Primo LEVI : Maintenant ou jamais
Publié le 22/09/2012
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C'est l'expérience des camps de concentration qui a fait de l'ingénieur chimiste italien Primo Levi un écrivain. De retour d'Allemagne, il relate, sans misérabilisme et sans pathos, son expérience et celle de ses compagnons de captivité dans Si c'est cela être un homme, qui lui vaut un immense succès, ainsi que dans La Trêve. En revanche, Maintenant ou jamais, publié en 1982, cinq ans avant le suicide de l'écrivain, n'est pas autobiographique...

«
"Si ce n'est moi quime prends en char ge, qui le fera pour moi ?Si ce n'est ainsiqu'il faut faire,
quoi faire ? Et si ce
n'est maintenant, quand alors?" C'est ce que chantent quelques-uns des soldats perdus dont Primo Levi nous raconte l'incroyableodyssée. Pour ce
chant comme pour le
titre de l'ouvrage, leromancier s'est ins piré d'un texte figurant dans leTalmud.
Le livre
Dans les coulisses de l'histoire
Ils s'appellent Leonid, Pavel, Piotr, Gédal, Mendel, Line,
Bella ; tous sontdes Juifs nés en Russie,
sauf Piotr qui n'est
pas Juif, mais s'est jointà eux.
Ils peuventêtrehorlogers ou
acteurs, comptables oufaussaires.
Venus deghettos,decamps
de prisonniers ou devillages détruits, laplupart
d'entre eux
sont rescapés d'horribles massacres. Rien ne décourage leur
volonté de sebattre contre l'ennemi naziquileur atout pris.
Déjà, ils rêventde fonder un Etatqui soit enfin à eux en Pales
tine.
Ainsi Mendel, l'un desprincipaux protagonistes durécit, était
horloger etartilleur en 1942 dans l'Armée rougequand, au
cours d'un affrontement, ils'égare et se retrouve du côté alle
mand. Après s'être caché pendant un an, dans une complète
solitude, il tente en vain de s'intégrerdans ungroupede résis
tants soviétiques puisrejoint uncamp fortifié
qu'on appelle
"le village desJuifs" ou "la République desmarais".
Ilpour
suit ainsi, jusqu'à la fin de la guerre,le combat de l'ombre.
La communauté de ladernière chance
Ces partisans ne sont pas des résistantscommeles autres.
Ils n'ont plus ni famille, ni biens àdéfendre, et les
Allemands ne sont pas leurs seuls ennemis. Leurs alliés,
Russes ou Polonais,les tiennent souvent à l'écartquand ils ne
lesliquident pas. C'est ledénuement, l'isolementde ces sol
dats perdus qui donnent à leur odyssée son caractère poignant.
Depouvoir saisir un fusil et se battre a rendu espoir et dignité
à une poignée d'anciensréprouvés.
Si les traditions juivessont
iciprésentes, c'est moins comme exigencedefidélité que
comme lienentre tous ces voyageurs revenusdubout de la
nuit.Ecrivain capable de raconterl'apocalypse auquotidien,
car il est lui-même unrevenant des camps de la mort, Levi
nouspeint, aveclasobriété qui lecaractérise, la vie d'une
sorte de communauté de la dernière chance, aux membres dis
parates.Passeulement sesexploits, mais la dure recherche de
lanourriture ou dulogement, lesmoments dedétresse ou de
fête, les amitiés et amours éphémères.Et les rêves..
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