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Bathilde de Chelles la reine devenue sainte

Publié le 01/09/2013

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Dans la première partie de sa vie, Bathilde, jeune esclave devenue reine en épousant

Clovis II, a su relever la dynastie mérovingienne chancelante. Finalement exclue de la vie politique, elle quitte la Cour, en 665, pour Chelles, monastère qu'elle a fondé et où elle peut dès lors vivre dans la piété la plus grande et la plus humble.

« Les desseins de Bathilde sont tout autres.

En reconnaissant aux basiliques une autonomie , qui leur est normalement accor­ dée dans d 'autres pays catho­ liques , la reine compte revigo­ rer le rôle de protecteur de l'Église dévolu à la famille roya­ le.

En ce sens, elle s'oppose aux aristocraties locales dont sont issus les évêques.

Bathilde entreprend également de lutter activement contre la si­ monie , cette détestable pra­ tique qui permet aux plus riches - mais pas forcément aux plus pieux ...

- l'achat des ministères religieux vacants.

Cette nouvel­ le prise de position achève de dresser les grands de l'Ég lise contre la reine .

Recluse à Chelles Dès lors, Bathilde est calom­ niée, insultée .

Après la mort suspecte de l'évêque de Lyon, Aunemundus, ses détracteurs n'hésitent pas à la qualifier de «sorcière ».

li n'en faut pas plus pour que la rumeur s'enfle et pour que la reine soit rendue responsable de toutes sortes de disparitions ! Quand meurt Éloi, l'ancien tré­ sorier de Dagobert 1°', en 660, la régente perd son meilleur ap­ pui .

Malgré la fidélité et l'indé­ fectible soutien de Dadon de Rouen ou de Chrodebert de Pa­ ris, elle est en butte à l'hostilité d'Ebroïn, le maire du palais de Neustrie .

Celui-ci tire prétexte de sa volonté de venger le meurtre d'un de ses proches, Si­ gobrand, pour lui signifier, fort abruptement, la faiblesse de sa position.

En peu de mots , il lui fait comprendre qu 'i l est préfé­ rable de vivre recluse dans un couvent plutôt que de mourir sur le trône ...

En 665, brisée , Bathilde se réfu­ gie donc à Chelles.

Ce monastè­ re, situé au sud-ouest de Meaux , elle l'a fondé en 658 - comme elle a fondé, l 'année précédente , celui de Corbie, près d'Amiens - et l'a richement doté.

Dès son arrivée , elle offre au couvent les oripeaux de sa gloire révolue et se consacre tout entière à Dieu.

Son attitude humble et modeste , sa ferveur la font rapidement passer, aux yeux des autres nonne s, pour une sainte .

Et c'est comme telle qu'elle est inhumée, après sa mort , le 30 janvier 680.

Bien étrange histoire que celle de Bathilde, que le sort a conduite successivement de l'humble condition d'esclave à la dignité de reine , avant que celle qui a été maîtresse en son temps ne se livre comme ser­ vante dans les mains de Dieu.

Énigme de sa sanctification en­ fin, qu ' il nous est difficile d'ap­ préhender si longtemps après que les traces de la béatitude de Bathilde se sont évanouies.

UNE PRÉCIEUSE RELIQUE Parmi les richesses auxquelles Bathilde renonce à son arrivée au couvent de Chelles viennent en premier lieu ses fabuleux bijoux.

Par coquetterie, l'ancienne régente les fait cependant reproduire sur une fine chemise de lin, non pas avec des fils d'or ou d'argent, comme l'aurait voulu son rang, mais avec de simples fils de cotons teintés.

La modestie des matériaux, reflet de la dévotion de la reine recluse, met en relief l'exceptionnelle minutie de la broderie.

A la mort de Bathilde, le plastron de cette chemise est pieusement déposé dans la châsse contenant les reliques de sainte Bertille, la première abbesse du couvent.

C'est ainsi que ce souvenir de la très chrétienne épouse de Clovis Il a pu nous parvenir, dans toute sa splendeur, à travers les âges.

~. »

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