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SOUS LE SOLEIL DE SATAN. Roman de Georges Bernanos (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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SOUS LE SOLEIL DE SATAN. Roman de Georges Bernanos (1888-1948), publié à Paris chez Plon en 1929. Film de Maurice Pialat en 1987.

 

Rédigé de 1919 à 1925, ce roman composite où alternent récit biographique, lettres, digressions philosophiques et narration proprement dite, valut un vif succès à son auteur, jusque-là inconnu. L'ordre de composition des différentes parties est vraisemblablement le suivant : \"le Saint de Lumbres\", \"Histoire de Mouchette\", \"la Tentation du désespoir\".

 

Prologue. « Histoire de Mouchette ». Germaine Malorthy [Mouchette] a seize ans. Elle révèle à ses parents qu'elle est enceinte (chap. 1 ). Son père va demander réparation au marquis de Cadignan, hobereau local, qu'il soupçonne d'avoir séduit sa fille (2). Mais il n'en obtient rien et retourne sa colère contre Mouchette. Celle ci s'enfuit, va trouver Cadignan et se heurte aussi à son incompréhension. Désespérée, elle le tue (3), se donne au docteur Gallet, député pusillanime qui refuse de la faire avorter. Elle lui avoue son crime, sombre dans une crise de démence, est emmenée dans un asile d'où elle reviendra « guérie » après une fausse couche (4).

Première partie. « La Tentation du déses poir». Au cours de la nuit de Noël, l'abbé Denis-san discute avec son supérieur, l'abbé Menou Segrais. Ce dernier, conscient de la valeur du jeune prêtre, refuse d'accéder à la demande de Donissan qui se sent moralement trop faible pour accomplir' correctement sa tâche pastorale (chap. I 2). Il le maintient dans ses fonctions et lui confie de surcroît une mission à Étaples. Sur la route, Donissan s'égare, et, rencontrant un étrange maquignon, se trouve face à face avec lui même - ou le Diable. C'est alors que, enrant dans la nuit du côté du château de Cadignan, Mouchette surgit devant lui. Il lit en son âme le combat que Satan livre à l'esprit du Bien (3). Lorsqu'on apprend que Mouchette vient de se suicider mais que, moribonde, elle a trouvé la foi, l'abbé Donissan l'enlève et la porte, en dépit du scandale, sur les marches de l'église (4).

 

Seconde partie. « Le Saint de Lumbres ». Cinq ans plus tard, après un séjour à la Trappe, Denis san, devenu curé de Lumbres, apparaît comme un véritable ascète, prêtre d'exception, toujours simple, sauvage, mais visiblement habité par un pouvoir surnaturel (témoignage du curé de Luzames; lettres de l'évêché ...) : est ce un saint ou un réprouvé (chap. 1 4)? Appelé auprès d'un jeune enfant mort, il tente de le ressusciter et le miracle semble bien près de se réaliser (S 8), mais ce nouvel éclat inquiète la hiérarchie reli gieuse tandis que l'opinion populaire reconnaît en Donissan un authentique saint (9 1 0). Les conversions, les pèlerinages se multiplient. Incar nation même du scepticisme laique, le savant Saint Marin (caricature d'Anatole France), vient lui rendre visite ( 1 1 14) . Mais ce positiviste triom phant est ébranlé en découvrant brutalement l'image de la mort : l'abbé Donissan foudroyé par une crise cardiaque dans son confessionnal, comme un soldat tué au combat ( 15).

 

Tard venu à la littérature narrative, Bernanos a trente-huit ans lorsque paraît ce que l'on s'accorde à reconnaître comme son premier véritable roman. Celui-ci annonce les principaux thèmes auxquels il restera fidèle jusqu'à son dernier récit, en 1936, Nouvelle Histoire de Mouchette : révolte contre le pharisaïsme bien-pensant, expérience du Mal, détresse des humbles. Les personnages auxquels il

bernanos

« Pr emièr e partie.

« La Tentation du déses po ir».

Au cours de la nu it de Noël, l'abbé Denis­ san discute avec son supér ieur, l'abbé Menou Se grais.

Ce derni er, conscien t de la valeur du jeune prêtre, refuse d'accéder à la demande de Don issan qui se sen t mor alemen t trop faible pour accom plir conrectement sa tâche pastorale (chap.

12).

Il le main tient dans ses fonctions et lui confie de surcro ît une mission à Étaples.

Sur la rou te, Don issan s'égare, et, renco ntrant un étrange maquignon, se trouve face à face avec lui même - ou le Diable.

C'est alors que, enrant dans la nuit du côté du château de Cad ignan, Mouche tte surgit devant lui.

Il lit en son âme le comba t que Satan livre à l'espr it du Bien (3).

Lo rsqu'on apprend que Mouche tte vien t de se suicider mais que, moribonde, elle a trouvé la foi, l'abbé Donissan l'enlève et la porte, en dépi t du scandale, sur les marches de l'église (4).

Seco nde partie.

« Le Sain t de Lumbr es ».

Cinq ans plus tard, après un séjour à la T rappe, Denis san, devenu curé de Lumbr es, appa raît comme un véritable ascète, prêtre d'excepti on, toujours simple, sauvage, mais visible ment habi té par un pou voir surna turel (témoig nage du curé de Luzam es; lettres de l'évêché ...

) : est ce un saint ou un réprouvé (chap.

14) ? Appelé auprès d'un jeune enfant mort, il tente de le ressusciter et le mir acle semble bien près de se réaliser (S 8), ma is ce nou vel éclat inquiè te la hiéra rchie reli gieus e tandis que l'opinion populaire reconna ît en Donis san un auth entique saint (91 0).

Les conv ersio ns, les pèler inages se mul tiplien t.

Inca r na tion même du scep ticisme laique, le savant Sain t Mar in (caricature d'Ana tole France), vient lui rendre visite ( 1 1 14 ).

Mais ce positiviste triom ph ant est ébranlé en découvrant brutalement l'ima ge de la mort : l'a bbé Don issan foudr oyé par une crise cardiaque dans son confessionnal, comme un solda t tué au combat ( 15 ).

Tard venu à la littérature narrative, Bernanos a trente-huit ans lorsque paraît ce que l'on s'accorde à reconnaî­ tre comme son premier véritable roman.

Celui-ci annonce les princi­ paux thèmes auxquels il restera fidèle ju sq u'à son dernier récit, en 1936, Nou­ velle Histoire de Mouchette : révolte contre le pharisa ïsme bien-pensant, ex périence du Mal, détresse des hum­ bles.

Les personna ges auxquels il accorde son attention se situent en dehors des normes sociales ; qu'ils soient saints ou criminels, ce sont tou­ jo urs des êtres d'exception qu'il est im possible de juger à l'aune d'une morale traditionnelle.

Ainsi de Germaine Malorthy dont le surnom , Mo uchette, évoque la fragi­ lité, la simplicité, le dénuement affec­ tif.

Son père, médiocre brasseur de bière, est à la mesure des paysages de Campagne (là même où Bernanos enfant passait ses vacances) : limité et triste comme l'horizon artésien.

Vic­ time de l'incompr éhension de ses parents -ils sont les premiers à la tenir pour folle -, ayant pour amants un nobliau déchu et un médecin à l'ambi­ tion politique lourdement assise sur les préjugés républicains, comment la je une Mouchette, assoiffée d'idéal, po urrait-elle rencontrer sur sa route une autre lumière que celle de Lucifer ? Menteuse, mythomane, perverse, elle trouvera dans l'érotisme, le péché, l'a utode struction enfin, les seules armes qui lui permettent de braver les adultes et d'affirmer sa liberté : elle appelle Satan par un don innocent d' elle-même ; elle attire le Ma l par amour pour celui qu'elle ignore: Dieu .

Donis san est à la fois l'opposé et le double de Mouchette.

Il s'ab andonne ave c une identique maladresse, avec autant d'ingénuité et d'humilité à son destin : > C'est dans leur soumission même à une force tran scendante que ces personnages hors du commun hurlent leur révolte et bouleversent la société .

Leur silence sera encore une provocation : la der­ nière image du livre est la bouche muette du prêtre dans l'ombre du con fessionnal, de même que la pre­ mière partie se terminait sur le suicide de Mouchette, signes de l'effacement,. »

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