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1970 – 1979 : Brésil

Publié le 29/11/2018

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Le régime militaire autoritaire du général Emilio Garrastazu Médici (1969-1974) limite l’activité politique des deux partis autorisés: l’ARENA, au pouvoir (Aliança Renovadora Nacional), et le MDB, dans l’opposition (Movimento Democrâtico Brasileiro), en vertu de la loi de sécurité nationale. La résistance clandestine obtient néanmoins quelques succès. Mais à partir de 1972 la guérilla urbaine régresse devant la force de l’appareil de répression (police et armée). La torture est pratiquée systématiquement et les disparitions se multiplient. Un rapport d’Amnesty International fait état en septembre 1972 de 12 000 prisonniers politiques. Les faibles succès des groupements clandestins trouvent également leur origine dans la division et l’absence de lien avec le mouvement ouvrier ou paysan.

Des grèves dans la métallurgie à Sào Paulo en 1974 font plusieurs morts.

 

© Manchete - Gamma

« Miracle économique»

 

Les militaires légitiment leur action par les bons résultats de leur modèle économique auquel s’attache le nom du ministre Antonio Delfim Netto. Le «miracle économique» brésilien (1968-1973) montre néanmoins quelques faiblesses. L’industrialisation rapide renforce encore la concentration des revenus. La croissance ne modifie pas la disparité régionale et sectorielle et 40 millions de pauvres ne bénéficient pas de la prospérité. Les industries contrôlées par des actionnaires étrangers et les multinationales puissantes drainent une part importante de la richesse

I 318 ■

DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES 1970 1973 1976 1979

Nombre d’habitants (en millions) 92,5 100,6 109,2 118,7

Taux d’urbanisation (en %) 56 58 61 62

Population active (en % de l’ensemble de la population)1 54 54 55 55

Produit national brut (en dollars US par hab.) 501 768 1339 1780

Part du produit national brut réalisée par (en %) : l’agriculture 10 9 8 11

l’industrie 36 38 39 38

le commerce et les prestations de services 54 53 53 51

Taux de natalité (en %o) 38 32 37 29

Taux de mortalité (en %o) 9 9 9 9

Espérance de vie par nouveau né (en années) 61 61 62 63

Importations (en dollars US par hab.) 36 77 137 167

Exportations (en dollars US par hab.) 33 67 101 128

Nombre d’habitants par médecin 1910 1660 1650 -

1. Population de 15 à 64 ans.

 

nationale. Bien que les réserves de devises augmentent de quelques milliards de dollars, l’endettement extérieur progresse à un rythme inquiétant. Les interventions croissantes de l’État dans la vie économique et l’expansion du secteur public donnent libre cours à la toute-puissance et à l’arbitraire des technocrates et des bureaucrates militaires.

 

Récession

 

À partir de 1974, l’économie brésilienne affronte de graves difficultés en raison des augmentations

« Le président Ernesto Geisel (à gauche) en compagnie de son sucœsseur Joiio Batista Figueiredo.

© G.

Morel -Gamma des revenus afin de stimuler la demande interne de biens de consommation et se déclare disposée à une négociation directe sur les augmentations salariales avec les travail leurs.

La combativité de ceux-ci reste vive: des grèves éclatent, notamment dans la métallurg ie, à Sào Paulo , en 1978, menées en dehors des syndicats traditionnels par des dirigeants indépendan ts.

Ces mouvements de contestation du régime trouvent un large appui auprès des intellectuels , des étudiants et de milliers de communautés chrétiennes influencées par la théologie de la libération créée en 1971 par un prêtre péruv ien, Gusta vo Guttierez , ou sous l' autorité d'évêques progressistes comme le cardinal de Sào Paulo , Paulo Avaristo Arns.

La conférence épiscopale brésilienne condamne sans ambiguïté la politique de répression du gouver nement , se prononce en faveur des droits de l'homme et pour une meilleure justice sociale.

Les relations entre l'Église et l'État se tendent progressi vement.

Le président Geisel favorise la libéralisation du régime tout en maintenant la légitimité militaire.

Ce processus de démocratisation se concrétise notamment par l' organisation en novembre 1974 des premières élections libres depuis dix ans .

Le succès du MD B, le seul parti d' opposition autorisé, est un signe manifeste de la défiance de l'opinion à l'ég ard du régi me.

Les élections législatives de novembre 1978 confirment ce discr édit.

Face à la pression de l'opini on, le président Geisel annonce en 1978 l'abolition de l'Acte institutionnel no 5 (effective en 1979) : la peine de mort est supprimée et l'habe as corpus rétabli.

Mais le chef de l'État conser ve le droit de proclamer l'état d'urgence .

Le processus démocratique est toutef ois ralenti par le maintien d'un appareil de sécurité puissant, sous la pression de militaires ultras, hostiles à toute politique de détente .

En mars 1979, le général modéré Joào Batista de Oliveira Figueiredo, désigné par Ernesto Geisel, prend ses fonctions de président de la République, avec la charge d'exécuter le programme de démoc ratisation .

La censure est presque totalement abolie.

Une amnistie générale est proclamée le 28 août 1979 : elle conduit à la libération des derniers prisonniers politiques, à l' exclusion des terroriste s.

Les exilés sont autorisés à rentrer dans le pays (notamment le secrétaire général du parti communiste Luis Carlos Prestes) et bea ucoup d'entre eux réintègrent leurs anciennes fonctions.

L' abolition du système bipartite favorise l' émergence de nouvelles formations politiq ues.

Le parti gouvernemental AREN A devient le PDS (Parti do De mocrâtico Social) et le MDB fait place à cinq partis d'opposit ion, la plupart sur la base des formations antérieur es, à l'exception du nouveau PT (Parti do dos Trabalhadores) dirigé par Luis Inacio da Silva, dit Lula, chef des méta llurgistes de Sào Paulo .

L' évolution future vers une totale démoc ratisation est étroitement liée au retour de la croissance économique et à une meilleure répartition des ric hesses .

Les militaires doivent également mettre un terme à la violence des groupes d'extrême droite et aux. »

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