PAYSAN PERVERTI (le) de Restif de la Bretonne

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le Paysan perverti de Restif de la Bretonne Le Paysan perverti, paru en 1775, marque le début d'une série d'ouvrages qui développent le thème du frère et de lasœur provinciaux corrompus par le contact avec la ville : en 1784 paraît La Paysanne pervertie et, en 1786, LePaysan et la Paysanne pervertis, qui réunit les deux textes antérieurs.Comme les auteurs de romans épistolaires avaient coutume de le faire, Restif, pour donner plus de véracité à sonrécit, insère au début du livre un avis du frère du protagoniste, où celui-ci précise qu'il a lui-même réuni lacorrespondance. Edmond, jeune paysan fraîchement arrivé en ville, découvre un monde d'immoralité qui le séduit rapidement et danslequel il entraîne également sa sœur Ursule. L'école de la débaucheLe Paysan perverti est un roman épistolaire qui débute avec l'arrivée d'Edmond, le protagoniste, en ville.

Après uncourt temps de nostalgie, celui-ci s'adapte parfaitement à la vie urbaine.

Gaudet d'Arras, moine libertin, enseigne aupaysan sa conception de la morale en corrompant le jeune homme.

Edmond tombe bientôt amoureux d'une femmemariée de la noblesse et, mal conseillé par ses corrupteurs, il lui déclare sa passion et finit par la prendre de force.C'est pour sauver sa sœur Ursule, qui a été enlevée par un marquis, qu'il se rend alors à Paris.

Franchissant unenouvelle étape dans la déchéance, il accepte que cet homme entretienne sa sœur.

Le frère et la sœur secomplaisent dès lors dans la plus immorale des débauches.

Le paysan est condamné aux galères pour avoirempoisonné une vieille femme qu'il avait épousée par-intérêt.

Les parents d'Edmond meurent de douleur enapprenant la nouvelle ; sorti de prison, le jeune homme se repent et tue sa sœur pécheresse.

Il retourne finalementdans son village pour attendre la mort. Edmond et Pierre : deux morales qui s'affrontentn mesure la chute d'Edmond, dans Le Paysan perverti, à la distance croissante qui le sépare de son frère Pierre,resté à la campagne.

Celui-ci fonctionne comme un point de référence : image identique à celle d'Edmond au débutdu récit et main secourable qui se tend vers lui lorsqu'il a touché le fond de l'abîme.

Restif a lui même vécul'expérience du déracinement, de la confrontation aux mœurs parisiennes ; son œuvre est donc en partieautobiographique : c'est la voix du provincial attiré et dégoûté par tout ce qu'il a pu découvrit-dans la capitale.Paris connaît alors une époque très troublée ; en effet, les prémices de la Révolution se font sentir et c'est dans cecontexte qu'il faut replacer le roman.

On a longtemps dédaigné Restif de la Bretonne, le considérant tantôt commeun moraliste ennuyeux et tantôt comme un pornographe indésirable.

Le XXe siècle a redécouvert cet auteur, à quion donne de plus en plus d'importance.. »