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Travaux Personnel Encadrés : La Seconde Guerre d'Afghanistan

Publié le 19/08/2012

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Al Qaïda est créé en 1987 par Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama Ben Laden, le mouvement choisit de s’installer en Afghanistan, un pays fragile et facilement manipulable dû à son instabilité politique et aux incessantes guerres qui l’on ravagé. Al Qaïda émerge d’une organisation constituée pendant la première guerre d’Afghanistan, qui alimentait la résistance afghane contre les Soviétiques. Ensuite, Al Qaïda est devenu un groupe sunnite fondamentaliste, qui opère à l’internationale. Ce groupe islamiste utilise les attentats pour exprimer son opinion, les tristement célèbres attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain, ceux de Casablanca en 2003, de Madrid en 2004 ou encore ceux perpétrés à Londres en 2005, sont signés Al Qaïda. Cette organisation terroriste possède des camps d’entrainement dans plusieurs pays dont effectivement l’Afghanistan. On estime qu’Al Qaïda détient un nombre inconnu de groupuscules dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, appelé branches d’Al Qaïda. L’attentat d’Alger en 2007, par exemple, a été revendiqué par une branche d’Al Qaïda au Maghreb Islamique. D’après certains spécialistes du renseignement, Al Qaïda a perdu considérablement, sur le plan opérationnel, lors de la Bataille de Tora Bora. (Annexe 2) Le groupe est placé sur les listes officielles des organisations terroristes du monde entier dont celle des États-Unis, du Canada, de l’Union Européenne, de la Turquie, de la Russie.  En 1996, les Talibans arrivent en Afghanistan, le pays est rapidement envahi. Ils installent un régime islamiste oppressant particulièrement intolérant. Les Talibans sont dirigés par des chefs religieux et militaires appelés la « Choura du Mollah Omar «. La majorité des Talibans viennent du Pakistan, ils font partie des ethnies Pathans et Pachtouns. Les Pachtouns sont pour l’essentiel concentrés dans le sud du pays. Soutenus par le Pakistan, les talibans s’emparent de Kaboul le 27 septembre 1996 et instaurent un régime islamiste dirigé par le mollah Omar. Deux ans plus tard, le 20 août 1998, ils conquièrent la dernière grande ville du pays qui leur échappait encore : Mazar-e-Sharif. Avec eux s’ouvre le temps de la terreur et de l’intolérance au nom d’un islamisme radical. Les Talibans ont été soutenus par le Pakistan de 1996 à 2001, jusqu’à ce que le Pakistan rallie les États-Unis et leurs alliés en 2001. 

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« région, et dans laquelle est impliqué un pays qui dispose de l'arme nucléaire.Ce problème est en réalité bien plus important que celui de l'Iran.

Il fait réellement de l'Afghanistan un enjeu stratégique et politique majeur.

La nature et les buts dela guerre.

Cette guerre est aussi déterminée par ce que furent, et ce que sont, ses buts.

La décision de « libérer » l'Afghanistan de la domination cruelle des talibans aété présentée au monde occidental comme une évidence, que renforçait la complicité de ses derniers dans les attentats du 11 septembre 2001.

Mais, rapidement, laréalité de la guerre a divergé de ce qu'elle était censée être.

Si les talibans ont été chassés de Kaboul dans les provinces nombreux sont les chefs de guerre qui furentleurs alliés et qui survivent aujourd'hui, sur la base d'accords passés soit directement avec les Américains soit indirectement par le biais du gouvernement Karzaï.

Lapopulation de l'Afghanistan a par ailleurs fort peu profité de cette « libération ».

Aussi est-on est en droit de se demander si l'on n'a pas sacrifié l'avenir dans lamanière dont ont installé un nouveau pouvoir.Au-delà, c'est bien l'esprit même de cette guerre que l'on a trahi en tolérant au mieux une version molle de la dictature des talibans, au pire (dans certaines régions)une reprise à l'identique de cette même dictature, pourvu qu'elle soutienne les forces de l'OTAN.

Ainsi peut s'expliquer le manque de vigueur des protestations despays occidentaux face au trucage des élections présidentielles de 2009.

Il contraste fortement avec ce à quoi l'on est habitué par ailleurs, et en particulier quand cesélections se déroulent dans des pays dont les politiques sont contradictoires aux nôtres.

Mais, ce faisant, on enfonce encore un peu plus le clou dans le sentiment,aujourd'hui très répandu, que la « démocratie » et les « valeurs occidentales » ne sont que des prétextes.Nous participons ici à une instrumentalisation des valeurs démocratiques dont nous serons, à terme, les premières victimes.

Au-delà, cette politique révèle undangereux paradoxe : pour protéger nos soldats, nous sommes désormais conduits à pactiser, ou à chercher à pactiser, avec les néo-talibans.

Mais nos soldats sont enthéorie en Afghanistan pour se défaire de ce régime.

Ainsi se révèle une stratégie doublement perdante.

Pour les ultras, tout gouvernement ayant l'aval desoccidentaux sera illégitime.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les talibans ont rejeté la main tendue par le gouvernement Karzaï.

Pour les autres, et qui devraient êtrenos alliés, à quoi bon s'engager derrière les occidentaux si ces derniers sont prêts à passer des compromis pour obtenir le ralliement des talibans ? Qui doncaujourd'hui peut croire que nous sommes réellement en Afghanistan pour y défendre les « droits de l'homme » (et ceux des femmes en particulier) ?Ainsi s'inscrit le cercle de la désespérance qui pousse une partie de l'élite intellectuelle afghane dans l'émigration.

La politique stupide de notre Ministre del'Intégration, Éric Besson, vient alors conforter la politique absurde de notre Ministre des Affaires Étrangères, Bernard Kouchner.

Le premier veut renvoyer dans leurpays ceux qui ont fuit la situation mise en place par le second.

Il leur dénie, contre toute évidence, le statut de réfugiés.

Quant au second, l'aveuglement criminel dontil fait preuve quant à la politique américaine, et dont il a déjà donné des exemples que ce soit au Kosovo ou au sujet de l'Irak, le conduit à apporter la caution de laFrance à une situation chaque jour plus désastreuse.Cependant, cet écart désormais palpable entre les buts proclamés et la réalité nous révèle aussi la possibilité qu'il y ait des buts de guerre inavoués car inavouables.On peut en dresser une courte liste.

Il y a tout d'abord la volonté américaine de trouver aux hydrocarbures d'Asie Centrale une voie de sortie qui ne soit dépendante nidu bon vouloir des Russes ni des Iraniens.

Tel fut, ne l'oublions pas, le sens de la diplomatie américaine du temps du Président Clinton.

Il y a ensuite la volonté des'installer dans ce qui est l'un des pivots géostratégiques d'une région à haut risque.

Il y a enfin la volonté délibérée de faire une démonstration de puissance à l'usagedes voisins, qu'il s'agisse de la Chine ou de l'Iran, et de s'attirer les bonnes grâces de l'Inde.

Disons le tout net, si telles étaient les raisons de la présence de l'OTAN,c'est bien à un échec tout aussi patent que l'on est confronté.

La démonstration de force a tourné court.

La présence géostratégique est d'ailleurs dépendante largementde cette démonstration de force.

Elle est au mieux contestable dans les circonstances actuelles.

Quant aux intérêts pétroliers, il est clair aujourd'hui que pour au moinsune décennie, si ce n'est plus, nulle compagnie n'investira dans la région, sauf peut-être une compagnie Russe…Reste donc l'argument qui nous est aujourd'hui présenté.

L'Afghanistan est l'un des foyers du terrorisme et cela exige notre présence pour combattre ce dernier.

Mais,il n'y a rien de terroriste par nature dans un peuple, et le pouvoir des talibans d'ailleurs ne fut pas la seule source de ce dit terrorisme.

La meilleure des réponses auterrorisme serait de permettre à l'Afghanistan d'évoluer vers une situation, si ce n'est de liberté, du moins de progrès social.

Il faut alors noter qu'une telle stratégieimplique une rupture nette à la fois avec tout ce que compte l'Afghanistan de néo-talibans et aussi avec ce que charrie l'idéologie néo-libérale.

Nous n'en prenons pasle chemin.

Faudra-t-il alors s'accommoder de la litanie des pertes, et ce jusqu'au moment où les opinions publiques, à juste titre lassées, nous obligerons à nous retirer? Nous voici donc dans une guerre qui ne dit pas son nom, dont les buts sont aujourd'hui suffisamment brouillés et obscurcis pour devenir indéchiffrables, et dont lecoût, humain et matériel, ne cesse de monter.

Les options qui nous sont offertes ne sont pas illimitées et le temps qui nous est imparti n'est pas indéfiniment extensible.C'est pourquoi les problèmes des alliances, et du fonctionnement de l'Alliance atlantique, sont aujourd'hui posés, même si peu nombreux sont ceux de nos dirigeantspolitiques qui veulent bien l'admettre.

Les alliances.

Il est donc clair désormais qu'il nous faut repenser la question des buts comme celle des alliances.

La principalefaute du gouvernement français et de son Président actuel ne fut pas de rejoindre le commandement intégré de l'OTAN mais de ne pas avoir usé de ce prétexte pourforcer les Américains à discuter de ces questions, dans notre intérêt comme dans le leur.

Nous ne saurons jamais qu'elle eut été la réaction américaine à un ultimatumde Paris : soit nous quittons l'Afghanistan, soit nous rentrons dans le commandement intégré, mais pour cela nous exigeons que soit posée à nouveau la question desalliances et qu'un bilan soit tiré des errements passés.

Nous ne le saurons jamais parce qu'une telle alternative n'a pas été présentée à Washington.

Pourtant, nul n'estobligé de suivre les bêtises d'autrui.

Cette faute, nous la payons au prix du sang.La première question qu'il nous faudra trancher, et ce dans un proche avenir, est celle d'un élargissement de l'alliance.

Pour dire les choses crûment, faut-il pousserencore plus loin l'internationalisation de la guerre, et y intégrer la Russie et la Chine, et peut-être l'Iran ? Ceci est moins absurde qu'il n'y paraît.

La Russie estdirectement préoccupée par le devenir de l'Afghanistan, que ce soit de manière indirecte pour la sécurité de l'Asie Centrale ou même de manière directe en raison dudéveloppement du trafic de drogue sur son territoire en provenance d'Afghanistan.

Elle participe dès aujourd'hui à la formation de la police afghane.

Elle pourraitcontribuer à celle de l'Armée dans les mois à venir.

S'il est pour l'heure exclu que la Russie déploie des troupes en Afghanistan (hors les unités de SpetsNaz quiopèrent le long de la frontière du Tadjikistan), sa contribution économique pourrait être relativement importante dans le domaine des infrastructures publiques.

LaChine est, elle aussi, inquiète du développement de l'activisme religieux issu d'Afghanistan, et aujourd'hui du Pakistan, qui se manifeste sur son territoire.

Si la Chinea pour l'instant une politique de non-intervention, en particulier dans le domaine militaire, elle pourrait participer plus largement aux opérations de sécurité par lebiais de l'Organisation de Coopération et de Sécurité.

Quant à l'Iran, son contentieux avec les Talibans est ancien, et avait laissé planer la possibilité d'uneintervention iranienne dans ce pays en 1999/2000.

On mesure ici toute l'absurdité qu'il y a à vouloir à tout prix construire ce pays en ennemi alors qu'il détient enpartie l'une des clés de la sécurité au niveau régional.Mais, pour élargir l'alliance, il faut alors résoudre d'autres problèmes d'ordre géopolitique.

Ils concernent la Russie en premier lieu mais aussi la Chine et surtoutl'Iran.

Il n'est donc pas possible de traiter la question de l'élargissement de l'alliance en dehors d'une révision de la politique américaine au Moyen-orient pris dans sonsens le plus large.

Or, si l'arrivée du Président Obama a bien mis fin aux excès de l'administration précédente, nous sommes néanmoins très loin d'une révisionglobale.

Sous la férule d'Hillary Clinton, c'est plus à une adaptation qu'a un véritable changement que les Etats-Unis ont consenti pour ce qui concerne leur politiqueétrangère.

Pourtant, l'Afghanistan pourrait être l'occasion d'un rapprochement entre l'OTAN et l'OCS, dont la Russie et la Chine sont parties prenantes et où l'Iran a lestatut d'observateur.

Cette « alliance des Alliances » est très certainement de toutes les possibilités celle qui possède le plus gros potentiel pour une stabilisation del'ensemble de la région.Une seconde question qui sera elle aussi à trancher dans un très proche avenir concerne les équilibres dans l'alliance actuelle.

Elle est à l'évidence liée à la première,mais elle possède aussi sa dynamique propre.

Pour dire les choses brutalement, le scénario de cette guerre ne peut être écrit uniquement, ou même principalement, parles Etats-Unis.

Soit ces derniers acceptent que leurs partenaires aient leur mot à dire au plus haut niveau et que la question des buts de guerre soit à nouveau posée,soit l'alliance connaîtra des jours sombres.

Comment pourrions-nous rester dans une alliance où notre voix ne serait pas entendue ? Les combats de l'été 2009 ne fonten réalité que préfigurer ce qui nous attend en Afghanistan et l'hiver s'annonce sous de biens sombres augures.Ce n'est donc pas faire preuve d'un chauvinisme cocardier que d'affirmer que le débat doit avoir lieu au sein de l'OTAN, et ce pour le bien de tous.

Ce n'est pas, nonplus, faire preuve du même chauvinisme cocardier que de penser que, si cela ne pouvait être, si les Etats-Unis et leurs clients traditionnels (Grande-Bretagne,Canada) se refusaient à des révisions générales, il nous faudrait en tirer les conséquences quant à notre présence dans l'OTAN.

On peut, à partir de ces deuxquestions, imaginer trois scénarios pour le futur.Le premier est donc celui d'un élargissement de l'alliance accompagné d'une révision profonde des buts de guerre.

À une montée des effectifs présents sur le terrain. »

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