1569 : Victoire de Jarnac.
Publié le 24/03/2012
Extrait du document
Catholiques et protestants s’affrontent. A la tête des premiers, le duc d’Anjou, futur Henri IIIF110. En face de lui, Louis Ier de CondéF105, premier prince du nom. Les protestants sont défaits. Contre toutes les lois de l’honneur et de la chevalerie, le prince de Condé, blessé et prisonnier, est achevé d’un coup de pistolet tiré par le baron de Montesquiou, capitaine des gardes du duc d’Anjou.
«
de la scène.
Agé de quinze ans,
l'adolescent a combattu à Jar-
nac au côté de Condé, son oncle
paternel.
En même temps que
son cousin, Henri
r
de Bour-
bon-Condé, d'un an son cadet
et fils du prince défunt, il est
aussitôt présenté aux protes-
tants, qui l'acclament à la fois
comme héritier de la Maison
de Bourbon et comme chef
présomptif du parti réformé.
Afin qu'il puisse parfaire son
éducation de militaire et de
stratège, il est placé sous la
tutelle du très expérimenté
amiral de Coligny.
La mort de Louis ler
de Condé, abattu d'une
balle dans la tête par le
capitaine des gardes
du duc d'Anjou.
donne l'ordre d'assaillir l'adver-
saire.
Surpris, Coligny rappelle
aussitôt Louis de Condé, parti
avec l'avant-garde vers Cognac,
mais perd un temps précieux à
rassembler ses hommes.
Il se
trouve en difficulté lorsque le
prince arrive à la rescousse.
A la
tête de trois cents cavaliers,
Condé se lance courageuse-
ment dans la bataille, bien qu'il
souffre d'une fracture à la jambe
provoquée par un coup de pied
de cheval.
Henri d'Anjou-lui fait
face avec toute la fougue de ses
dix-sept ans, contre-attaque par
le flanc et prend le dessus.
Dans
la mêlée, le prince Louis est dé-
sarçonné par son cheval, blessé
à mort.
Incapable de se re-
mettre en selle ou de fuir, il se
rend à deux officiers catholi-
ques de sa connaissance.
Hélas,
Joseph François de Montes-
quiou, capitaine des gardes du
duc d'Anjou, l'abat d'une balle
dans la tête.
S'ils n'ont pas remporté à Jarnac
une bataille décisive, les catho-
liques n'en sont pas moins fort
satisfaits.
Leur armée reconsti-
tuée vient de faire ses preuves
sur le terrain : depuis le siège
d'Orléans, en février 1563, ja-
mais elle ne s'est aussi bien
comportée.
En outre, la victoire
vaut au duc Henri d'Anjou d'être
salué, en France et dans toutes
les Cours européennes, comme
un héros et un génie militaire.
Coligny réfugié
à Cognac
Tandis que le fils préféré de
Catherine de Médicis s'installe
sans vergogne dans une gloire
toute neuve, oubliant que l'ar-
tisan de son succès est tout de
même le maréchal de Saulx-
Tavannes, les protestants tirent
le bilan d'une sévère défaite.
Plus de quatre cents d'entre
eux ont péri à Jarnac ; cepen-
dant, au soir de la bataille, Coli-
gny est parvenu à se retirer.
Avec le gros de ses troupes et
son artillerie intacte, l'amiral
s'est enfermé dans Cognac.
Le
pays alentour lui est tout
acquis, et il barre ainsi la route
de La Rochelle aux royaux, qui,
faute d'artillerie, ne peuvent le
déloger de son-refuge.
Reste que, avec la mort de
Louis de Condé, les huguenots
sont privés d'un de leurs princi-
paux chefs.
Jeanne d'Albret,
reine de Navarre et figure
emblématique de la Réforme,
en profite pour pousser son fils,
le futur Henri IV, sur le devant
LA PRÉMONITION
DE CATHERINE DE
MÉDICIS
A la veille de la bataille de
Jarnac, la reine mère
Catherine de Médicis est en
proie à une forte fièvre.
A demi inconsciente, elle
délire, veillée par son fils le roi
Charles IX et sa fille
Marguerite.
Dans la nuit du
12 au 13 mars 1569, elle fait
un rêve prémonitoire, relaté
par Marguerite de Valois dans
ses Mémoires.
« Elle s'écrie,
continuant ses rêveries,
comme si elle eut vu la bataille
de Jarnac : 'Voyez-vous
comme ils fuient Mon fils a la
victoire.
Hé ! mon Dieu,
relevez mon fils, il est par
terre.
Voyez, voyez dans cette
haie le prince de Condé est
mort 1" » Lorsque la nouvelle
effective de la victoire arrive à
la Cour quelques nuits plus
tard, le messager s'empresse
de la porter à la reine mère,
guérie.
Il espère être accueilli
avec joie et obtertér
_
récompense ; au lieu de quoi,
il est rabroué.
« Eh ! Vous êtes
bien ennuyeux de venir me
réveiller pour cela, car je le
savais bien.
N'avals-je déjà
tout vu ? », lui lance la
souveraine, dont la croyance
dans l'occultisme et les
prophéties est probablement
renforcée par la « réalisation
»
de sa prémonition.
ATLAS
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