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Pensées maximes et anecdotes de Chamfort

Publié le 10/04/2013

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Selon Guinguené, le premier éditeur de Chamfort (en 1795), celui-ci notait ses réflexions sur des petits bouts de papier qu'il jetait pêle-mêle dans des cartons. Personne ne savait rien de ces billets. A la mort de !'écrivain, on n'en retrouva qu'une petite partie. « Pourquoi ne donnez-vous plus rien au public? « demandait-on à Chamfort. « C'est que, répondit-il, j 'ai connu presque tous les hommes célèbres de notre temps et que je les ai vus malheureux par cette belle passion de célébrité, et mourir après avoir dégradé par elle leur caractère moral. «

« « Je me souviens d'avoir vu un homme quitter les filles de l'Opéra, parce qu'il y avait vu autant de fausseté que dans les honnêtes femmes.

» ~-------EXTRAITS ------------, Maximes générales Un homme du peuple, un mendiant, peut se laisser mépriser, sans donner l'idée d'un homme vil, si le mépris ne paraît s'adresser qu'à son extérieur.

Mais ce même men­ diant qui laisserait insulter sa cons­ cience, fût-ce le premier souverain de l'Europe, devient alors aussi vil par sa personne que par son état.

*** Il faut convenir qu'il est impossible de vivre dans le monde, sans jouer de temps en temps la comédie.

Ce qui distingue l'honnête homme du fripon , c'est de ne la jouer que dans les cas forcés , et pour échapper au péril ; au lieu que l'autre va au-devant des occasions.

*** Il y a deux classes de moralistes et de poli­ tiques, ceux qui n'ont vu la nature humaine que du côté odieux et ridicule, et c'est le plus grand nombre : Lucien, Montaigne , La Bruyère, La Rochefoucauld, Swift, Mande­ ville, Helvétius, etc.

Ceux qui ne l'ont vue que du beau côté et dans ses perfections ; tels sont Shaftersbury et quelques autres.

Les premiers ne connaissent pas le palais dont ils n'ont vu que les latrines.

Les se­ conds sont des enthousiastes qui détournent leurs yeux loin de ce qui les offense et qui n'en existe pas moins.

Est in medio verum.

La Philosophie, ainsi que la Médecine, a beaucoup de drogues, très peu de bons remèdes, et presque point de spécifiques.

*** La pensée console de tout, et remédie à tout.

Si quelquefois elle vous fait du mal, deman­ dez-lui le remède du mal qu'elle vous a fait, et elle vous le donnera.

*** La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier, à son égard, le sarcasme de la gaîté avec l'indulgence du mépris.

*** On souhaite la paresse d'un méchant et le silence d'un sot.

-*** Il y a des sottises bien habillées, comme il y a des sots très bien vêtus.

«L'amour tel qu'il existe dans la société n'est que l'échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes.

» NOTES DE L'ÉDITEUR «Il affectait un profond mépris pour les chiens, parce qu'il les trouvait serviles et rampants, et beaucoup d'estime pour les chats, parce qu'il leur trouvait un caractère plus libre et non moins d'attachement.

Un jour, pendant qu'il discourait sur ce sujet, son chat saute sur les genoux de la personne à qui il parlait, et cette personne s'aperçoit que le chat a les ongles rognés jusqu'au bout : c'était une précaution de Chamfort contre la liberté des griffes.

» P.

L.

Rœderer, Notes sur Chamfort, Éditions Crès, 1923.

intégrité que la pudeur voile de cynisme ...

» Étiemble, Histoire des Littératures, Gallimard, 1958.

1 Roge r-Viollet 2, 3, 4, 5 dessins de Moreau le Jeune , vers 1777 / Giraudon « Rivarol ne lui [à Chamfort,] passait point le : Guerre aux châteaux, paix aux chaumières ! Les Jacobins ne lui pardonnaient point le : Sois mon frere ou je te tue, qui glosait impertinemment avec le nouveau sens du mot « fraternité » ; mais dans un monde où il faut en effet que « le cœur se brise ou se bronze», les hommes libres aimeront toujours Chamfort, sa générosité raisonnable et passionnée, cette Sébastien Roch Nicolas de Chamfort (1740-1794) est l'auteur de comédies, de tragédies et de ballets tels que La Jeune Indienne (1764), Le Marchand de Smyrne (1770) et Mustapha et Zéangir (1776).

Il fut élu à l'Académie française en 1781, mais contribua à la faire disparaître en rédigeant, avec Mirabeau, le célèbre discours Des Académies (1791).

CHAMFORT02. »

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