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Boson, roi de Bourgogne et de Provence

Publié le 01/09/2013

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Le 15 octobre 879, Boson, beau-frère et ancien conseiller de Charles II le Chauve, se fait proclamer roi de Bourgogne et de Provence, usurpant la couronne à Louis III et Carloman II, les fils de Louis II le Bègue. En tant que premier souverain d'Occident n'appartenant pas à la lignée de Pépin le Bref, il va consacrer la décadence de la dynastie carolingienne, la désagrégation de l'Empire franc et la ruine de l'oeuvre de Charlemagne.

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« gement le gouvernement de la Provence.

L'influence de celui qui s'est hissé au rang de conseiller pri­ vilégié du souverain franc se fait démesurée .

Boson est cer­ tes courageux, mais aussi dur, ambitieux et avant tout préoc ­ cupé d'accroître ses biens per­ sonnels .

Au printemps 876, quand le pape Jean VIII, mena­ cé par les Maures , lui deman ­ de d'intercéder en sa faveur auprès de Charles le Chauve , il n'intervient pas.

L'année sui­ vante , bien que parrain de la fille que Richilde vient de mettre au monde, il ne répond pas à la convocation à l'assem­ blée de Quierzy, qui se tient sans lui le 14 juin.

Boson est cependant toujours en grâce .

CES GRANDS OUI VEULENT RÉGNER Le couronnement de Boson fait des émules .

Au lendemain de la mort du roi de Provence, en janvier 887, Raoul le Welf, fils de Conrad d'Auxerre , détenteur de grands domaines situés en Suisse occidentale, conquiert le Viennois et, l' année suivante, se fait proclamer roi de la Bourgogne transjurane.

Louis, le fils de Boson, garde les parties méridionales du Dauphiné et la Provence, appelées « royaume d'Arles ».

Hugues, fils de Walrade, la concubine de Lothaire 1" , frère aîné de Charles Il le Chauve, s'efforce de se constituer un royaume dans le nord de la Lotharingie.

Eudes de Neustrie est choisi comme roi p~u les grands de Francie et de Neustrie.

En 888 encore, Arnulf , bâtard de Charles Ill le Gros, reçoit le royaume de Germanie.

La couronne d'Italie est confisquée par Guy de Spolète.

Partout, sur les ruines de l'Empire carolingien, surgissent des « roitelets » ; Boson a été le premier d'entre eux.

Lorsque Charles le Chauve part pour l'Italie , i l le charge d 'assister son fils, Louis le Bè­ gue, qui , en son absence , doit assurer la régence .

Cette dé­ sastreuse campagne est inter­ rompue par l'annonce d'un soulèvement des grands : le souverain franc prend la route du retour , mais succombe avant d'arriver, en octobre 877.

Sous le règne de Louis Il le Bègue, puis sous celui de ses fils , Louis Ill et Carloman Il, l'Empire franc se désagrège .

Les potentats locaux s 'effor­ cent d 'accaparer le pouvoir.

La concupiscence de Boson se révèle alors sans limites .

Elle est encouragée par celle de sa femme, Ermengarde, fille de l'empereur Louis Il, qu'il a épousée en Italie.

Cette ambi­ tion va être à l'origine de l'émergence de dynasties royales qui vont s'imposer face aux Carolingiens à bout de souffle.

Le déclin des Carolingiens A partir de Vienne, Boson s'installe dans la vallée du Rhône .

Le 15 octobre 879, au palais de Mantaille, il réunit six archevêques et sept évê­ ques par qui il se fait procla­ mer roi de Bourgogne et de Provence, « pour le bien de l'Église et du peuple privés du secours d'un souverain et sous l'inspiration de Dieu ».

Ce fai­ sant , il s'affranchit de tout lien de subordination .

Son royau­ me indépendant comprend l'ensemble des bassins du Rhône et de la Saône.

C'est la première fois depuis l'avène­ ment de Pépin le Bref qu'une dynastie royale se met en place en dehors de la lignée carolingienne, qui perd ainsi son « monopole » , pouvoir su­ prême consacré par le pape tel que le lui conféraient les accords entre le père de Char- lemagne et le Saint-Siège .

li s'agit là d'un bouleversement tel que, événement inédit de­ puis la disparition de Charle­ magne, tous les princes caro­ lingiens se rassemblent pour combattre l'usurpateur.

En vain : la campagne organisée en commun pour chasser Bo­ son échoue .

Le roi de Proven­ ce continue à régner avec le soutien des aristocrates lo­ caux, qui, pour défendre leurs intérêts, misent davantage sur un roi installé à Vienne que sur un souverain lointain et hypo­ thétique.

Dans les dernières années,de sa vie, Boson doit néanmoins lutter contre les successe urs de Louis le Bègue, qui s'effor­ cent de lui reprendre les terri­ toires qu'il s'est à lui-même attribués .

Avec Ermengarde, qui reste ferme à ses côtés, il résiste deux années durant dans Vienne assiégée .

La dé­ termination du co uple royal provençal se révèle payante : Boson conservera son trône jus­ qu'à sa mort , le I°' janvier 887.

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