PIÈCES GRINÇANTES. Jean Anouilh

PIÈCES GRINÇANTES. C’est sous ce

titre générique que le dramaturge français Jean Anouilh (né en 1910) a regroupé en 1956 quatre de ses pièces. Ardèle ou la Marguerite fut créée en 1948 au Théâtre de la Comédie des Champs-Élysées; puis en 1952, la Valse des toréadors. Un pas de plus a été franchi, le jeu et la réalité ont fusionné en .une forme grotesque : la bosse des amants d’Ardèle, le cri répété du paon. Les lettres d’adieu étaient l’expression des héros blessés; aujourd’hui Ghislaine ayant confié sa peine se jette incontinent par la fenêtre et atterrit... sur le jeune secrétaire.

Même les enfants sont moqués; ils imitent les

désirs et les haines des hommes et, dans l’espace théâtral d'Ardèle, ils dansent une ronde qui les défigure. « Il n’y a plus d’enfants » ironise le général. Une opposition saisissante se dessine entre la pitié qu’éprouvait l’auteur pour ses personnages blessés et le jeu auquel maintenant il se livre. Tandis que l’humour noir s’applique à des thèmes auparavant dépersonnalisés, le « grinçant » s’attaque aux souffrances vivantes. Mais l’association discordante de la fantaisie et de la