Devoir de Philosophie

RUBAIYYAT

Publié le 02/11/2015

Extrait du document

RUBAIYYAT. Les rubaiyyàt (au singulier : « rubaï -) ou « quatrains », forme métriqué étrangère à la poésie arabe classique, ont été surtout utilisés par les poètes persans. Le genre fleurit jusqu’aux débuts de la poésie lyrique iranienne, et de nombreux rubaiyyàt furent attribués dans la suite à maints poètes et même à des savants. Mais on désigne le plus souvent sous ce nom les quelque mille quatrains attribués à Omar Khayyam (mort en 1123). Disciple fervent d’Avicenne, dont il lisait constamment les œuvres, les commentant à ses propres élèves, Omar Khayyam emprunta à son maître spirituel la forme poétique des quatrains. Mais les Rubaiyyàt de Khayyam sont de loin supérieurs à ceux d’Avicenne, tant par leur admirable concision que par la profondeur des sentiments exprimés. Le nombre de quatrains change avec chaque copiste ; le plus ancien recueil que nous connaissons (daté de 1423), contient 206 rubaiyyàt ; celui d’Ouseley (Bibliothèque Bodléienne, 1461) en contient 158 ; certains recueils comptent environ 500 quatrains. La raison de cette diversité et l’absence de toute certitude quant à leur attribution à Omar Khayyam s’expliquent par le fait que, le « divan » d’Omar Khayyam ayant été mis à l’index par les autorités religieuses de l’Islam, il ne put être copié que « sous le manteau » ce qui permit toutes les erreurs et facilita les interpolations. Cette mise à l’index fut la conséquence de l’horreur que Khayyam professait ouvertement pour tout dogmatisme. Les philologues, qui se sont préoccupés de séparer l’authentique de l’apocryphe, ont fait un certain portrait du poète : Omar Khayyam apparaît tour à tour comme un mystique et comme un épicurien.