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1902 : Nuées incandescentes aux Caraïbes Mont Pelée

Publié le 26/03/2012

Extrait du document

Tous ces avertissements furent vains. Le rédacteur du journal local 'Les Colonies' assura à ses lecteurs qu'ils ne devaient avoir nul souci. 'Où fait-il meilleur vivre qu'à Saint-Pierre?' écrivait-il dans son avant-dernier numéro. Le 8 mai, à 7 h 50 environ, le volcan explosa: il y eut quatre déflagrations assourdissantes. Un nuage rougeoyant, rempli d'éclairs, s'éleva des profondeurs du cratère. Il descendit, implacablement, comme une avalanche le long des flancs de la montagne....

« A droite : La ville de Saint­ Pierre au pied du mont Pelée.

L 'éruption de 1902 mit fin à une phase d'activité de ce remarqua­ ble type de volcan.

Ci-dessous: D'impressionnants nuages de vapeur surchauffée et de roches fondues fusèrent d'un orifice situé sur le flanc du mont Pelée, lors de l'éruption de 1902, parce que le cratère était bouché.

Un nuage incandescent tomba sur la ville et le port, et fit plus de trente mille victimes.

Tout fut détruit sur une surface de/6,5 km' .

à tomber sur nous.

C'étaient des éclaboussures de boue brûlante.

Nous essayâmes en vain de nous en protéger.

Quand nous pûmes à nouveau voir nos visag~s, ceux-ci étaient couverts de lave noire.

Le bébé était gravement at­ teint; Rita, l'autre petite fille, souffrait beaucoup, et moi-même j'avais mal à toutes les parties du corps.

Tout contre nous s'était formé un tas de boue brûlante.

Lors­ que Rita voulut mettre la main sur le sol pour se relever, son bras s'enfonça jusqu'au coude dans ia masse incan­ descente.

Le premier mécanicien passa à cet instant.

Il nous entendit gémir et nous porta sur le gaillard avant.

Nous sommes restées de 8 heures et demie du matin à trois heures de l'après-midi sur le navire fumant.

Mada­ me était effondrée sur le pont.

Le petit garçon était déjà mort, et le bébé était mourant.

Madame se conduisait d'une façon posée et raisonnable.

Elle me donna de l'argent et me dit de conduire Rita chez une tante.

Elle te­ nait un petit cube de glace dans sa bouche quand elle mourut.' Dans la ville même, deux personnes échappèrent au désastre: un cordonnier qui habitait aux limites de la ville et un jeune nègre, Auguste Ciparis, condamné pour meurtre et enfermé dans le cachot de la prison.

Sa cellule sans fenêtre l'avait préservé du nuage de feu.

Les destructions de Saint-Pierre ont été occasionnées par un nuage de gaz brûlants, des cendres et de la lave très liquide qui se sont répandus très rapidement.

Cette nuée incandescente a coûté la vie à trente mille personnes.

73. »

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