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Stances

Publié le 30/03/2013

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Après un premier recueil de poèmes écrits en grec, Jean Moréas publia l'essentiel de son oeuvre en français. De son vrai nom Ioannis Papadiamantopoulos ( 1856-1910), il s'établit en France en 1875, où il fréquenta aussitôt les milieux littéraires du Quartier Latin, alors qu'il était venu à Paris pour y faire des études de droit. Les Stances comprennent six livres ; les deux premiers furent publiés en 1899, les quatre suivants en 1901. Dans certaines éditions, on trouve encore un septième livre (1920, posthume) et un huitième, dont l'authenticité n'est pas reconnue.

« Face au bonheur de la nature, le poète ne peut que ressentir peines et regrets Eau printanière, pluie harmonieuse et douce Autant qu'une rigole à travers le verger Et plus que l'arrosoir balancé sur la mousse, Comme tu prends mon cœur dans ton réseau léger! A ma fenêtre, ou bien sous le hangar des routes Où je cherche un abri, de quel bonheur secret Viens-tu mêler ma peine, et dans tes belles gouttes Quel est ce souvenir et cet ancien regret ? «L'arbre palladien produit la douce olive, Et le triste cyprès, debout sur les tombeaux, Balance vainement une cime plaintive.

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La nature, encore, consolatrice lorsque la souffrance accable l'homme Je songe, chaque fois que le dégoût m'accable D'un retour importun, Aux pâles frêles lys qui poussent dans le sable Et que nourrit l'embrun, A la plainte que font les barques, lorsque fouette La tempête en sanglots, Au cap baigné d'écume, aux cris de la mouette Qui vole au ras des flots.

La poésie plus forte que la mort, alors que se dessine un « sinistre présage » Ce que ma fantaisie a ce soir entrepris Ressemble à quelque essaim aux vibrantes antennes.

Bien que la lune manque à ce ciel de Paris, La merveille du monde après celui d'Athènes, Muse, que sur mon front tu te viennes pencher En me montrant tes yeux qui sont mon plus doux charme, Je saisirai la lyre à l'instar de l'archer Qui marche sur les morts tout en bandant son arme.

«Ce canal qu'à cette heure une aube faible glace ••• ,.

NOTES DE L'ÉD ITEUR Dès son arrivée à Paris, Jean Moréas participa à la vie littéraire, autour des poètes qui fréquentaient le cabaret « Le Chat Noir » ; avec eux, il fonda le groupe des « décadents » (Les Syrtes, 1884).

Refusant la tyrannie formelle du Parnasse, il fut pendant un temps le porte-parole du symbolisme ; phénomène de transition, est mort ! » -, il participa alors à la fondation de l'école romane (Le Pèlerin passionné, 1891), avec des poètes comme Ernest Raynaud et Charles Maurras, son jeune disciple.

Condamnant toute la poésie française à partir du romantisme, ces auteurs voulaient revenir à la tradition française (Ronsard, Racine, Chénier), à sa fécondité et à sa rigueur, dont le symbolisme avait perdu la trace.

Puis, avec l'âge, Moréas rejeta toutes les écoles et toutes les influence pour trouver sa voie.

drame inspiré d'Euripide, Iphigénie en Tauride, qui fut joué pour la première fois en 1903 à Orange.

c'est lui, d'ailleurs, qui rédigea le premier manifeste symboliste, publié dans Le Figaro, en 1886.

Mais, constatant le « fiasco » de ce mouvement - « Le symbolisme, qui n'a eu que l'intérêt d'un Jean Moréas est également l'auteur d'un 1.

Harlingue-Viollet 2, 3, 4 gravures de J.

B.

Vettiner, éd.

Bibliophiles du Papier, Paris, 1929 / B.N.

' « Très chantants, quoique si nets ; d'une voix contenue, bizarre et suave.

Avec leur allure, leur coloris, comme ils [les vers] se groupent bien en poème composé suivant le double art pictural et musical, moderne ! » Lettre de Stéphane Mallarmé à Jean Moréas, 1885.

MORÉAS02. »

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