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Charles le Mauvais fait assassiner Charles d'Espagne, connétable de France et favori du roi

Publié le 05/09/2013

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Malheur à celui qui encourt la haine de Charles le Mauvais. Fort soucieux de son pouvoir et de son rang, le roi de Navarre n'entend laisser personne lui faire de l'ombre. Que le roi de France Jean le Bon, son beau-père, se plaise en la compagnie de Charles La Cerda d'Espagne, soit. Mais qu'il lui octroie terres, pécunes et titres, toutes faveurs fort prisées par le clan navarrais, voilà qui dépasse la mesure. Charles d'Espagne est au sommet. Mais il n'a plus que quelques jours à vivre...

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« Ouatre ..

vi ngts blessures A la pique du jour , des cava­ liers de Charles de Navarre encerclent l'auberge .

Le connétable est dans sa chambre avec quelques fidèles .

Soudain, alarmé par un bruit insolite, Charles d'Espagne sursaute .

li se pré­ cipite à la fenêtre et constate avec effroi qu 'il est pris au piège .

Alors qu'un de ses valets ouvre imprudemment la porte, le connétable se jette sous le lit.

Réflexe pué­ ril et vain car les Navarrais , menés par Philippe, sont déjà entrés et le tirent de sa cachette.

Les insultes pleu­ vent sur le malheureux qui, à genoux et les mains jointes , implore la grâce de son enne­ mi.

Mais Philippe est ivre de colère et méprise ses jéré­ miades.

C'est alor s que sur­ vient un envoyé de Charles le Mauvais -prudemment resté en retrait de l'affaire, il attend à quelques lieues de là - venu faire part de l'impa­ tience de son maître .

Pour les assaillants du connétable , c'est le signal de l'hallali.

Les coups d'épée s'abattent sur Charles d 'Espagne.

Lors­ qu 'on retrouvera le corps du malheureu x , il se révèlera marqué de plus de quatre- 1l vingts plaies ! c Charles de Navarre est bien­ .\: ~ tôt informé du meurtre et en ~ paraît sur le moment dépité .

·~ A vrai dire , il aurait sans ~ doute préféré la capture du 1 connétable .

Mais il est main­ ~ tenant trop tard .

li décide iii alors d'assumer les consé­ ] quences du crime et de le o.

justifier .

Le roi doit pardonner Apprenant la fin tragique de son favori, Jean le Bon, sous le coup de la douleur, tombe dans un état de quasi-léthar­ gie .

Durant quatre jours, le souverain reste prostré et ressasse son désir de ven­ geance.

Charles le Mauvais, lui, en profite pour se prépa­ rer à répondre à l'ire royale .

li arme ses châteaux normands , emprunte de l'argent aux banqu iers italiens et se ménage une nouvelle alliance anglaise .

Revenu de ses errements, Jean le Bon fustige son gendre et décide de rassem­ bler l'ost pour une expédition punitive en Normandie et en Navarre .

Mais bien vite, la stratégie du Navarrais l' obli­ ge à plus de mesure .

Car le roi de France ne veut à aucun prix rompre la trêve avec !'An­ glais .

Châtier Charles de Navarre, c 'est offrir aux Anglais l'opportunité de lan­ cer une offensive sur le sol fran çais .

La mort dans l'âme, Jean le Bon comprend qu'il Ïlfl'r EDITI O NS W ' ATLAS L'IRRÉSISTIBLE ASCENSION D'UN FAVORI Si Charles d'Espagne n'a pas, comme son rival Charles de Navarre, des « fleurs de lis de tous côtés », il a cependant une glorieuse ascendance.

Sa grand-mère, fille de Saint-Louis, est l'épouse de Fernando de La Cercla, fils aîné du roi de Castille Alphonse X .

Écarté du trône de Castille, la famille de La Cercla a trouvé refuge en France.

Le père de Charles, amiral de France, a servi Charles IV.

Philippe VI, lui, a pris sous sa protection le jeune Charles d'Espagne qui a ainsi côtoyé le duc de Normandie, le futur Jean le Bon.

t:avènement de ce dernier, en 1350, lui a ouvert les allées du pouvoir et la charge de connétable, laissée vacante par l'exécution de Raoul de Brienne.

lui est non seulement impos­ sible de sanctionner Navarre mais qu ' il lui faut pardonner et s'entendre avec lui.

C'est ainsi que le 22 février 1354, à Mantes, le roi de Fran­ ce et son gendre font la paix.

La victoire est totale pour le roi de Navarre.

Non seule­ ment il s'est débarrassé d'un adversaire qui lui faisait de l'ombre mais encore obtient-il de substantielles compensa­ tions à son « repentir prémé­ dité ».

Ainsi reçoit-il des terres en Normandie , appartenant pour l 'essentiel au propre frère du roi de France, qui lui permettent de bâtir une véri­ table principauté .

Le 4 mars , une cérémonie publique est organisée à Paris.

Au Parle­ ment , sous un dais fleurdelisé, Jean le Bon écoute Charles de Navarre requérir son pardon en prenant bien soin de ne se reconnaître aucun tort.

Le sou­ verain pardonne .

Que peut-il faire d'autre ?. »

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