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Aurélien

Publié le 31/05/2019

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Aurélien

 

L. Domitius Aurelianus fut empereur de Rome de 270 à 275 apr. J.-C. Issu d'une humble famille de Pannonie, il fut acclamé empereur par les militaires en garnison le long du Danube. L'esprit militaire demeura fortement ancré en lui: il fit la guerre aux Goths et aux Alamans, avant de se tourner vers l'Orient, où il vainquit la reine Zénobie. Aurélien fit construire à Rome un temple dédié au Soleil, mais l'ouvrage qui le rendit le plus célèbre est certainement la muraille longue de 19 km dont il fit ceindre la ville et qui demeure aujourd'hui l'un des symboles de Rome.

« AURÉLIEN, I La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

Elle lui déplut, enfin.

Il n’aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie.

Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes.

Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût.

Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus.

Les cheveux coupés, ça demande des soins constants.

Aurélien n’aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune.

Il avait mal regardée.

Il lui en demeurait une impression vague, générale, d’ennui et d’irritation.

Il se demanda même pourquoi.

C’était disproportionné.

Plutôt petite, pâle, je crois… Qu’elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n’y aurait pas repensé, après coup.

Mais Bérénice. Drôle de superstition.

Voilà bien ce qui l’irritait. Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l’avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé.

Un vers qu’il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l’avait obsédé, qui l’obsédait encore : Je demeurai longtemps errant dans Césarée… En général, les vers, lui… Mais celui-ci revenait et revenait. Pourquoi ? c’est ce qu’il ne s’expliquait pas.

Tout à fait indépendamment de l’histoire de Bérénice… l’autre, la vraie… D’ailleurs il ne se rappelait que dans les grandes lignes cette romance, cette scie.

Brune alors, la Bérénice de la tragédie.

Césarée, c’est du côté d’Antioche, de Beyrouth. Territoire sous mandat.

Assez moricaude même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles.

Césarée… un beau nom pour une ville.

Ou pour une femme.

Un beau nom en tout cas, Césarée… Je demeurai longtemps… oh ça, je deviens gâteux.

Impossible de se souvenir, comment s’appelait-il, le type qui disait ça, une espèce de grand bougre ravagé, mélancolique, flemmard, avec des yeux de charbon, la malaria… qui avait attendu pour se déclarer que Bérénice fût sur le point de se mettre en ménage, à Rome, avec un bellâtre potelé, ayant l’air d’un marchand de tissus qui fait l’article, à la manière dont il portait la toge.

Tite.

Sans rire.

Tite.. »

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