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PORTRAIT DES MEIDOSEMS d'Henri Michaux (résumé)

Publié le 17/11/2018

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PORTRAIT DES MEIDOSEMS

Henri Michaux. Poèmes en prose, 1948.

 

On peut lire cette description d’êtres imaginaires selon trois points de vue. Le premier est celui de la langue. Il y a quelque chose à dire, peu importe quoi. De cet objet, la phrase parfois s’approche, le dit presque. Mais aussitôt elle s’en détourne, le contourne, comme par peur. Ce mouvement d’avancée et de recul se représente à travers les Meidosems. Ils sont l’allégorie du rythme d’une parole qui se reflète elle-même. La langue est son propre objet: «meidosem» n’a pas de référent. Le deuxième axe de lecture s’attache à la sensation. Le style de Michaux est une forme de perception: une perception des métamorphoses de la perception en percevant... Mais, et c’est le troisième axe, ce langage d’intensités variables, c’est le sujet. Il n’est pas extérieur comme le sujet d’énonciation d’une phrase informative mais se confond avec la phrase, comme si celle-ci était un organisme vivant. On peut en proposer une description « psychologique ». La loi qui régit ce sujet est la non-identité. Comme une membrane (une peau érectile...) qui subit de chaque côté, dedans et dehors, des pressions continues et variables, il est toujours passif dans une direction et actif dans l’autre, attaquant attaqué, transperçant transpercé, fuyant fui. Le Meidosem est donc l’image projetée de ce sujet agresseur agressé.

 

♦ Toute l’œuvre de Michaux (1899-1984) pourrait être placée sous le signe du voyage: voyage imaginaire (Voyage en Grande Garabagne, dans Ailleurs 1936) ou réel (Un Barbare en Asie, 1933). Son domaine est l’espace limite entre sujet et objet, monde intérieur et monde extérieur par rapport à la conscience. Il l’accroît par l’expérience de la mescaline (Connaissance par les gouffres, 1967) et le représente dans les mots comme dans les dessins. 

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« Henri Michaux. »

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