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Sociologie des organisations de Catherine Ballé

Publié le 18/12/2012

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Fiche de lecture Cours AST 001 - 2012/2013 Introduction à la sociologie Fiche de Stéphane Lemercier Ouvrage étudié : Sociologie des organisations de Catherine Ballé Références : Presses Universitaires de France, Collection Que sais-je ? Paris, 2009, 8e édition, 127 pages. L'auteure : Née en 1941, Catherine Ballé entre au CNRS en 1969 où elle exercera au Centre de Sociologie des Organisations jusqu'en 2007. En 1971 elle soutient une thèse de 3e cycle : La menace, un langage de violence sous la direction de Roger Bastide et d'André Davidovitch. Elle ouvre un nouveau champ de recherches sur l'institution judiciaire avec Denise Emsellem, Benoît Bastard et Georges Garioud en 1980. Elle oriente ensuite ses travaux vers une réflexion plus théorique sur le changement et l'organisation. Elle soutient une thèse d'État en 1987 sur Les aléas du changement. En 1990 elle publie la première édition de l'ouvrage qui fait l'objet de cette étude. Depuis, elle s'intéresse au monde de la culture. L'oeuvre : Si la sociologie est une discipline relativement récente au sein des Sciences Humaines, l'étude des organisations est un domaine encore plus récent de la sociologie. Malgré sa jeunesse, le sujet a déjà été largement exploré et a beaucoup évolué, surtout grâce aux travaux de chercheurs américains mais pas seulement... C'est ce que nous propose de découvrir l'auteure. Sur les origines de la matière, difficile de passer outre la doctrine taylorienne (qualifiée de « théorie classique « de...
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« à la norme.

Il souligne l’importance des ruptures, de la dysfonction, voire, du désordre dans les sociétés contemporaines. Dans les années 1940-1960, les études de cas sont très en vogue chez les universitaires anglo-saxons.

L’auteur évoque plusieurs travaux essentiels selon elle : • Une étude de Philip Selznick devenue un classique car elle apporte une démonstration magistrale de l’intérêt en sociologie de mettre la théorie à l’épreuve des faits, • Une étude d' Alvin Gouldner où il remet en cause la théorie weberienne en prouvant que la bureaucratisation des organisations ne donne pas toujours lieu à un consensus, • Enfin une étude française de Michel Crozier portant sur le phénomène bureaucratique qui met en évidence que « ce ne sont pas toujours ceux qui savent qui décident et, ceux qui décident disposent parfois d’informations erronées..

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» avec pour conséquences le développement de formes de dépendance et de frustrations préjudiciables à l’organisation.

Catherine Ballé aborde ensuite les différents modèles d’organisation : les décisions, les structures et les frontières sont énumérées.

Elle présente la « théorie de l’organisation » élaborée par Herbert Simon et James March.

Ils s’appuient sur les contributions de leurs prédécesseurs mais en soulignent leurs limites respectives.

Ils mettent en évidence qu’il y a souvent un décalage entre les objectifs et les résultats, les décisions prises et les actions engagées ayant parfois des conséquences inattendues.

Ils proposent de rechercher une plus grande rationalité pour obtenir une meilleure efficacité des systèmes organisés. Un chapitre consacre la sociologie des organisations comme un domaine à part entière des sciences humaines avec de nombreuses « pistes » ouvertes et notamment : • La complexité des organisations , où le changement technologique modifie le fonctionnement des entreprises et voient des liens plus étroits naîtrent entre la sociologie, l’économie et le management, • Le contexte des organisations , où il faut considérer le mode de fonctionnement interne mais aussi les facteurs externes et notamment l’environnement dans une perspective managériale, • Les limites d’un modèle rationel , où l’on constate que le capitalisme atteint par la crise, la complexité des procédures et les contraintes multiples rendent toute décision rationnelle difficile, voire impossible, • Une diversité internationale , où l’on voit que les americains ne sont plus les seuls à la pointe des recherche et que de nombreuses universitées dans le monde s’intéressent à cette discipline. Catherine Ballé invite ensuite à une réorientation du sujet .

Alors que la sociologie des organisations risquait d’être submergée par la science administrative, elle a su faire face et s’est developpée en de nombreux courants qui s’intérrogent sur des sujets aussi divers que la place de l’individu dans l’organisation, l’exploration des interfaces entre les organisations, l’analyse de l’approche institutionnelle et un questionnement épistémologique avec des points de vue critiques.

Enfin les tendances actuelles sont dévoilées : l’auteure se réjouit que l’élaboration d’une théorie unique ait été abandonnée au profit de la multiplicité des approches.

Elle craint cependant que l’orientation socio-économique qui prédomine ne provoque une perte d’identité de la matière.

Elle se félicite néanmoins que les approches trop étroites soient remplacées par des approches internationales voire globales des organisations.

Enfin l’auteure met en garde contre les risques d’une trop grande « théorisation » de la discipline et suggère de concilier les impératifs de la théorie avec l’observation de l’action. Au final, dans un langage accessible, Catherine Ballé permet au néophite d’accéder à une discipline bien spécifique de la sociologie qui pourrait paraître rébarbative.

En multipliant les références aux auteurs connus (et moins connus), les exemples d’études détaillées et les renvois bibliographiques, elle rend l’ouvrage intéressant pour un sociologue aguerri et en fait une référence incontournable pour qui veut avoir une vue d’ensemble de la sociologie des organisations.. »

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