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1934: La République en péril

Publié le 23/03/2019

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La République en péril

Le 6 février à 15 heures, la foule, à l'appel des ligues, envahit la place de la Concorde et crie sa vindicte aux parlementaires. 18 heures, les premiers coups de feu claquent. L'émeute tourne au drame. La République est soudainement en péril.

 

La place de la Concorde est noire de monde en ce 6 février. La foule est venue crier au scandale et hurler son indignation. Aux parlementaires mouillés dans l'affaire Stavisky, elle crie « À bas les voleurs ! » Elle est là aussi pour répondre à l'appel des ligues et des journaux extrémistes.

 

Toutes les organisations de droite sont présentes : l'Action française et ses Camelots du roi, les Jeunesses patriotes, les Croix-de-Feu du colonel de La Rocque, avec les Volontaires

 

La tête de la colonne des anciens combattants le 6 février 1934

nationaux. Elles ont appelé séparément à manifester, montrant ainsi leur division, mais les mots d'ordre sont communs : non à la corruption du régime, non au limogeage du préfet de police Jean Chiappe, qui affiche ses sympathies pour l'extrême droite.

 

Ce limogeage (Chiappe a refusé le poste de Résident au Maroc) met le feu aux poudres. Il fait partie des mesures brutales du nouveau gouvernement. Daladier veut, en effet, agir en homme à poigne dans cette période de flottement du pouvoir. Ses décisions, prises pour ramener le calme, font l'effet

« des agents, blessés par des coups de barres de fer sont évacués.

Puis, partis d'on ne sait où, des coups de feu claqu ent, les gardes à cheval sont vite déb ordés par la foule immen se.

Ils ti rent des sommations puis chargent.

Les man ifestants coupent au rasoir les jarr ets des chevaux, un autobus est incendié.

La confusion est tota le Des barricades sont dressées place de la Ma deleine.

La man ifest ation est devenue une émeute et tout risque de basculer.

Paris n'avait pas connu telle tension depuis la Commune, en 18 71.

Alor s que bien des extrémistes aur aient été tentés par un coup de force, La Rocque refuse de prendr e le Palais-Bou rbon, à portée de ses Croix­ de-Feu.

En fin de soirée, le bilan est lourd : 16 morts, 1 500 blessés., Devant cette situation tragique et apr ès une soirée de tumul tes à la Cham bre, Daladier démis sionne.

Gaston Doumergue, ancien président de la République, est appelé pour calmer les esprits.

Sa bonhomie rassure et son retour aux aff aires calme les esprits.

les acteurs des événements du 6 février 1934 1885-1 946 Colonel de La Rocque Saint-Cyrien, ancien combat­ tant, attaché à l'état-major du maréchal Foch, François de La Rocque participe aux campa­ gnes de Pologne et du Rif.

En 19 28, lieutena nt-colonel, il qu itte l'armée.

Entrant dans les Croix-de-Feu, il les dirige dès 1931, organise le mouve­ ment de manière quasi mili­ taire, l'ouvre aux enfants des mili tants et aux sympathisants (200 000 adhérents en 1934).

La Rocque, soucieux de ren­ forcer le pouvoir de l'État, exprime ses idées politiques de manièr e confuse dans Service public en 1934.

Le 6 février, ce légitimi ste refuse de lancer ses Croix-de-Feu à l'assaut du Palais-Bourbon.

En 19 36, il crée le Parti Social Français, principale formation de droite.

Après avoir soutenu Péta in en juin 1940, il rej oint la Résistance.

Arrêté et déporté en 1943, il ne survivra que quelques mois à sa libération en 1945.

27 ja nvier 1934 Camille Chautemps Président du Conseil quand éclate l'affaire Stavisky, il s'obstine à refuser une commission d'enquête et doit démissionner le 27 janvier.

Haut dignitaire de la franc­ maçonnerie, cet avocat fut maire de Tours, député puis sénateur radical-social iste.

Mai ntes fois minis tre à partir de 1924, il dirige le gouver­ nement à plusieurs reprises et succède à Léon Blum en 1936.

Partisan de l'armistice et membre du premier cabinet Pétain, il demeure chargé de mission aux États -Unis durant la Seconde Guerre mondiale.

7 février 1934 Edouard Daladier Dès le 30 janvier, Daladier veut être fidèle à son image d'homme énergique et intègre.

Ses décisions hâtives, notamment l'éviction de Chiapp e, sont cependant trop brutales.

Le 7 février, la pression de la rue oblige pour la première fois un chef de gouvernement à se démettre, malgr é la confiance de l'assemblée.

Jugé au procès de Riom en 1942 et dépor té, i 1 reprend son activité politique à la libération.

Il sera plusieurs fois président du Conseil.

1934 Le colonel de La Rocque (à droite), chef des Croix-de-Feu, devant la tombe du Soldat inconnu Camille Chautemps 93. »

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