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« Préface » pour une nouvelle édition de A rebours de Huysmans

Publié le 26/11/2018

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« Préface » pour une nouvelle édition de A rebours de Huysmans

 

A la sortie d’Â rebours, deux hommes fort différents perçurent l’évolution qui se dessinait chez Huysmans. Zola sentit que le groupe de Médan perdait un de ses adeptes» que « le roman portait un coup terrible au naturalisme » et que son auteur « faisait dévier l’école » : il n’avait pas tort puisque dans son roman suivant, Là-bas (1891), Huysmans plaidait la cause d’une « autre route » qui permette « d’atteindre les en deçà et les après, de faire, en un mot, un Naturalisme spiritualiste ». C’était l’une des voies de l’alternative que Barbey décelait dans sa critique du 28 juillet 1884 : « Après un tel livre, il ne reste plus à l’auteur qu’à choisir entre la bouche d’un pistolet ou les pieds de la croix ».

 

Lorsqu’il ajoute une Préface en tête de son roman pour l'édition de 1903, Huysmans est doublement étranger à l’auteur de ses premiers récits : il a rompu avec le naturalisme — ce « cul-de-sac où je suffoquais », confesse-t-il maintenant — et s’est converti au catholicisme. Il lui est donc difficile d’expliquer après coup sa rupture sans jouer avec une évolution dont la mémoire brise un lent chemin chronologique. Néanmoins, cette Préface apporte, malgré le caractère très original de son auteur au sein du naturalisme initial, une importante contribution à la compréhension de la mort du mouvement.

 

Refusant d’adopter l’attitude du pamphlétaire, Huysmans explique l’abandon du naturalisme par un phénomène de saturation conduisant à la stérilité : « Cette école était condamnée à se rabâcher, en piétinant sur place ».

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