RIMES de Cavalcanti [Rime].

Du poète italien Guido Cavalcanti (1255 ?-1300) nous possédons quelque cinquante chansons, ballades et sonnets, traitant pour la plupart d’un thème amoureux. Le poète y reprend la conception de l’amour énoncée dans les poésies de Guido Guinizelli, en en accentuant le caractère « courtois ». La femme angélique de Guinizelli devient chez lui une image purement idéale, mais nous ne retrouvons pas pour autant les aspects rédempteurs de l’amour, conception qui devait trouver chez Dante une forme achevée : pour lui, l’amour est avant tout pouvoir de destruction et de mort (« Souvent de sa puissance mort s’ensuit » [Di sua potenza segue spesso morte]), et l’image de la mort, qui revient avec insistance dans ses vers, s’associe à celle de la femme, à la fois objet d’émerveillement et de désarroi. Le caractère sentimental de son inspiration prévaut surtout dans les sonnets et lés ballades