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Psychopathologie de la vie quotidienne de Sigmund Freud (analyse et résumé)

Publié le 22/02/2012

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La Psychopathologie de la vie quotidienne est un ouvrage constitué d'un ensemble d'essais parus en 1901 dans un périodique. Mais l'oeuvre franchit le seuil des librairies viennoises sous forme de livre en 1904. Dans cet ouvrage de douze chapitres que l'on peut, dans une certaine mesure, lire séparément, Freud tente de tendre un pont entre deux mondes qui, jusque-là, se trouvaient hermétiquement cloisonnés : celui des malades et celui des hommes « sains ». Le titre à lui tout seul contient ces deux aspects en conciliant d'une part la notion de trouble du psychisme représenté par le terme « Psychopathologie » à, d'autre part, la notion de banalité, de normalité avec les mots «de la vie quotidienne ». D'ailleurs, lorsque l'on commet un acte manqué, ne bascule-t-on pas, l'espace d'un instant, dans l'univers de l'autre, du malade? La frontière qui sépare les deux mondes est ténue : « Entre l'état nerveux normal et le fonctionnement nerveux anormal, il n'existe pas de limite nette et tranchée et nous sommes tous plus ou moins névrosés. »
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« définitivement oubliés.

En effet, ils cherchent parfois à s'exprimer, à remonter à la surface par leur tendance spontanée à se manifester.

Comme, la plupart du temps, ces désirs sont inavouables, ils se transforment, prennent un costume pour se déguiser et franchir la censure ou les résistances qui pourraient s'opposer à eux. C'est le cas des rêves, ces images du sommeil dont on ne comprend pas le sens parce qu'il est caché sous unmaquillage qui le rend méconnaissable.

C'est aussi le cas des actes manqués.

Sous cette appellation, Freud comprend les troubles de la parole qui ne proviennent pas d'une maladie comme les oublis de noms, de mots, leslapsus, mais également les erreurs de lecture, d'écriture aussi bien que les méprises, les maladresses, les actessymptomatiques et accidentels. Ainsi les actes manqués concernent tout le monde.

Ces petites « glissades» de la vie quotidienne ne sont pas, pour Freud, le fruit d'un pur hasard ou d'une baisse momentanée de l'attention.

Elles ont un sens, que l'on est parfois loinde soupçonner et que seule une analyse bien menée peut révéler. LES MOTIFS DES ACTES MANQUÉS Les actes manqués en général et les troubles de la parole en particulier : les oublis, les lapsus, c'est-à-dire le fait de prononcer un mot pour un autre, proviennent d'un refoulement, d'une pensée que l'on souhaite rejeter au fond del'inconscient.

Freud y consacre ses chapitres I, II, III et V. Parfois, au cours d'une discussion, on se retient de dire quelque chose, d'exprimer une idée que l'on juge inutile oumal venue dans la conversation, voire dans certains cas indécente.

A ce moment-là, on refoule cette pensée, avecla ferme intention de la taire.

Mais cette idée va, malgré soi, tenter de remonter à la surface, à la conscience.

Dansce cas, il arrive qu'elle vienne perturber le discours.

C'est alors qu'intervient l'oubli d'un mot.

Le vocable échappeobstinément.

Et, malgré tous les efforts fournis en prononçant notamment des termes d'une sonorité proche de celuique l'on recherche, on ne le retrouve pas toujours. Le cas est fréquent et Freud donne un exemple personnel.

Il recherchait en vain le nom d'un artiste italien,Signorelli.

D'autres noms lui venaient aux lèvres, se « substituaient » au premier : Botticelli et Boltraffio, comme si la reproduction du nom avait subi un déplacement.

Juste avant cette perturbation, Freud venait de refouler une pensée qu'il ne souhaitait pas communiquer à son interlocuteur.

Les troubles de la parole surviennent lorsqu'« un processus de refoulement a lieu peu de temps auparavant ».

L'oubli est « déterminé par le refoulement ». Quant au lapsus (un mot pour un autre), il peut être occasionné par des éléments qu'on n'a nullement l'intention d'énoncer et dont l'action se manifeste à la conscience sous la forme d'un mot que l'on ne veut pas prononcer. Ainsi, il existe des pensées que l'on souhaite conserver par-devers soi et pour lesquelles on tend des résistancescomme des digues retiennent l'océan.

On peut oublier un mot, non pas parce qu'on l'a mal retenu, mais parce que saconsonance ou sa composition se rapproche d'un nom contre lequel les résistances sont dirigées. Dans certains cas, sous l'effet d'une condensation, le lapsus peut, par sa tournure, par une sorte de contraction de plusieurs idées, remplacer une longue explication, comme le prouve l'anecdote suivante.

Une dame autoritaire eténergique, parlant de son mari souffrant, rapporte quelques paroles adressées par le médecin au malade pendant laconsultation : « Le médecin lui a dit qu'il n'y avait pas de régime spécial à suivre, il peut manger et boire ce que je veux » au lieu de ce qu'il veut. Parfois, on oublie un mot tout simplement parce que l'on est en proie à un conflit intérieur entre des idées quis'opposent.

En d'autres termes, on peut tout à la fois souhaiter un événement et le redouter.

L'exemple portait surle cas d'un homme qui, dans l'éventualité d'une grossesse de sa compagne, balançait entre la joie d'avoir un bébé etla crainte de la postérité symbolisée par l'enfant. L'oubli, le trouble du langage peut également provenir d'un effet de prudence.

On oublie ce que l'on voulait dire, cequi nous évite de nous plonger dans une situation embarrassante, de « commettre une gaffe ».

Dans ce cas,l'inconscient réalise ce qu'il ne doit pas faire.

C'est un peu comme s'il poussait à l'oubli. Il est également des troubles de la parole qui peuvent être occasionnés par « l'action anticipée ou rétroactive »d'une partie du discours.

On dit trop vite un mot, la parole devance l'ordre de la pensée ou réciproquement.

Il en estde même pour les erreurs d'écriture ; la main, ayant quelque retard par rapport à la pensée, tente de remonter lecourant en omettant d'inscrire sur le papier quelques mots ou quelques lettres. Un sentiment désagréable peut également se trouver à l'origine d'un acte manqué, notamment des oublis d'impressions, de connaissances.

Freud oublia l'adresse d'un magasin parce qu'il se situait dans une me où habitaitquelqu'un pour qui il éprouvait de l'antipathie.

Ces cas d'oubli mettent l'accent sur le rôle important que jouent lesfacteurs affectifs sur notre mémoire.

Il en va ainsi de l'oubli des noms comme de la perte d'un objet. Généralement, les idées perturbatrices viennent de tendances comme l'égoïsme, l'hostilité ou la jalousie, c'est-à-direde sentiments ou d'impulsions réprimés par l'éducation.

Ces sentiments utilisent l'acte manqué pour manifester leur puissance. Freud note que plus le motif de l'acte manqué est anodin, plus il est facile à la personne de l'interpréter.

Plus l'acte. »

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