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Saint-Cendre de Maurice Maindron

Publié le 06/04/2013

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Maurice Maindron est né en 1857 et mort en 1911. Archéologue, il participa à diverses missions en Afrique, en Océanie et en Inde. Naturaliste, il travailla au Muséum national d' histoire naturelle. En tant que romancier, il puisa surtout son inspiration dans l'évocation minutieuse et truculente des xvie et xviie siècles. On lui doit aussi un roman satirique L'Arbre de la science (1906). Saint-Cendre a été publié en 1898...

« « L'entrée de M.

de Saint-Cendre à Seissat se fit en grande cérémonie.

» ~-------EXTRAITS------- ~ Portrait d'un homme d'épée Trapu, carré des épaules, M.

Hannibal­ J uste-François Dartigois, vu de dos, ressemblait à une tortue marchant sur ses pattes de derrière.

Mais si on le regardait de face, on se sentait enclin, tout de suite, à le respecter.

Son regard était dur et audacieux, son nez carré, son men­ ton saillant, et son front bossué indiquait un naturel têtu et altier.

Il avait le poil noir et les tempes grises, portait une courte barbe en pointe et des mous­ taches hérissées.

Son goût pour le vin d'Ar­ bois était peut-être excessif, mais il s'en excusait en disant que, marié à une femme plus jeune que lui de quinze ans, il devait se tenir en éveil.

C'est pourquoi il dormait à poings fermés une bonne heure après chacun de ses repas.

Où Gilonne reçoit sa première correction L'homme vêtu de peau grise continuait de fouetter Gilonne de sa main dégantée, et la jeune fille disparaissait dans une sorte de tourbillon blanc et bleu fait de la soie et de la cambrésine des jupons où s'agitaient ses jambes fines et grêles( ...

).

A ce moment, les gens de M.

de Lanelt et ceux de M.

de la Bastoigne arrivaient au galop, car ils avaient entendu le bruit des voix.

( ...

)et, un des gens de la Bastoigne dit alors à son maître qu'il était presque sûr, après réflexion, de reconnaître les cinq coquins : - ( ...

)Enfin, monsieur, pour tout dire, je jurerais ma part de paradis que les trois derniers ne sont autres que ces valets de M.

Dartigois, dont les noms les plus habituels sont la Foi, /'Espérance et la Charité.

( ...

) - Voici une histoire singulière et en tous points inattendue et bizarre ! déclara M.

de la Bastoigne avec son habituelle dignité.

Et j'ai bienfait d'arriver, sans quoi Gilonne eût été mise à sac par ce malotru chez qui je ne sais ce que je dois admirer le plus de son audace ou de sa paillardise.

( ...

)Mais Diane objecta que pour violer une femme le premier temps ne consistait pas forcément à la fouetter.

Où l'esprit facétieux de Saint-Cendre continue à se manifester Quelques cavaliers arrivèrent de Montaigut pour répri­ mer le tumulte, car un sergent blavier avait été meurtri sur la place.

Afin de mettre tout le monde d'accord, les hommes de la maréchaussée tapè­ rent sur les deux partis et fêlèrent les crânes.

En se retirant, ils emmenè­ rent Le cheval de Jean Nantiat.

Mais l'Espé­ rance ne fut pas long­ temps sans s'apercevoir ~ du larcin.

Le marquis voulut donner de saper­ sonne.

Il partit avec François Voulaud et Louis Nogeaud, décla­ rant qu'avec la Foi et la Charité, il saurait re­ monter ['Espérance, car ·-.· ' --, ,~ dans les plus mauvaises aventures M.

de Saint- Cendre ne manquait jamais un bon mot.

" Le trompette ( ••.

) sonnait dans son tube de cuivre, dont la poignée laissait pendre sa bannière de cendal échiquetté.

» NOTES DE L'ÉDITEUR Tournoi de Vauplassans terminera-t-elle le roman la tête au bout d'une pique.

Axel Preiss, Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, 1987.

« L'œuvre de Maindron mérite aujourd'hui d'être relue.

Bien sûr, il n'y faut pas chercher un grand auteur, mais un écrivain de métier qui produit des livres bien écrits où le rythme ne faiblit jamais.

Dans ses romans historiques, Maindron sait placer des scènes d'agapes, de massacres ou de batailles, avec souvent une violence et une audace étonnantes: ainsi l'héroïne du l Roger-Viollet 2, 3, 4 il!.

de Puyplat , éd.

Fasquette, Paris , 19021 D .R.

De même, on constate que les personnages, sans être vraiment attachants, peuvent soutenir la comparaison avec ceux de Dumas : brutaux et passionnés, ils balayent tout sur leur passage, et nous les admirons à défaut de pouvoir les aimer.

Surtout, Maindron nous les montre dans leur milieu, dans leur époque ; il sait comment on s'habille, comment l'on boit et l'on mange, comment on parle en 1569.

» « Il transporta dans le roman ses qualités d'observateur et d'érudit qui font la valeur de sa description des mœurs françaises à l'époque des guerres de religion dans des livres comme Le Tournoi de Vauplassans, Récits du temps passé ...

» Pierre-Olivier Walzer, Littérature Française, Le xxe siècle, Éditions Arthaud.

MAINDRON02. »

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