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Roger VAILLAND : La Loi

Publié le 05/10/2012

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Roger Vaill and a fa it ses débuts littéraires avec le groupe du Grand Jeu, proche des surréali stes . Engagé à gauche, il entre dans la Résistance pendant la guerre. li quittera le Parti communiste en 1956, après l'invasion de la Hongrie par l'URSS. La Loi est un jeu qui se pratique avec passion dans toutes les tavernes du sud de l'Italie. Les tarots ou dés ayant désigné un "patron" et un "sous-patron", les autres joueurs doivent se pli er à toutes les brimades tant que la cruche de vin achetée avec les mises des perdants n'est pas vide...

« La Loi a obt enu le prix G onco urt en 195 7 .

En 195 8, le r o man a é té port é à l ' écran par Jul es Dass in , avec Gina L o llobri gid a, M e/in a M erc ouri , Yves M o n­ tand et Mar ce llo Mastroianni dans les rôl es prin cipaux.

Le livre Une société féodale P orto Manacore est un petit village des Pouilles , dans le sud de l'Italie , l'une des régions les plus deshéritées de l'Europe.

L'ordre social, hiérarchisé , machiste et archaïque , y est resté pratiquement inchangé depuis J'époque féodale.

Un grand propriétaire terrien, don Cesare, règne en seigneur sur une population de pay san s, de pêcheur s et d'ouvriers asservis, ne dédaignant pas d'us er de temps en temps de son droit de cuis­ sage.

Juste au-dessous , la caste des notables s'accommode d'un système corrompu qui les privilégie .

Le juge , quoique libéral, ignore les plaintes des victimes pauvres, par peur de déplaire aux autorités.

Le commissaire de police est un jeune homme veule et vénal qui tire profit de sa fonction pour obtenir les faveur s des femmes.

Il ferme les yeux sur bien des abus, et en particulier sur les activités de Matteo Brigante , ancien quartier­ maître de la Marine , racketteur et vrai maître du village, qui s'est enrichi en prostituant sa femme et qui tente en vain d'obtenir la reconnaissance des notables .

Dans un pays où l' honneur des filles est une valeur sacrée, son passe-temps favori consiste à violer les vierges.

Il atteindra son but en s'associant à Mariette, jeune fille rusée qui s'e s tjouée de lui.

D'abord vouée au mépris et aux humiliations de toute sorte, cette fille d'ouvriers agri­ coles, peut-être bâtarde de don Cesare, deviendra l'héritière de celui-ci .

Une morale ambiguë C onformément à son engagement socialiste, Roger Vailland dénonce dans ce roman l'injustice d'une société fondée sur les rapports de maître à esclave et l' asservissement des faibles .

Toutefois, tout en montrant les mécanismes de l'oppression sociale, Vailland accorde une grande importance à la force de caractère des personnages .

Alors que les faibles seront tou jours des victimes consentantes, les forts , quel que soit leur rang soci al, peuvent s'affirmer maîtres de leur destin en transgressant la commune .

Cette philosophie élitiste, «nietzschéenne >>, a valu à l 'auteur de se fa ire reprocher son cynisme .

En outre , un éroti sme quelque peu pervers , centré sur les rapports de domi­ nation entre hommes et femme s, est omniprésent dans son œuvre .. »

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