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Zaïre de Voltaire (résumé)

Publié le 12/11/2018

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Zaïre

 

En 1978, pour les célébrations du bicentenaire de sa mort, le nom de Voltaire devait revenir à l’affiche. Allait-on reprendre Zaïre, la dernière rescapée du grand naufrage de son théâtre, sa seule pièce deux fois centenaire au répertoire? Les registres de la Comédie-Française attestaient 488 représentations depuis le 13 août 1732, jour de la première. Mais on ne l’avait plus jouée depuis 1936. Verrait-on la 500e de Zaïre? Ce fut Zadig, ce fut Candide, adaptés pour la circonstance — aventure imprévisible pour ces générations de spectateurs qui avaient frémi et pleuré aux amours impossibles de Zaïre et d’Orosmane, et vibré avec Mlle Gaussin, avec Lekain et Mlle Clairon, avec Talma, Rachel, Mounet-Sully et Sarah Bernhardt.

 

Synopsis. — La scène est à Jérusalem dans le palais d’Orosmane, sultan de Palestine, à l'époque de la croisade de Saint Louis.

 

Tous les bonheurs sont promis à la jeune et belle Zaïre, naguère esclave des sultans. Née de parents chrétiens inconnus, élevée au palais dans la religion musulmane, elle aime le jeune et puissant Orosmane, elle en est aimée, elle sera demain son unique épouse (I, il). Survient Nérestan, chevalier chrétien, de retour de France. Autrefois captif lui aussi, mais libéré sur parole, il apporte la rançon de dix de ses frères; il demande à racheter Zaïre, sa compagne d'enfance, et le vieux prince Lusignan, dernier des souverains chrétiens de Jérusalem et prétendant au trône de Palestine — demandes qu'Orosmane repousse, tout en lui accordant la grâce de cent captifs.

 

Lusignan est pourtant libéré : Zaïre a fléchi pour lui la rigueur d’Orosmane. Le vieux prince revoit enfin le jour, il retrouve ses compagnons d'armes. Mais soudain, en Nérestan et Zaïre, ses sauveurs, il reconnaît ses deux enfants, perdus depuis vingt ans — cette émotion l’achèvera. Accablée d'étonnement, pressée par les siens, Zaïre consent à professer la foi de ses ancêtres et jure de conserver le secret de ses origines (II, III).

 

De son frère Nérestan, que le sultan lui a permis de revoir une dernière fois, Zaïre apprend (III, iv) que la loi des chrétiens lui interdit d’aimer Orosmane — «Je suis chrétienne, hélas! » —; elle doit aussi lui promettre de recevoir le baptême qu'il fait préparer secrètement pour elle, et de différer jusque-là l'« hymen odieux ». Affligée, éperdue, elle repousse, sans pouvoir s'expliquer, les avances du sultan (III, vi), ce qui suscite dans l'esprit d’Orosmane les plus furieux soupçons contre Nérestan, qu'il croit son rival.

 

Orosmane et Zaïre se revoient pourtant (IV, II). A nouveau réunis dans l'aveu d'une passion toujours partagée — «Zaïre, vous pleurez?... Zaïre, vous m'aimez!... » —, ils restent séparés par l'inviolable secret de Zaïre, qui lui fait demander de différer d'un jour le mariage — Orosmane. rasséréné, y consent. Mais une lettre que Nérestan adressait à sa sœur est interceptée; elle est rédigée à mots couverts. Dans la convocation au baptême, Orosmane lit un billet de rendez-vous et se croit outrageusement trahi (IV, v). Il rappelle Zaïre, mais sans s'expliquer à son tour, et seulement pour jouir du spectacle de sa « perfidie ». Zaïre lui renouvelle toute sa tendresse en s'effrayant de ses duretés (IV, vi). Déchiré, Orosmane doit s'avouer qu'il aime encore Zaïre, et qu'il espère la voir sortir innocente de l'épreuve à laquelle il va la soumettre en lui faisant rendre le billet de Nérestan.

 

Désespérée du choix qu'elle doit faire, Zaïre demande à Dieu lumière et soutien. Elle se rendra au lieu du baptême, pour révéler ensuite à son amant « le secret de sa vie » (V, III). Orosmane l'y attend, tout vibrant de vengeance, tout frémissant d'un amour qu'il ne peut vaincre. En l'entendant appeler Nérestan, il se jette sur elle et la poignarde (V, IX).

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« On s'étonne que Zaïre ait pu passer pour une p1ece «chrétienne>>, jusqu'à être jouée parfois dans le saint temps de Pâques en alternance avec Polyeucte -des barnabites de Montargis la firent même représenter en 1736 par leurs pieux collégiens.

Plus vigilant, un obscur journaliste dévot s'indignait fort d'y trouver la grâce divine aussi inopérante: l'auteur n'avait-il pas voulu faire plutôt « le revers de Polyeucte >>? Comme refus des transcendances mutilantes, Zaïre est peut-être même, et d'une façon exemplaire en ce siècle des Lumières, le revers de la tragédie : le « voltairianisme >> est anti­ tragique.

BlBLIOGRAPHlE La première impre ss io n de Zaïre parut en janvier 1733, sans l'épître dédicatoire « AMr Falkener, marchand an glai s>>, refusée par les censeurs pour qu elqu es digressions assez critiques sur la politique cu lt urell e française, et qui , rétablie en grande partie dès la troisième édition publiée la même année sans privilège, ne fut cependant connue in extenso qu'en 1820 (éd.

Lequien des Œuvres).

Jouée lour toutes les grandes scènes européennes, la pièce fut tr ad uit e en italien ( 1733), en néerlandais ( 1734), en anglais (1736), en allemand ( 1741 ), puis en danois, en suédois, en espagnol, en portugais, en grec, etc.

A Drur y-L an e, durant un demi-siècle, Zara disputa les fa v eu rs du public à Ham/et.

L'édition la plu s récente est an glai se : Zaïre, edited by Eva Jacobs, London, Hodder et Sl ough to n , 1975: l' a n ci enne édition critique dirigée par L.

Fontaine (Paris, 1889) garde de grands mérites pour la partie philologique et stylistique.

-Sur Zaïre et l'œuvre théâtrale.

voir la bibliographie générale.. »

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