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Seconde Surprise de l'amour (la) de Marivaux (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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amour

Seconde Surprise de l'amour (la). Comédie en trois actes et en prose de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), créée à Paris à la Comédie-Française le 31 décembre 1727, et publiée à Paris chez Prault en 1728.

Marivaux n'était donc pas d'humeur résignée : malgré l'échec d'Annibal (1720) et celui de l'île de la raison (septembre 1727), il ne renonce pas à s'imposer sur la scène prestigieuse du Français. Et il choisit, exercice de virtuosité et parallèle affiché, de jouer une variation sur l'italienne Surprise de l'amour (1722). En fait, les dates sont trompeuses : la Seconde Surprise était reçue dès janvier 1727, avant l'île de la raison, lue en août et montée en septembre. La Seconde Surprise ne fut ni un échec ni un triomphe (14 représentations), mais ne quitta pas le répertoire durant tout le siècle (234 représentations jusqu'en 1809). Dès 1759, un critique note qu'elle « est, de toutes les pièces de cet écrivain, celle qui reparaît le plus souvent au Théâtre [-Français] ». Mais elle perd cette position aux xixe et xxe siècles. C'est Adrienne Lecouvreur qui créa le rôle de la Marquise.

 

Veuve un mois après son mariage, la Marquise s'abandonne depuis six mois à la mélancolie, malgré sa suivante Lisette, mais accepte de recevoir le Chevalier, qui, singé par son valet Lubin, pleure une maîtresse entrée au couvent et demande à la Marquise de lui remettre une dernière lettre ; ils décident de se revoir. Le Chevalier traite froidement le Comte, qui courtise la Marquise, ainsi que Lisette, qui lui parle en faveur de sa maîtresse : la Marquise ne serait donc « qu'une femme comme les autres », prête à se remarier? (Acte 1). Lubin, en passe d'aimer Lisette, décide d'œuvrer au mariage de leurs maî tres. Hortensius, philosophe chargé des lectures de la Marquise, et inquiet pour sa fonction, lui révèle que le Chevalier a refusé sa main devant les domestiques. Elle s'en irrite («Je ne veux point me marier; mais je ne veux pas qu'on me refuse ») et s'en prend à Lisette. Comme celle ci soupçonne le Chevalier d'être jaloux du Comte, la Marquise ne voit qu'un moyen de réparer un « affront presque public » : il faut que le discours du Chevalier « n'ait été qu'un dépit amoureux » ; « me voilà dans la triste nécessité d'être aimée d'un homme qui me déplaît». Elle s'explique avec lui et leur entretien, interrompu par une scène comique avec Hortensius, prend un tour de plus en plus tendre, sous couvert d'une décla ration d'amitié réciproque, scellée par le congé d'Hortensius et du Comte (Acte Il). Hortensius, ennemi des passions, apprend son renvoi, tandis que le Comte interroge les domestiques et sonde le Chevalier en feignant de s'être déjà déclaré à la Marquise. Furieux, le Chevalier, en présence du Comte caché, déclare à la Marquise qu'il épouse la sœur de ce dernier, et la Marquise lui répond que le Comte ne lui déplaît pas.

amour

« trompeuses : la Seconde Surprise était reçue dès janvier 1727 , avant l'Île de la raison, lue en août et montée en sep­ temb re.

La Seconde Surprise ne fut ni un échec ni un triomphe (14 représenta­ tions), mais ne quitta pas le répertoire durant tout le siècle (234 représenta­ tions jusqu'en 1809) .

Dès 1759, un cri­ tique note qu'elle «est, de toutes les pièces de cet écrivain, celle qui reparaît le plus souvent au Théâtre [-Français] ».

Mais elle perd cette position aux x1xe et xxe siècles.

C'est Adrienne Lecouvreur qui créa le rôle de la Marq uise.

Veuve un mois après son mariage , la Mar quise s'aban donne depuis six mois à la méla ncolie, ma lgré sa suiv ante Lisette, mais accepte de rece vo ir le Cheval ier, qui, singé par son valet Lubin, pleur e une maître sse entrée au couvent et demande à la Ma rquis e de lui remettre une der nièr e lettre ; ils déci dent de se revoir.

Le Cheva lier traite froidem ent le Comte, qui cour tise la Mar quise, ainsi que Lisette, qui lui parle en faveur de sa maî tresse : la Mar quise ne serait donc « qu'une femme comme les autres », prête à se re ma rier? (Acte 1).

Lubin, en passe d'aimer Lisette, décide d'œuvrer au ma riage de leurs maî tres.

Hortensius, philosophe chargé des lectures de la Mar quise, et inquie t pour sa foncti on, lui ré vèle que le Chev alier a ref usé sa main devant les domesti ques.

Elle s'en irrite («Je ne veux poin t me marier ; ma is je ne veux pas qu'on me refu se ») et s'en prend à Lisette.

Comme celle ci soupçonne le Chev alier d'être jaloux du Comte, la Mar quise ne voit qu'un moyen de réparer un « affront presque pub lic » : il fa ut que le discours du Cheval ier« n'ait été qu'un dépit amo ureux » ; «m e vo ilà dans la triste nécessité d'être aimée d'un homme qui me dépla ît».

Elle s'explique avec lui et leur entre tien, interr ompu par une scène comique avec Hortensius, prend un tour de plus en plus tendre, sous couvert d'une décla ra tion d'ami tié réciproqu e, scellée par le congé d'Hort ensius et du Comte (Acte Il).

Hortensius, ennemi des passi ons, appr end son renvoi, tandis que le Comte inter roge les dome stiques et son de le Cheval ier en feignan t de s'être déjà décl aré à la Mar quise.

Furieux.

le Chevalier, en pr ésence du Comte caché, déclare à la Mar quis e qu'il épouse la sœur de ce dern ier, et la Marquise lui répond que le Comte ne lui déplaî't pas.

La Mar quise en pleurs ne sait où elle a « été cher­ cher tout cela», ma is le Che valier la sauve (et se sauve lui même ) d'un maria ge abho rré en libé rant son aveu dans un billet..

d'adieu (Acte Ill).

Les deux protago nistes de la pre­ mière Surprise symp athisaient dans le refus d'aimer ; ici, la Marquise et le Chevalier se rencontrent dans la dou­ leur et la nostalgie d'amours brisées.

Il y avait, chez Lélio et la Comtesse, quel­ que chose de raide, d'amer et d'orgueil­ leux, qui s'emportait contre l'espèce humaine et ses folies, qui tendait à une guerre des sexes ; la Marquise et le Che­ valier de la Seconde Surprise sont des âmes tendres et aimant es.

La lettre d'a mour et d'adieu du Chevalier à Angélique cloîtrée bouleverse la Ma r­ quise et n'a guère d'équivalent dans le théâtre marivaudien, qui se garde bien (sauf dans le Prince travesti, 1724) des accents pathétiques de la *Vie de Marianne ou des fournaux.

C'est pour­ quoi la surprise de l'amour se doit d'emprunter d'autres détours dans ces cœurs sensibles, qui, conformément à la philosophie du genre comique, s' exagèrent la fidélité au malheur et la constance de la douleur (car Marivaux ne se prive pas, dans l'histoire de Ter­ vire qui clôt la Vie de Marianne, d'évo­ quer sans ironie une vie entièrement vouée au malheur).

La défaite des deux héros de la première Surprise passai t d'a bord par le désir inné de séduire un cœur « qui ne se soucie pas de vous ».

Dans la seconde pièce, l'amour se fau­ file sous le masque de l'amitié, mais d'une amitié sensible, exigeante, ja louse, qui a toutes les marqu es et toutes les délicatesses de l'amour, sauf le nom.

C'est au nom de l'amitié que le Chevalier obtient le renvoi du Comte son rival et du péda nt Horten­ sius .

Car c'est là une autre différence avec la première Surprise : la jalousie et le dépit, sans vraiment cristalliser l'a mour, le révèlent, et, pour la pre-. »

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