11 mai 1745 : Bataille de Fontenoy.

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a_ LAGUERRE EN DENTELLE "Le bel art , le beau système" qu 'est la guerre, doit être une guerre de convenance entre chefs bien élevés qui échangent des politesses avant de faire tonner le canon , en manchettes de dentelles comme l'écrivait Buffon.

Jus­ qu'au milieu du xvm · siècle, les armées avancent par masse compacte , difficile à bouger et à déployer.

D'où de nombreuses manœuvres compliquées et sophistiquées d'intimidation.

Maurice de Saxe dira même un jour qu'un habile général peut éviter la bataille durant toute sa vie.

avec les coalisés au secours de la ville assiégée .

Mais ce temps perdu est mis à profit par le maréchal de Saxe pour trouver l'endroit propice à une confrontation .

Ce sera le village de Fontenoy, sur l'Es ­ caut .

Informé par son chef de guerre , Louis XV décide de se rendre sur le lieu du com­ bat pour ne pas manquer une telle bataille .

Le 6 mai au matin , Louis XV et le dau ­ phin partent sur le front .

Le 7 ils sont à Douai , le 8 ils sont sur place .

Maurice de Sa xe atteint d'hydropisie fait des efforts surhumains pour orga ­ niser sa stratégie .

JI ne quitte pratiquement jamais son "berceau ", une chaise en osier qui lui sert à la fois de moyen de transport et de lit.

Le Il mai au matin, les An­ glais sont là .

La " vict oir e " du r oi L'armée française forme un triangle dont la pointe est le village de Fontenoy et les deu x extrémités, le village d 'Antoing et le boi s Barry .

Ce front est couvert par des ra­ vins et des redoutes ; près de cinquante mille hommes .

Les Anglais et Hanovriens sont autant .

A cinq heures du matin les hostilités com­ mencent .

Après plusieurs as­ sauts stériles, le duc de Cumberland décide d'enfon­ cer le centre de l'armée fran­ çaise, entre le village de Fontenoy et le bois Barry .

Ses soldats arrivent au contact des premières lignes iftœE OITION S .:. ATLAS adv.e.rses .

Lord Hay le capi­ taine des .gardes · ang faises se découvre et crie aux Fran­ çais : "Messieurs des gardes françaises , tirez ! " Le comte de Auteroche lui répond avec courtoisie : " Messieurs les Anglais, nous ne tirons jamais les premiers ".

Vingt mille soldats anglais tirent alors bas et droit et fauchent la première ligne française , y faisant de terribles ravages .

Les Français plient et sem­ blent se désunir face à cette machine de guerre puissante et terriblement efficace .

JI est déjà midi.

Du haut de son promontoire, Louis XV assiste impuissant à la ma­ nœuvre .

JI paraît d'un calme saisissant alors que des bou­ lets anglais tombent autour de lui.

Son entourage craint pour sa personne .

Même le vieux maréchal lui envoie une estafette pour lui conju­ rer de partir .

"Je resterai où je suis" répond le roi.

C'est alors que l 'armée anglai s e se trouve à portée des canons français .

La mitraille com­ mence .

Les Anglais, un mo­ ment surpris par l'agressivité de la riposte , marquent un temps d 'arrêt avant de re ­ prendre leur marche en avant .

Excité par cette prise d'arme, Louis XV s' écrie : " Qu'on fasse marcher ma maison ! ".

Sa maison, c 'est la cavalerie d 'élite de la mai ­ son du roi.

Dans les brèches laissées par l'ennemi, les chevau x et leurs cavaliers s 'engouffrent et mettent à mal les fantassins désempa­ rés par une telle audace .

Maurice de Saxe en profite pour lancer l'attaque généra ­ le.

Devant une telle furia , les Anglais reculent avant de fuir, laissant sur le champ de bataille neuf mille cadavres et une partie de leur artille­ rie .

Le roi demande l 'heure, il est deux heures et demie .

La victoire est française .

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