1974: LE PÉTROLE

« 317 LE PETROLE Le tableau précédent permet de comprendre les trois temps de l'évolution du prixpétrolier.

De 1900 à1950, le prix demeure relativement stable (1,20 à1,80 $ le baril); àpartir de 1950, lepétrole se substitue au charbon, mais l'apparition de nouveaux acteurs etl'augmentation des productions entraînent une baisse des prix. Devant lamenace d'une baisse de leurs revenus, les cinq principaux pays exportateurs décident laconstitution d'un cartel de produc teurs :YO.P.E.P. (septembre 1960). VO.P.E.P. résulte donc d'un réflexe de défense qui vise ànégocier un gel des prix, une augmentation des royalties et des impôts sur les bénéfices. Néanmoins, latendance à la baisse des prix se prolonge jusqu'en 1968-69. Acette date lecontexte économique achangé : la dépendance des pays industrialisés dépasse50 % (pour la C.E.E.), les États-Unis connaissent un déficit énergétique croissant, les Occidentaux ne disposent pas de politique d'approvisionnement de rechange face aux exigences de laLybie, enfin les tensions monétaires influent sur lemarché pétrolier. La crise pétrolière débute en fait en 1970 àCaracas avec lapremière augmentation générale des prix affichés, elle culmine en 1973 avec un quadruplement des prix. Les chocs pétroliers ont entraîné une progression spectaculaire des revenus de YO.P.E.P. :23 milliards de $en 1973 et 200 milliards en 1980. Mais cet accroissement de recettes n'a pas résolu les problèmes essentiels :celui des réserves pétrolières (épuisement des gisements de YO.P.E.P., nouvelles zones «sûres»), celui de laconsommation pétrolière, celui de l'utilisation de lavente pétrolière en fonction des capacités économiques etdémographiques d'absorption. Ceci explique lecaractère erratique des fluctuations des prix pétroliers, voire les rabais et labaisse récente (mars 1983) du prix du brut. Plus que l'ampleur des mouvements, c'est leur rapidité qui perturbe le fonctionnement de l'économie mondiale. On assiste ainsi à la réduction de 20 %en deux ans des revenus extérieurs des pays pétroliers, ce qui implique à la fois une réduction de leurs achats etune tension sur les marchés financiers car ces pays deviennent brutalement insolvables (Mexique, Nigeria). Parallèle ment, si la baisse du pétrole réduit larente prélevée par les producteurs, elle ne supprime pas l'inflation pas plus que l'excédent des capitaux en circulation. Aujourd'hui le problème pétrolier est triple :trouver un prixd'équilibre, maintenir le rythme ralentide la croissance de la consommation pétrolière (5 % par an de 1975 à1980 dans les pays développés), résoudre leproblème de lasurcapacité industrielle des pays riches (estimée à30 %pour leraffinage et lapétrochimie) et du déséquilibre des revenus financiers. 322C. »