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Ali

Publié le 27/02/2008

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Ali naquit vers 598, dans la tribu mekkoise de Qoraysh, d'un père, Abou Tâlib, chef du clan de Hâshim, personnage assez riche. Il paraît cependant qu'il confia le jeune Ali à un sien neveu, Mohammad le futur Prophète de l'Islam, notre Mahomet. Ali aurait donc été élevé chez son cousin plus âgé et, en tout cas, il fut un des tout premiers à croire au message que celui-ci recevait de Dieu. Il pouvait avoir alors treize ans au plus. Il participa aux vicissitudes de la maisonnée de Mohammad, lequel devint d'ailleurs son seul protecteur après la mort d'Abou Tâlib, vers 619. En 622, il suivit son cousin dans son émigration à Médine. Quelques mois plus tard, âgé de quelque vingt-cinq ans, il épousait sa petite-cousine, Fâtima, fille du Prophète, qui avait entre quinze et vingt et un ans. Il avait souvent joué avec elle dans la maison de Mohammad. Elle lui donna bientôt deux fils, célèbres par la suite, Hassan et Hossayn, et deux filles. Le couple fut d'abord très pauvre, souffrant de la faim et du froid. Les scènes de ménage étaient fréquentes et Mohammad dut intervenir plusieurs fois en faveur de sa fille. Ali dut rester monogame jusqu'à la mort de Fâtima qui devait suivre de peu son père dans la tombe. Ali participa avec bravoure à presque toutes les expéditions qui marquèrent la guerre de son cousin contre leur propre tribu de Qoraysh et contre d'autres. Mais ses talents de stratège devaient être minces car on le voit très rarement diriger une campagne, mais il est souvent porte-drapeau. Il servit aussi à Mohammad de secrétaire, d'envoyé diplomatique et, à l'occasion, de bourreau.

« maintenant placés en seconde position, beaucoup d'Arabes plus ou moins anciens dans l'Islam, mais nonQorayshites, beaucoup de défavorisés de toute sorte.

Lui, Qorayshite, devient le porte-parole de la protestationcontre la suprématie de Qoraysh.

De plus, si les Arabes n'avaient pas la conception de l'hérédité politique parfiliation, les éléments persans habitués à cette idée devaient déjà commencer à accorder à Ali une prééminencespéciale comme gendre du Prophète et père de ses seuls petits-fils. L'attitude d'opposition d'Ali s'accentua sous le califat du faible et indolent Othmân, autre gendre du Prophète, aprèsle meurtre d'Omar en 644.

Othmân, le seul membre de l'aristocratie qorayshite qui eût rallié l'Islam dès le début, futélu par un conclave de six vieux Compagnons du Prophète, dont faisait partie Ali.

Othmân, choisi sans doute commesouvent dans les élections de ce genre en tant que personnalité la moins marquée, voulut continuer la politique deconstruction d'un État fort qu'avait poursuivie Omar.

Mais il lui manquait l'énergie de celui-ci.

Pour tenir en main lesgouverneurs, il les prit dans ses proches et, pour satisfaire les Arabes, développa l'octroi des grandes concessionsfoncières, surtout à ses partisans, notamment au clan omayyade dont il faisait partie.

La publication d'une éditionofficielle du Coran et la destruction des exemplaires des recensions non conformes devaient ôter des armes aux "lecteurs " du Coran, en ne leur permettant plus de citer contre le gouvernement des textes incontrôlés, mais ellesouleva leur indignation.

Après six ans de calme relatif, les rébellions se déchaînèrent, venant des combattantsmécontents des faveurs distribuées à certains et touchés par les difficultés économiques, des piétistes indignés,des anciens gouverneurs déposés, des grands Compagnons ambitieux.

Ceux-ci, parmi lesquels au premier chef Aïsha,veuve du Prophète, et Ali, observèrent envers le calife une neutralité malveillante et sans doute manœuvrèrent ensecret contre lui.

Sans oser intervenir activement, ils furent ainsi justement accusés par l'opinion d'avoir étémoralement complices de l'assassinat d'Othmân en juin 656 à Médine par un groupe de rebelles arabes de l'arméed'Égypte. Les partisans d'Othmân ayant fui Médine, les Compagnons présents, surtout les ançâr médinois, élirent Ali au califat(17 juin 656 ?).

Il essaya aussitôt que possible de se désolidariser des assassins d'Othmân, mais ceux-ci étaientparmi ses partisans.

Il fit tout de suite de larges distributions égalitaires des biens de l'État et destitua lesgouverneurs nommés par Othmân.

Mais le cousin de celui-ci, l'Omayyade Mo'âwiya ibn Abî Sofyân, gouverneur deSyrie nommé par Omar, disposant d'une forte armée disciplinée, refusa de le reconnaître avant qu'on lui livre lesmeurtriers de son cousin dont il était le vengeur légal.

Ali refusait en arguant qu'il s'agissait d'un meurtre motivé parles injustices d'Othmân.

De façon apparemment plus inattendue se liguèrent contre Ali la veuve du Prophète, Aïsha,qui le haïssait violemment (il avait jadis conseillé à Mohammad de la répudier lorsqu'elle avait été soupçonnéed'adultère et lui aurait dit à cette occasion : les femmes ne manquent pas) et deux Compagnons des plus éminents,Talha et Zobayr.

Tous trois avaient pris parti contre Othmân, mais désapprouvaient la politique d'Ali et luidisputaient la première place.

Ils exigèrent la punition des meurtriers qu'ils avaient pourtant aidés moralement.

Ilsfuirent en Irak et y rassemblèrent leurs partisans, occupant le grand campement arabe de Baçra.

Ali avait pour luien partie l'autre campement iraquien de Koufa vers lequel il se dirigea pour rallier les siens.

Il vainquit à la bataille duChameau (9 décembre 656) Talha et Zobayr qui furent tués ; Aïsha, qui avait stimulé ses partisans pendant labataille du haut d'un chameau, fut renvoyée à Médine sous bonne escorte.

Ali déçut les plus extrémistes de sessectateurs, en paraissant disposé avant la bataille à livrer les meurtriers d'Othmân par esprit de conciliation, ensuiteen refusant de confisquer les biens des vaincus, de réduire en captivité leurs femmes et leurs enfants. Ali marcha ensuite contre Mo'âwiya et les armées se trouvèrent face à face dans la plaine de Ciffîn sur l'Euphrate.Des pourparlers infructueux et des escarmouches incohérentes, coupées d'une trêve pendant le mois sacré demoharram (juin-juillet 657), firent place à un combat acharné où l'armée d'Ali parut l'emporter.

Mais Mo'âwiya fitattacher des manuscrits du Coran à la pointe des lances.

C'était un appel à remplacer la lutte par un arbitrage fondésur les paroles de Dieu.

Les combattants étaient bien conscients de l'horreur de cette première effusion fratricide dusang des musulmans.

Les pieux " lecteurs " du Coran (qorrâ') insistaient sur le caractère odieux du fait.

On trouvaitdes parents et des amis intimes des deux côtés, qui répugnaient à se combattre.

Ali fut contraint d'accepter unpacte (31 juillet) par lequel le différend sur le meurtre d'Othmân serait soumis à deux arbitres respectés choisisrespectivement par les deux parties.

Puis les armées se retirèrent. Il s'agissait de juger, d'après le Coran et la pratique du Prophète, si les actes reprochés à Othmân excusaient sonmeurtre, si les meurtriers devaient être remis à Mo'âwiya pour subir sa vengeance.

L'arbitre de bonne réputation quel'opinion des siens avait forcé Ali à désigner, Abou Moussâ al-Ash'ari, se rangea à l'avis de l'arbitre choisi parMo'âwiya, le subtil conquérant de l'Égypte, Amr ibn al-Aç, et innocenta Othmân (mars 658).

Les Syriens prêtèrentserment à Mo'âwiya, qui s'empressait d'occuper l'Égypte.

Ali déclarait la sentence irrégulière et la repoussait. Cependant, dès Ciffîn, des extrémistes du parti de Ali avaient jugé inconséquente sa décision de recourir àl'arbitrage alors qu'il avait, justement et conformément au Coran, combattu les rebelles jusque-là.

Ils entrèrent endissidence (d'où leur nom de Khawârij ou Khârijites, les sortants ou séparatistes) et les plus décidés, au nombre dequelques milliers, se réunirent à Nahrawân, près d'un canal détaché du Tigre.

Ali les exhorta à se rallier à lui, mais ilsexigeaient qu'il reconnaisse avoir commis un acte d'infidélité (kofr).

Indigné, il refusa, les attaqua et en fit un grandmassacre (juillet 658). Sa politique hésitante avait aliéné à Ali beaucoup de partisans.

Nombre d'hommes influents jugeaient qu'il avaitimplicitement reconnu le caractère douteux de son élection au califat.

Une grande conférence se réunit en janvier659 à Adhroh en Transjordanie autour des deux arbitres nommés après Ciffîn.

Sur l'initiative d'Abou Moussâ, ondéclara Ali et Mo'âwiya également déchus.

Mais Amr, contrairement, semble-t-il, à un accord intervenu, se prononçaensuite pour Mo'âwiya.

Les adversaires des Omayyades protestèrent, mais ce n'était pas en faveur de Ali.. »

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