Carnac

« la houlette du professeur Glyn Daniel , de l'univer­ sité de Cambridge.

Ce dernier distingue quatre catégories de mégalithes: les menhirs iso lés, très fréquents dans des régions comme la Corse du Sud, l'Italie du Nord ou la Galice, en Espagne; les regoupements de menhirs, catégorie à laquelle appartiennent les alignements de Carnac; les dol­ mens , sorte de tables de pierre, répandus dans toute l'Europe , et les temples mégalithiques, sanctuaires religieux plus complexes.

Il est toute­ fois difficile de connaître la véritable motivation qui poussa les hommes du néolithique à ériger de tels monuments , l'absence d'archives écri tes autres que des graffiti - d' un ésotérisme parfois troublant- n'autorisant que des hypothèses, aussi étayées soient-elles.

Toutefois , il est aujour­ d'hui communément admis dans les milieux archéologiques que l'érection de sanctuaires tels que celui constitué par les alignements de Car­ nac marque une transition entre l'époque de la sédentarisation des hommes par l'agriculture et une période de socialisation accrue, précédant de peu le début de l'histoire (qui se caractérise par l'apparition de l'écriture).

Cette période de socialisation a été baptisée «néo-lithique » (des mots grecs néo, et lithos, pierre), en raison de trouvailles qui attestent d'une avancée technolo­ gique dans la manière de fabriquer des outils par les humains.

Des expériences ont en effet montré que le travail induit par la taille , le choix d'un site et le convoiement des mégalithes impliquaient une organisation extrêmement complexe , où plu­ sieurs dizaines, sinon centaines d'hommes étaient amenées à travailler ensemble.

Le tumulus Saint-Michel En 1874, des archéologues français entreprirent la fouille du tumulus (amoncellement de pierres à caractère funéraire) Saint-Michel , situé sur le site des alignements.

De dimensions colossales, 115 rn de long, 50 rn de large et 10 rn de haut, celui-ci fut sans doute rebaptisé d'un nom chré- Aussi impressionnante que soit .....

la longueur des alignements de menhirs de Carnac , le site actuel ne constitue qu'une partie d'un ensemble probablement deux fois plus étendu , atteignant quatre kilomètres.

tien lors de l'expansion du christianisme en Bre­ tagne.

Il se révéla riche en découvertes , qui four­ nirent quelques lumières sur les hommes de l'époque néolithique qui érigèrent les aligne­ ments de menhirs.

On découvrit notamment des coffres en pierre , du bois brûlé , un squelette humain et ceux de plusieurs bœufs.

La datation des morceaux de bois suivant la technique du carbone 14 permit de fixer leur âge dans une fourchette comprise entre 3000 et 3500 av.

J.-C.

Il n'en reste pas moins vrai que nombre d 'objets précieux ou ouvragés ont disparu avec les pillages , et qu'il est probable que les alignements de Carnac conserveront encore longtemps leur mystère.

Il faut , pour conclure , remarquer qu'à la même é[Joque , de l'autre côté de la Méditerra­ née , les Égyptiens érigeaient des monuments de dimensions beaucoup plus importantes , égale­ ment consacrés au culte des morts.

On peut croire que ce besoin de construire de grands monuments funéraires , qui prit naissance simul­ tanément dans divers foyers de peuplement , mar­ qua une étape décisive dans l'aventure humaine.

......

À l'époqu e néo lith ique , ce dolmen de Kermar ia , avec ses formes rebondies , était probablement une sépulture .

On trouve des dolmens dans toute l'Europe , tant au Portugal qu'en Scandinavie.

• En Angl ete rre, le sit e de Stonehenge , situé dans l e comt é de Wesse x, près de Salisbury, forme un étonnant pendant à son cousin du sud de la Bretagne.

Tout comme à Carnac, les alignements de menhirs suivent une disposi­ tion qui, mème si nous n' en comprenons pas vraiment la signification, obéit incontestable­ ment à une logique rigoureuse.

• A l'orée d'un alignement qui mène à un crom­ lech, se dresse la Hea/ Stone, dont • Dl'llDil la': :• portée, le jour du solstice d'été, selon un dessin g~lm~QU!:., •.

allée de deux. »