Devoir de Philosophie

PORTE ÉTROITE (la)

Publié le 15/03/2019

Extrait du document

PORTE ÉTROITE (la), récit d'André Gide (1909). Jérôme et Alissa s'aiment et veulent tous deux suivre l'enseignement du Christ : « Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite... » Mais Alissa, hantée par le péché de sa mère, est de plus en plus éprise de sainteté et se refuse à la réalisation de leur amour. Cette ascèse douloureuse, cet effort continu vers un Dieu qui reste silencieux, la conduit à un sentiment d'atroce solitude et à la mort désespérée, que peignent les pages finales de son Journal. Dans cette tragédie, Gide a voulu dénoncer les sophismes et les illusions d'un mysticisme opposé à l'éthique du Michel de 1'Immoraliste, mais tout aussi dévastateur. À base autobiographique (Gide s'est largement servi des lettres et carnets intimes de sa femme, souvent textuellement transcrits), ce récit est une fois de plus un livre « ironique ».

« ANDRÉ IDE Lorsque Gide publie La Porte étr oi te ( 1909), il traverse une période de découra geme nt et s'interroge sur l' opport unité de ses écrits et l'authenticit é de sa pen sée .

Il a d' ailleur s mis quatre ans à réa lise r ce livre , auqu el il pe nsa it depui s 189 1.

La Port e étroit e a pu être présent é co mm e l e penda nt néga tif de L'im mora liste.

L e m yst icisme forcené d' A lissa s'o ppo se en e ffet à léthiqu e, non moins dévasta tric e, d e Michel dans L'i mmoralist e.

·ces d eu x s ujet s, développé s parall èlement , se comp lète nt pour révé ler la diversité du caractè re de Gide .

«Je sortis.

L' air glacé du jardin me calma.

( ...

) Les arbres étaient sans feuilles, le ciel et la terre paraissaient immensément déso lés.

» Lavis de J.

P.

Rém on La Porte étroite L'amour de l'autre exalté dans celui de Dieu J érôme, orphelin de père et fils unique , grandit sous la tendre tutelle de sa mère et d'une vieille amie de la famille, Miss Ashburton.

L'intimité qui le lie à ses deux cousines, filles de l'oncle Bucolin , se tran sforme bientôt en un amour partagé pour l'aî née, Alissa.

Mai s la vie de cette famille bourgeoise prote stante , austère et puritaine , est boulever sée par Mme Bucolin , qui abandonne son mari pour un autre homme.

Ce départ affecte particulièrement Alissa, qui reporte sa profonde tristesse dans une quête religieuse de plus en plus inten se.

Jérôme , qui s'efforce, comme le recommande le pa steur Vautier , « d'entrer par la porte étroite », la suit dan s cette spiritualité exaltée.

Bien qu'amoureu se, Alissa se refu se à Jérôme , et rien ne la détourne de cette voie.

Quant à Abel, leur ami, il se croit aimé de Juliette (la sœur d' Alissa), alors que celle-ci est éprise de Jérôme.

Alissa prétexte l'amour de sa sœ ur pour se sac rifier , mai s quand Juliette , guérie, se marie avec un autre, elle continue à résis­ ter à sa pas sion, ne prétendant retrouver Jérôme qu 'en Dieu , loin de la chair et de la terre.

Cette ascèse douloureu se la conduit à un sentiment d'effrayante so litude et à la mort.

Jérôme , qui a compris sa tragé­ die intérieure , touche au désespoir , mais n 'a pourtant pa s la force de l' arracher à cette voie, comme il n'a pas eu celle de l'attirer à lui .

Les balancements d'une création difficile P ublié en 1909, le récit de La Porte étroit e revêt un carac­ tère exce ptionnel , tant par so n s ujet que par les balancement s de Gide qui, d ' année en année, en diffère l'écr iture: « Je viendrais à mourir aujourd'hui, toute mon œuvre dis paraîtrait derrièr e La Port e étroite ; on ne tiendrait plu s compte que de celle-ci » (Journa l, 23 m ai 1910 ).

Ce roman est en effet de s plu s signi­ ficatifs dans l' œuvre de Gide , du fait de s profondes résonances qu 'il trouve dan s sa vie et notamment dans l'au s térité de s on adolescence .

L 'auteur critique ici les excès inhumains de la morale puritaine dans un style pur et réso lument classique.

- xx· · s1f :cLE Jérôme et Alissa sont épris l'un de l'autre ; mais la fuite de celle-ci dans une quête religieuse intense rend leur amour impossible.

-======--=- llfliilMliJiio=e:-~=--::: - - « Par ma tante -et par elle seule d'abord -j'eus des nou velles du Havre.». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles