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Catherine de Médicis

Publié le 29/08/2013

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Or le Louvre, de même que le palais des Tui­leries, dépend de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois ! Elle décide donc de se faire construire une nouvelle rési­dence au coeur de Paris, sur la rive droite de la Seine, mais en dehors du périmètre mau­dit, sur la paroisse de Saint-Eustache, bien à l'abri des remparts de la capitale et fa­cile à défendre. Ce projet est confié à Jean Bullant, qui a déjà fait ses preuves au châ­teau d'Écouen et qui a été nommé architecte de la reine mère en janvier 1570.

« Une transaction avec le pape Avant d'édifier l'hôtel de la Reine, il convient de disposer d'un site suffisamment vaste pour accueillir des bâtiments aux proportions royales .

Faute de pouvoir user du droit d 'ex­ propriation, qui n'existe pas encore , Catherine de Médicis commence par acquérir un hôtel appartenant au seigneur des Mortiers, puis, petitli pe­ tit, les maisons voisines .

Elle agrandit ensuite son domaine en effectuant une transaction avec le pape Grégoire XIII.

Elle convainc le souverain pontife de lui céder un couvent desti ­ né aux « filles perdues » en arguant qu'il est bien trop proche du palais du Louvre et que ses pensionnaires ne peu ­ vent qu'être incitées à retom­ ber dans la débauche par le voisinage de nombreux gardes et serviteurs ! Il faut de longs mois pour mener à bien tous ces arrangements, et ce n'est qu'en 1575 gue Jean Bullant peut enfin se" mettre à l'œuvre, en collaboration avec le maître maçon Claude Guérin .

t.;hôtel de la Reine, rebaptisé « hôtel de Soissons » après avoir appartenu au XVW siècle aux comtes de Soissons, a été entièrement rasé au XVIW siè­ cle.

Aujourd 'hui, seules quel­ ques gravures et descriptions permettent d'en connaître les splendeurs et la disposition .

Catherine de Médicis est sou ­ cieuse tout à la fois d'avoir sa famille auprès d' elle et de res ­ pecter !'-indépendance de ses enfants , en réservant par ail­ leurs à tous des commodités et des privilèges identiques .

C'est pourquoi tous les apparte­ ments sont conçus sur le même modèle .

Réceptions et observations Les divers appartements sont réunis par ce qui reste comme la marque de Ja Renaissance et plus particulièrement des logis construits par la reine mère : les galeries .

Moyen fort pratique pour relier les diffé­ rentes ailes du château, ces éléments architecturaux sont enrichis de somptueux décor s.

En outre, offrant de vastes pro­ portions et une luminosité re ­ marquable , elles servent de cadre à d'éblouissantes récep ­ tions réunissant de nombreux invités .

Le chantier occas.ionne de for­ tes dépenses et suscite de nombreuses protestations de la part du peuple, dont les impôts ont déjà été alourdis afin de pourvoir aux construc­ tions et embellissements des palais des Tuileries et du Lou­ vre .

Mais Catherine de Médicis fait fi du mécontentement po­ pulaire et, vers 1580 , s'installe dans son nouveau palais, qui lui permet d 'accueillir les siens et d'offrir un lieu d'ex­ ception à ses astrologues, dont elle suit de très près les travaux .

Le seul vestige de l'hôtel de la Reine que l'on peut encore admirer de nos jours près de la bourse du Commerce est l'étonnante « colonne de l'Ho- roscope », premier monument de ce type érigé à Paris, avant ceux de la place Vendôme et de la Bastille .

Cette construc­ tion élancée est destinée à servir à la fois de tour de guet et d'observatoire aux astro­ logues de Catherine de Médi­ cis .

Bullant l'a conçue de façon à ce ·qu 'elle soit en -étreite communication avec le logis royal : l' escalier intérieur en vrille permet d'accéder aux appartements et aux cabinets de recherche du palais ainsi qu'au sommet de la tour .

Coif­ fée par une sorte de clocheton en feuilles de plomb, la plate­ forme supérieure, d'où les astrologues peuvent observer toute la ville de Paris et le ciel dans son immensité , est suffi­ samment large pour que trois personnes puissent y effectuer le relevé de la position des planètes et des étoiles .

UNE PASSION DÉVORANTE! Catherine de Médicis n'a pas usurpé sa réputation de « bâtisseuse ».

En effet, elle a fait construire ou aménager de nombreux châteaux : Chenonceau, Montceaux, Saint-Maur, les Tuileries, le Louvre .

Si l'on convertit en monnaie actuelle ce que lui a coûté l'hôtel de la Reine, on parvient à la somme de quinze milliards de francs ! Cette passion pour les pierres et surtout les dépenses considérables qu'elle occasionne rendent la reine mère très impopulaire auprès du peuple, déjà lourdement mis à contribution par les guerres de Religion.

Le poète Pierre de Ronsard proteste en adressant ces vers à l'un des conseillers financiers de la souveraine : « Il ne faut plus que la reine bâtisse/ Ni que sa chaux nos trésors appetisse / Peintres, maçons, engraveurs, entailleurs /Sucent l'épargne avec leurs piperies.

». »

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