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Umberto Ecco : Alentour et au-delà du miroir

Publié le 09/10/2011

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Umberto Ecco dans son livre. Alentour et au-delà du miroir se pose une question qui peut paraître bien mentale :

"Celui que je vois dans le miroir, c'est vraiment moi. Mais suis-je convaincu que c'est moi parce que je sais que cet objet est un miroir à quoi je fais confiance; ou bien est-ce que je comprends que c'est un miroir parce que je rencontre à sa surface quelque chose qui, sans aucun doute, est moi ?" La réponse passe par le regard de l'autre qui seul peut comparer mon visage et son reflet. Mais le regard que je prête à l'autre n'est-il pas en vérité mon propre regard ? Et la question rebondit alors en un jeu de miroir indéfini... Qui suis-je sans ce regard, et qu'est ce miroir... ?

« ne renforce-t-il pas l' ego de la personne qui se mire et qui se voudrait autre, différente? Mais, à l'opposé, on peut, par ce reflet, prendre conscience de sa personne, c'est-à-dire de son masque selon l'étymologie de ce mot d'origine étrusque, en latin persona : masque de théâtre. Ce miroir ne sert-il pas à apprendre la duplicité? C'est en effet l'expérience du miroir qui nous amène petit à petit l'être humain à cacher les émotions qu'il ressent pour les masquer aux autres.

Les aveugles, eux, n'ont pas cette expérience et ne cachent pas leurs émotions tant qu'ils ne prennent pas conscience que celles-ci se traduisent sur leur visage où elles deviennent lisibles pour les yeux des voyants.

Ainsi à la fois moyen de connaissance et de dissimulation, le miroir vient interposer son reflet entre la personne et les êtres qui l'entourent. Que serait pour nous un monde sans miroir? "Imagine que tu aies vécu dans un monde où n'existent pas de miroirs.

Tu auras rêvé de ce qui se trouvait en toi.

Et puis suppose (...) qu'on t'ait tendu une glace.

Imagine ton effroi! (...).

Tu aurais compris ce que tu refuses d'admettre : ton visage, ce n'est pas toi!" [6] Ce n'est peut-être pas non plus ce qu'on aura imaginé! Notre visage est à nous, il n'est pas nous, pas plus que l'idée abstraite que nous pouvons nous faire de lui.

Sous le masque de l'acteur, un autre masque... Comment laisser monter de nos plus intimes profondeurs pour l'accueillir notre image véritable? Son observation impliquerait l'absence de réaction devant le dévoilement de cet inconnu en nous, de cet inconnu de nous, de cet inconnu nous.

La confiance (con : avec, Feu-I-en ce) ne force ni ne désire rien, ne rejette et ne retient rien.

Elle est accueil des possibilités portées par cette image qui exprime en un temps donné le dynamisme primordial de notre être authentique. Le rejet, la fuite, l'interrogation devant l'image spéculaire sont les manifestations, le plus souvent inconscientes, de la nostalgie d'un état d'être perdu, un état plus subtil lié à la joie et à l'illimité. "Dieu créa les nuits qui engendrent Les rêves, et les formes des miroirs Pour que l'homme sente qu'il est reflet lui-même Et vanité.

Aussi en sommes-nous alarmés." [7] Se mirer, c'est se contempler dans le miroir.

On se mire dans le miroir et la réalité est admirable( a privatif de D, mirable).

Qui peut prétendre être miroir parfait?. »

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