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TÊTE D'OR de Paul Claudel (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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claudel

TÊTE D'OR. Drame en trois parties et en prose de Paul Claudel (1868-1955), publié à Paris à la Librairie de l'Art indépendant en 1890. Une deuxième version, achevée en 1894, parut dans l'Arbre (recueil de textes dramatiques de Claudel) au Mercure de France en 1901. Une troisième version, inachevée, relecture inspirée par la Seconde Guerre mondiale, parut dans les Cahiers de la Compagnie Madeleine Renaud-Jean-Louis Barrault chez Jul-liard en 1949. La deuxième version fut montée par Mme Lara pour deux représentations les 25 et 26 avril 1924 au Laboratoire de Théâtre de la rue Lepic. Ce n'est qu'en 1954 que Claudel « autorisa » J.-L. Barrault à présenter Tête d'or au théâtre Marigny.

 

Nous retenons, ici, la version de 1894.

 

Première partie. Dans un décor rustique désolé, Simon Agnel enterre de nuit le cadavre d'une femme avec qui, jadis, il s'était enfui ; elle est morte sans qu'il ait « su ce qu'elle voulait [lui] dire ». Après une brève déploration, Simon clame son propre inaccomplissement Survient le jeune Cébès. Pressé par Simon, il exprime son désir obscur : « je voudrais trouver le bonheur ! » Aspirant alors avec énergie la force vitale dégagée par la sève printanière exhalée par les vapeurs nocturnes. Simon renie les forces délétè res de l'ennui et les séductions de la mort ; il affirme le nécessaire « sevrage de l'esprit ». Sous un Arbre, il connaît la mission qui sera la sienne, l'effort continu vers l'énergie spirituelle et le recueillement devant le « fonds original de la terre». Tout à son orgueil et à son angoisse, Simon refuse de confier ce mystère à Cébès age nouillé devant lui. Il scelle leur union en versant sur lui son sang, le sang de leur alliance. Resté seul, accablé par la pesanteur cosmique, il étreint le corps immense de la Terre Mère, et s'évanouit.

Deuxième partie. Dans une salle du palais royal. Cébès gît sur une couche. Les veilleurs dorment à grand fracas. Entre le roi, abandonné de tous et tourmenté par la défaite de son armée commandée par Tête d'or. Minuit sonne. L'ennemi est à une joumée de marche. Le vieux roi se rapproche du jeune Cébès, à l'agonie : « Quelle chose étonnante c'est / Que de vivre ! » Il réveille les dormeurs alors que le rossignol lance ses premiers trilles. qui ponctuent tous les dialogues. La Princesse apparaît, somptueuse ment parée ; elle demande à Cébès de croire en elle, de l'aimer, pour guérir; mais il ne la reconnaît pas pour ce qu'elle est tout en cher chant à la retenir. Le jour se lève et ramène Tête d'or - qui n'est autre que Simon Agnel -. victorieux. Le héros, comme l'agonisant, souffrent : ils ignorent où trouver « celui qui est parfaitement juste et vrai ». Cébès meurt, illuminé par une mystérieuse révélation intérieure. Éperdu de douleur, Tête d'or réagit contre son accable ment : « Aujourd'hui est venu que je dois mon trer qui je suis ! il y a moi ! il faut ! » Une centaine de hauts dignitaires et de représentants du peu ple, tous également grotesques. envahissent la scène. Tête d'or réclame le pouvoir : il refuse de servir et prêche l'anarchie du désir. Le roi lui demande de respecter en sa personne l'ultime sarment d'une longue lignée. Tête d'or le tue et. sacrificateur sauvage. il se barbouille te visage de son sang et défie la foule. Il gouvernera avec la loi de l'épée. Il se couronne lui même, mais ignore la satisfaction. La Princesse s'avance vers lui ; rejetée par tes Grands. elle renie son peuple, prenant le Soleil à témoin de la trahison. Elle prédit à Tête d'or te châtiment de cet « acte impie ».

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« royal.

Cébès g\'t sur une couche.

Les veilleurs dor men t à grand fracas.

Entre le roi, abandonné de tous et tourmen té par la défaite de son armée commandée par Tête d'or.

Minui t sonne.

L'e nnemi est à une joumée de marche.

Le vieux roi se rappr oche du jeune Cébès, à l'ag onie : « Quelle chose étonnante c'est 1 Que de vivre 1 » Il rév eille les dormeurs alors que le rossignol lance ses prem iers trilles.

qui ponctuent tous les di alo gues.

La Princesse appara?t, somptueuse men t parée ; elle demande à Cébès de croire en elle, de l'aimer , pour guérir; mais il ne la reco nna?t pas pour ce qu'elle est tout en cher chan t à la reten ir.

Le jour se lève et ramène Tête d'or -qui n'est autre que Simon Agnel-.

victo rieux.

Le héros, comme l'agoni sant, souffrent: ils ignorent où trouver « cel ui qui est parf aitement jus te et vrai ».

Cébès meurt, illu miné par une mys térieuse révélation intér ieur e.

Éperd u de douleur , Tête d'or réagit contre son accable ment : « Aujou rd'hui est venu que je dois mon trer qui je suis ! il y a moi ! il faut ! » Une centaine de hau ts dignitaires et de représentants du peu ple, tous égalemen t gro tesques.

envahissent la scène.

Tête d'or réclame le pouvoir : il refuse de servir et prêche l'anarchie du désir .

Le roi lui demande de respecter en sa personne l'ultime sarmen t d'une longue lignée.

Tête d'or le tue et.

sacrificateur sauvage.

il se barbo uille le visage de son sang et défie la fo ule.

Il gowemera avec la loi de l'épée.

Il se couronne luimême, mais ignore la satisfac tion.

La Princesse s'avance vers lui ; rejetée par les Grands.

elle renie son peuple, prenant le Soleil à tém oin de la trah ison.

Elle prédit à Tête d'or le châtimen t de cet « acte impie ».

T roi si ème partie.

Dans un paysage de monta gne, aux portes de l'Asie, la Princ esse g\'t sur le sol.

Le jour se lève.

Le nouv eau roi Tête d'or, visi tant ses terres, lui donne à ma nge r et la cou vre de son manteau, mais un Déserteur la dépou ille et la cloue à un arbre.

À l'oue st, un gr oupe d'hommes s'avance, célébrant les vertus du roi.

Mais, à l'es t, un étendard funèbre est hissé sur un sommet De fidèles compagnons ramè nen t Tête d'or blessé à mort , et l'étenden t sur les rochers.

En plein midi, sous le soleil brûlant comme un Mol och antique.

les dieux guerriers de l'Asie ont, en effet.

encerclé son armée : un son mortif ère a paralysé les solda ts et Tête d'or s'est avancé seul vers l'armée ennemie.

Mainte nan t, il se plain t de sa faibl esse.

« Ô âme pour qui rien n'existait de trop grand ! et voyez.

ces mains, 1 Empoignent le vide et ne se prenn ent à ri en ! » L'Ou est s'embrase, s'éteint l'espoir d'ét reindre le monde.

Alors qu'il recommande à ses proches de ne pas déroger à leur noblesse in té rieure, son agonie acquiert une ampleur cos miqu e.

La Princesse reprend conscience et les deux mourants échangent des répliques en sti chomyth ie.

Presq ue aveugle, Tête d'or, dans un ul time sursa ut.

se lève, arrache les clous ; la Prin cesse le sou lève jusqu'au rocher et lui pardonne, pur ifiée par la souff rance.

Alors, il la reconna ît : « Ô Grâce aux mains transpercées ! » Mais , il rej ete son aide : une énergie nouvelle gonfle sa chevelure et son sang s'écoule comme le vin du presso ir alors qu'il lance un hym ne au solei l incande scent Avant d'exp irer il transme t son pouv oir à la Pri ncesse.

Elle meurt à son tour en baisant son front.

Écrite en 1889, la première version de Tête d'or transposait la crise de tout adolescent, saisi par l'urgence de rom­ pre avec sa vie ancienne : en 1886, Claudel s'était converti pleinement au catholicisme lors de la nuit de Noël, à Notre-Dame de Paris ; en 1890, il réus­ sit le concours des Affaires étrangères.

Chez lui, la quête métaphysique pré­ céda donc l'évasion dans le monde réel.

Ainsi Tête d'or transpose-t-il le désir de poss éder l'étendue infinie de l'es pace, figure concrète d'un autre infini, le divin.

« Tête d'or, affirme Claudel, est le drame de la po ssession de la Terre .

» Dans la deuxième ver­ sion, la localisation spatiale demeure vague, alors que, ébauché après la Se conde Guerre mondiale, le troisième état du texte plantera le décor dans un camp de prisonnie rs.

Claudel évoque son pays natal, le Tardenois et la forêt de Compiègne.

À la fin, l'armée de Tête d'or défait l'ennemi et se porte jusqu'à la frontière de l'O uest et de l'Est, sur les flancs du Caucase, alors que Claudel songeait déjà à se rendre en Chine .

Ce drame symboliste transpose le débat intérieur de l'indi vidu avec lui­ même, déchiré entre le désir de possé­ der la vie et l'appel de la tran scen­ dance.

En apparence, s'affrontent des héros shakespeariens, investis par une. »

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