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Présentation générale de La Chute

Publié le 05/08/2014

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Cette étude se réfère à l'édition de la collection« Folio«, Gallimard, 1996.

1 - LE RÉSUMÉ

Le récit se compose de six parties non numérotées.

1. Amsterdam, un bar du port, le Mexico-City. Un homme propose à un interlocuteur

invisible de lui servir d'interprète, puis il se présente: Jean-Baptiste Clamence,

« juge-pénitent «. Il le raccompagne, évoque, dans le quartier juif, les

crimes nazis et compare les canaux aux cercles des enfers de Dante*.

2. Le lendemain, Clamence, dans le même café, raconte son passé : une belle

carrière à Paris d'avocat généreux, une vie réussie, jusqu'au soir d'automne où il a

entendu sur un pont un rire mystérieux. Son sourire, dans le miroir, lui a alors semblé

double.

3. Le lendemain encore, suite du récit, en marchant dans Amsterdam : les enseignes

des esclavagistes rappellent que les rapports humains sont fondés sur l'asservissement.

Le rire a suscité une prise de conscience de sa vanité. Vient l'aveu le

plus pénible : un soir, avant le rire, il a laissé se noyer une jeune femme qu'il avait

croisée sur un pont.

« donne à Amsterdam de vagues consultations juridiques.

En fait, il attend des « clients » pour se décharger sur eux de sa culpabilité, et retrouver sa supériorité.

L'interlocuteur : par la technique du dialogue implicite, nous apprenons très peu sur lui.

Il accompagne Clamence, l'écoute.

Il semble son double : avocat, cultivé.

Peut-être n'existe-t-il que dans l'imagination de Clamence.

Des figurants : quelques silhouettes donnent vie au cadre : le barman, aux doux sur­ noms (gorille, primate), une passante et le souvenir obsédant de la jeune suicidée.

Ill -LES THÈMES MAJEURS Le Mal: il règne dans le monde et nous sommes tous coupables, de lâcheté, d'ab­ sence de solidarité et d'amour.

Le xxe siècle a poussé à l'extrême l'horreur: les crimes nazis, la bombe atomique, l'exploitation de l'homme.

Ceux qui en prennent conscience vivent dans le« malconfort ».Une représentation très pascalienne de la détresse de l'homme sans Dieu.

Le jugement : nous sommes constamment en train de juger, pour mieux dominer.

Les pires sont les philosophes sectaires.

Des comportements de fuite : la duplicité, l'hypocrisie, le goût de la domination en sont autant d'illustrations.

Le paradis perdu : nostalgie d'un monde de pureté, inaccessible dans La Chute : les îles de Grèce ou d'Indonésie.

L'Enfer: c'est ici, sur terre, nous y sommes enfermés.

IV -LA PUBLICATION La Chute, publiée en 1956, est très marquée par les circonstances politiques et littéraires de son écriture.

En 1951, Camus a entamé un nouveau cycle, celui de la révolte : dans son essai, L'Homme révolté, il contestait toutes les formes de révolte qui ont conduit les hommes à plus de cruauté encore ; ainsi les révolutions, française ou russe, fondées sur un bel idéal, ont-elles engendré la Terreur ou le goulag stalinien.

Camus proposait un humanisme sans illusion, « bourgeois » diront ses détracteurs.

Si Camus s'attendait à être rejeté par la droite et l'extrême gauche, il a été très blessé par la violente critique des intellectuels de gauche, surtout de la revue Les Temps Modernes que dirigeait Jean-Paul Sartre.

Une très vive polémique a entraîné la rupture entre les deux hommes.

Camus est isolé, atteint en outre par la maladie et des difficultés familiales.

La Chute porte le pessimisme de ces années sombres.

Le récit était initialement une nouvelle du recueil L'Exil et le Royaume, mais au cours de l'écriture, il s'est étoffé jusqu'à prendre son indépendance.

Dans ces années, Camus est tourné vers le théâtre : il adapte Calderôn, Buzzati et Faulkner, ce qui explique la théâtralité de La Chute.

Par ailleurs, il ne cesse pas son engagement politique : articles dans L 'Express, voyage à Alger en janvier 1956 pour lancer un« appel à la trêve civile» et, à la fin de l'année, appel aux écrivains européens pour protester contre la répression soviétique à Budapest.

L'année suivant La Chute, Camus reçoit le prix Nobel, qui l'angoisse plus encore: on ne donne ce prix qu'à des septuagénaires ayant leur œuvre derrière eux, dit-il; mais il commence le récit de son enfance dans Le Premier Homme, dont la publi­ cation en 1994 montre le renouvellement créatif de la pensée et de lécriture.

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