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Accroissement et mobilité de la population aux États-Unis : commentaire de documents

Publié le 17/01/2022

Extrait du document


 

analyse du sujet

• Le libellé invite formellement à centrer le commentaire des documents sur deux thèmes de la géographie de la population des États-Unis : son accroissement (global et régional) et sa mobilité, c'est-à-dire les mouvements migratoires récents. Par conséquent, il faut s'interdire toute dérive vers d'autres aspects de la démographie américaine. De même, on ne substituera pas au sujet un exposé sur l'immigration passée et présente aux États-Unis. Immigration n'est pas synonyme de migration.

• On observera que les documents ne fournissent qu'indirectement des renseignements sur l'accroissement global de la population entre les deux derniers recensements, celui de 1970 et celui de 1980. Il faudra tout de même en tirer parti.
  

« II.

De grands courants migratoires interrégionaux 1.

Au Nord-Est, les États de départ (document 1) • Tous les États du Nord-Est, y compris ceux de la région des Grands Lacs, ont des taux d'accroissement inférieursà la moyenne nationale (11,4%) ; aucun ne gagne plus de 650 000 habitants en dix ans, trois d'entre eux, dontl'important État de New York (- 4,2 %) en perdent ou ne progressent que très faiblement : Pennsylvanie + 0,2 %,Massachusetts + 0,6 %.

Ces résultats alourdissent sévèrement les pertes subies pendant la précédente décennie ;on estime à 4 800 000 les pertes enregistrées entre 1970 et 1980. • Cette incontestable régression ne doit pas faire oublier que le solde naturel reste suffisant pour compenserlargement les départs.

L'avenir est tout de même préoccupant parce que ce sont les jeunes adultes et les élémentsles plus qualifiés professionnellement qui migrent. • De nos jours, cette région qui souffre du vieillissement de ses infrastructures industrielles, de l'éloignement dessources d'énergie modernes, ne peut ni retenir sa population, ni à plus forte raison attirer des migrants.

Il estsignificatif que dans les États de la Nouvelle-Angleterre où les industries de pointe ont relayé les vieilles industriestextiles, la population s'est accrue sensiblement : New Hampshire + 24,6 % ; Vermont + 15 % ; Maine + 13,1 %(document 1). • Les migrants qui abandonnent les États du Nord-Est n'obéissent pas aux mêmes motivations.

Le contingent le plusimportant est formé par les techniciens et les cadres des industries en crise, notamment ceux de l'automobile ou dela sidérurgie, qui vont chercher du travail dans les régions plus dynamiques du Sud et de l'Ouest où l'expansion créedes emplois.

L'autre catégorie de migrants est constituée par les retraités qui se déplacent vers le Sud en directionde ce que les Américains appellent la « ceinture du soleil » (sun belt) en quête d'un climat plus agréable et d'unemeilleure qualité de vie. 2.

Un ensemble attractif : la « ceinture du soleil » • Les principaux flux migratoires, issus de toutes les régions des États-Unis, convergent vers la « ceinture du soleil».

Cet ensemble d'États, disposés en arc de cercle, englobe les Carolines, la Floride, le « Vieux Sud », la côte dugolfe du Mexique et la Californie (document 1).

Le rush vers la ceinture du soleil, déjà amorcé pendant la précédentedécennie, a pris une ampleur que les chiffres traduisent spectaculairement : la Floride, le Texas, la Californie ontreçu chacun plus d'un million d'habitants (le Texas est passé de 11,2 millions en 1970 à 14,2 millions en 1980) ; lesCarolines, la Georgie, l'Arizona de 650 000 à 1 000 000.

La Californie est désormais le 1er État de l'Union par lenombre de ses habitants, et le Texas s'est hissé au 3e rang.

Les taux de croissance décennale sont très supérieursà la moyenne nationale : + 41,1 % pour la Floride, + 52,9 % pour F Arizona, + 26,4 % pour le Texas. • La vigoureuse industrialisation du Sud à partir des années 1960 est à l'origine de sa soudaine et extraordinairepoussée démographique.

Au Texas, riche de capitaux attirés par l'abondance de l'énergie, le moindre poids desimpôts, l'existence de législations antisyndicales, l'industrialisation se poursuit à un rythme soutenu.L'impressionnante croissance de Dallas et de l'agglomération de Houston (+ 43 %) symbolise cette éclatanteréussite.

La Californie a aussi profité de la ruée vers la « sun belt ».

D'autant plus que le pôle industriel californien,fondé sur les industries de pointe, bénéficie d'une large part des commandes et des crédits du gouvernement fédéralpour la recherche-développement dans les secteurs stratégiques.

Et pourtant, en dépit de sa prospérité, laCalifornie donne des signes de maturité économique et n'échappe pas aux « poches de chômage », de sorte que de1970 à 1980, sa population ne s'est accrue que de 17,7 %, contre 26,4 % au Texas économiquement plus jeune etplus dynamique. • La Floride illustre une situation tout à fait exceptionnelle.

Pays de soleil par excellence, elle attire les foules deretraités qui fuient la rudesse des hivers du Nord-Est.

Sur les 9 700 000 habitants recensés en 1980 (3 millions deplus qu'en 1970), 1 680 000 sont des personnes de plus de 65 ans.

Outre les nombreux réfugiés politiques cubains,la Floride accueille un gros contingent de migrants attirés par les emplois de service offerts par la première régiontouristique du monde.

Viennent s'y ajouter des travailleurs d'usines dont l'effectif s'accroît au rythme d'une rapideindustrialisation. 3.

D'autres flux migratoires • Divers États de l'Ouest intérieur sont aussi en progrès (document 1).

Certains enregistrent des poussées records;par exemple le Nevada (+ 63,8 %) et l'Arizona (+ 52,9 %).

L'immigration dont ils bénéficient est due audéveloppement des activités minières et provient de la plupart des États de l'Union.

En fait, leurs faibles effectifsréduisent l'importance réelle de leur accroissement récent. • Les documents ne laissent pas apparaître les courants migratoires des Noirs.

Or, le renversement de ces flux acertainement contribué à gonfler la population des États de l'Ouest et du Sud.

En effet, de nos jours, les Noirs desvilles du Nord-Est quittent les ghettos et migrent vers l'Ouest et surtout vers le Sud.

Ce phénomène peut paraîtresurprenant si l'on se réfère à l'histoire des États-Unis.

Le retour des Noirs dans les régions dont ils sont originairesest déterminé par les plus grandes possibilités d'emplois et la moindre virulence des comportements racistes dont ils. »

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