1923: Une infatigable recherche annonce le début de l'ère des fusées

« Hermann Oberth (à gauche) et ses deux assistants.

avec la fusée qu'ils ont mise au point.

Le temps de vol entre Berlin et New York est estimé à 24 minutes.

Une infatigable recherche annonce le début de l'ère des fusées Le livre d'Hermann Oberth paru en 1923, La Fusée vers les espaces planétaires, fait partie des œuvres fondamentales de l'astronautique.

Les pionniers des années 20 et 30 préparent la voie de la conquête de l'espace.

D ès l'Antiquité, l'humanité rêve de voler.

Parvenus au seuil du xx< siècle, quelques chercheurs commencent chacun de leur côté à se préoccuper très sérieusement des problèmes scienti­ fiques que pose la construction d'une fusée.

Considéré comme le fondateur d'une théorie du voyage interplanétaire, le Russe Constantin Tsi olkov ski publie, en 1903, un article dans lequel il expose le principe de base de la fusée et met en évidence les avantages des carburants liquides sur les carburants solides.

Mais il reste un théoricien, et c'est l'Américain Robert H.

Goddard qui entreprend les premiers essais.

Le 16 mars 1926, près d'Auburn, Massachusetts, il parvient à lancer une fusée propulsée par de l'essence et de l'oxygène liquide.

En Allemagne, Hermann Oberth, sans avoir eu conn aissance des recherches de Tsiolkovski, parvient à des résultats similaires.

Son rôle de conseiller scientifique de Fritz Lang pour son film La Femme sur la Lune lui donne l'occasion de passer à la pratique : il doit lancer une fusée publicitaire le 15 octobre 1929.

Bien que le projet n'ait pu être mené à bien dans les délais impartis, les recherches d'Oberth sont déter­ minantes pour le développement de la technologie des fusées, et notamment pour la conception d'un gicleur conique, qui fonctionne pour la première fois en juillet 1930.

Au milieu des années 20, les exp ériences succèdent à la théorie et les chercheurs procèdent à de no mbreux essais malgré les réticences des scientifiques en place et l'incrédulité du public, et en dépit d'innombrables obstacles techniques et finan ciers.

Ainsi, Johannes Winkler fonde le 5 juillet 1927 à Breslau une association pour le voyage dans l'espace qui édite une revue, La Fusée, première publication astronautique spécia­ lisée.

Bientôt un vif intérêt du public pour l'exploration de l'espace se manifeste.

La première exposition internationale du voyage spatial se tient à Moscou en 1928.

Le nombre croissant d'ouvrages qui leur sont Une scène du film de Fritz Lang, La Femme sur la Lune (1929) consacrés contribue à populariser les fusées.

Max Valier, un Allemand, joue les précurseurs en menant, soutenu par l'industriel Fritz von Opel, des essais spectaculaires avec des autos, des traîneaux et des avions équipés de ce type de propulseur.

Mais il est mortellement blessé lors de l'ex plosion d'une chambre de combustion, le 17 mai 1930.

A l'approche de la Seconde Guerre mondiale, l'exploration spatiale cède la place aux objectifs militaires.

Dans la base secrète de Peenemünde, sur la Baltique, dirigée par Wernher von Braun et Walter Dornberger, sont mises au point et fabri quées en série les premières fusées balistiques à longue portée, les V2.

Pouvant parcourir plus de 300 km, elles sont propulsées par un moteur à carburant liquide.

Elles causeront d'importantes destruc­ tions au cœur même de Londres.

Après la guerr e, von Braun émigre aux États-Unis où il devient un des principaux responsables du programme de développement des fusées utilisées aussi bien dans le domaine militaire que pour la conquête spatiale.

Les principaux pionniers et leurs réalisations dans le domaine des fusées 1857-1935 Constantin Tsiolkovski En 1903, l'article de Tsiol­ kovski intitulé « L'exploration de l'espace avec des engins à réaction )), fruit de ses longues années de recher­ ches, paraît dans une revue scientifique.

Cet autodidacte est le premier à définir avec précision les problèmes posés par le vol spatial.

1880-1945 Walter Hohmann Hohmann publie en 1925 dans son ouvrage L 'Accessi­ bilité des corps célestes des bases élémentaires de la mécanique.

Cet ingénieur montre que les voyages inter planétaires sont pos­ sibles, en principe, et que l'on peut envisager des plans de vol idéaux selon les lois classiques de la mécanique céleste.

1881-1957 1923 Robert Esnault-Pelterie Robert Esnault-Pelterie Le 8 juin 1927, le pionnier fran çais du voyage aérien et spatial tient devant la Société astron omique française une import ante conférence inti­ tulée « L'exploration par fusées de la très haute atmo­ sphère et la possibilité des voyages interplanét aires ».

Quelques années plus tard, il invente le terme. »