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THÉORIE DES SENTIMENTS MORAUX, Adam Smith (résumé & analyse)

Publié le 02/10/2018

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adam smith

THÉORIE DES SENTIMENTS MORAUX

 

Adam Smith, 1723-1790.

 

Cet ouvrage reprend le texte d’un cours d’éthique qu’Adam Smith a professé à l’université de Glasgow, où il enseignait depuis 1751. Le philosophe se propose ici de retravailler un des problèmes philosophiques les plus classiques du Siècle des lumières. Il s’agit, comme le titre l’indique clairement, de comprendre la nature et l’origine du «sentiment moral», auquel on attribuait le plus souvent — jusqu’à Kant — la responsabilité de nos jugements éthiques.

 

Smith admet une sympathie humaine, qui rend les individus capables de dépasser leur dimension proprement égoïste, pour se

rendre sensibles à la souffrance d’autrui. Il remarque bien (comme le fera Kant) que la compassion, ou pitié, ressortit encore à l’égoïsme. Mais la compassion n’agit pas seule, car «si égoïste que soit supposé être un homme quelconque, il y a évidemment quelques principes dans sa nature qui lui font prendre intérêt à la bonne fortune des autres, et qui rend leur bonheur nécessaire pour lui». Ainsi le sentiment moral de l’homme est ordonné selon sa nature propre, mais aussi selon la nature tout entière, et selon la communauté humaine. Comme les moralistes empiristes et utilita-ristes — ses compatriotes pour la plupart —, Smith pense que l’homme est destiné à entrer avec ses semblables dans des rapports de solidarité et d’entraide, seuls capables de faire le bonheur de tous. Cette idée d’un bonheur possible est ici déterminante. À tel point qu’elle conduit Smith à une affirmation quelque peu paradoxale, que Kant contestera : l’auteur remarque en effet que notre jugement moral ne porte jamais uniquement sur les intentions qui ont présidé à une action, mais intègre toujours en même temps les résultats, les conséquences (réussite ou échec) de cette action.

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