Doria.

En janvier 1547, il passe à l'action, s'empare des places principales de la ville.

Le fùs de Doria, Jannetin, est tué, et le tyran prend la fuite.

Un accident fait cependant échouer la conjuration : Fiesque fait une chute et se noie dans le port de Gênes ; ses lieutenants, désemparés, finissent par se rendre, et Doria reprend le pouvoir.

Un historien partial T ' histoire de la conjuration de Fiesque, telle qu'elle est pré­ L sentée par Retz, ne répond pas aux exigences contempo­ raines de 1 'histoire.

A bien des égards, Retz se révèle un histo­ rien partial.

L'œuvre nous apprend plus de choses en définitive sur Retz et son époque que sur la Gênes de la Renaissance dont il est question.

Le goût du jeune Retz pour l'histoire du comte de Lavagne correspond en grande partie au goût de la première moitié du XVIIe siècle pour l'héroïsme et la grandeur, dans la tradition du roman picaresque et du théâtre cornélien.

Au moment de la composition de son récit, Retz, lui-même jeune, noble et sans doute assez brave, s'identifiait au valeureux Génois.

Mais il ne s'agissait pas que d'une nostalgie de temps héroïques.

En vérité, l'intention de Retz, en écrivant son petit ouvrage, était politique.

Lui-même opposé à l'absolutisme royal, il participa à la Fronde de la noblesse.

C'est pourquoi il ne trouvait que des qualités au personnage pourtant contesté que fut Fiesque.. »

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