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Siegfried

Publié le 12/04/2013

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En adaptant pour le théâtre son roman Siegfried et le Limousin, inspiré du vieux mythe germanique, Giraudoux devenait dramaturge. C'est aussi avec Siegfried que naissait la célèbre association artistique Jean Giraudoux-Louis Jouvet, que seule la mort de l'auteur, en 1944, devait interrompre. La première, le 3 mai 1928, un véritable triomphe salué unanimement par la critique, révéla celui qui devait dominer tout l'art dramatique de l'entre-deux-guerres.

« EXTRAITS Zelten, qui espère écarter définitivement son concurrent Siegfried en lui révélant sa véritable origine, explique à Robineau la raison ZELTEN.

- Et accomplie par le même homme.

ROBINEAU.

-Tu dis? de sa venue à Gotha ROBINEAU .

-Comment, ils' agit d'un mort? Siegfried, découvrant peu à peu sa véritable identité, est agité ZELTEN.

-De quelqu'un qui est à la fois mort et vivant ...

Tu as entendu parler de notre de sentiments contradictoires.

Eva tente en vain de le retenir -~-----""' Siegfried? ROBINEAU .

-Du con­ seiller Siegfried ? SIEGFRIED.

- Suis-je Allemand, Eva ? EVA.

- Que dis-tu ? Allemand ? SIEGFRIED.

- Suis-je Allemand, Eva ? «Ca r, comme si l'on criait tout à coup dans le silence, aux arrêts de votre train, les noms de celles que vous avez aimées ou désirées, on criait Argenton, Saint· Sébastien, Azérables ! » Certes, comme tout le monde en Europe.

Votre nouveau grand homme ? Celui qui veut doter l' Allema­ gne de sa Constitu­ tion modèle, de son âme précise, comme disent ses partisans ? EVA.

- Je puis te répondre, et de toute mon âme : oui, Siegfried, tu es un grand Allemand! ZELTEN.

- Et Fores­ tier, tu connais F o­ restier ? ROBINEAU .

-L' écri­ vain français ? L'ami disparu de Gene­ viève ? Je parlais de lui tout à l'heure avec elle ...

Je ne SIEGFRIED.

- Il est des mots qui ne souffrent pas d'épi­ thète.

Va dire à un mort qu'il est un grand mort ...

Suis­ je Allemand, Eva ? (Acclamations au dehors, fanfares.) EVA.

- Tous ceux- là t'ont répondu ! Grasset, 1928 «Je n'étais pas désorienté de me promener [à Munich] avec un faux passeport et en vainqueur.» connais que son œuvre.

Œuvre admirable! C'est lui qui prétendait redonner à notre langue, à nos mœurs, leur mystère et leur sensibilité.

Qu'il avait raison ! Chaque fois que je lis Le Roman de la Ro se j'en suis convaincu davantage ...

Introduire la poésie en France, la raison en Allemagne, c'est à peu près la même tâche.

NOTES DE L'ÉDITEUR « Depuis le 3 mai 1928, nous n'avons plus rien à envier aux Jeunes Romantique s.

Car nous avons eu, nous aussi, notre soirée d' Hernani.

Avec pourtant cette différence qu'il n'y eut point de.

bataille.

A part quelques cuistres invétérés, Giraudoux ne connaissait pas d'ennemis.

Lors de la mémorable générale de Siegfried chez Jouvet, tous les invités se posaient la même question : le luxuriant romancier de Siegfried et le Limousin aurait-il su se plier aux exigences du théâtre? Nous, ses amis, nous tremblions.

D 'autres affichaient leur scept icisme.

Trois heures plus tard, nous étio ns unis dans une commune admiration pour l'auteur dramatique que cette soirée venait de nous révéler.

Encouragé par ce succès, Giraudoux allait consacrer au théâtre la majeure partie de son activité .

» René Lalou, Le Théâtre en Fran ce depuis 1900, PUF, 1951.

«Dè s le premier spectacle qu'il nous.

donna , nous avons senti tout ce qui était de chez nous dans la s ubtilit é de cette pensée, dans l'élégance de cette forme.

Et plu s tard, sans qu'il ait été même besoin de rehausser Alcmène ou Isabe lle de cette vivante antithèse que fut Siegfried pour Geneviève, elles nous ont révélé , par la qualité du sentiment et de l'expression, tout ce qu'il y a de spécifiquement français dans l' œ uvre de Gir audo ux .

Et la scène, mieux que le roman, a fait de cela une évidence.

» Claude Cézan, Louis Jouvet et le Théâtre d 'aujourd 'hui, Éditions Émile-Paul Frères, 1938 .

« Aujourd'hui, cet écrivain nonchalant , qui jamais ne se soucia de renouveler le roman véritable, et se contentait de trames infiniment lâc hes pour y dessiner ses rêves et ses fantaisies, nous donne, en même temps que le se ul théâtre original de notre épo que (avec celui de Claudel qui en est bien différent et qu 'on ne joue pas), des œuvres que l'on rattache à Marivaux , à Musset et à d'autres noms plus illu stres encore, et nous propo se un nouveau classicisme.

» Robert Brasillach, Portraits, Pion , 1952 .

1 étud e pour le portra it de Giraudo ux par J.-É.

Blanche , mu sée des Beaux-Arts.

Rouen I coll.

Viollet 2, 3.

4 illu strat ions de Jean- De nis Maklès.

Lir ées du ro m an Siegfr ied et le limousin, Grasse t, 1955 GIRAUDOUX 05. »

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