Charles V fait bâtir le château de Vincennes

« déroulent fêtes et cérémonies.

La plus grande partie de cette demeure du XIW siècle a dis­ paru, absorbée par les trans­ formations du XVW siècle, puis rasée au XIX e siècle .

Un château et une « ville » L:actuel château de Vincennes a été commencé par Philippe VI de Valois et le chantier a été repris sous Jean le Bon.

C'est là que les rois Louis X le Hutin et Charles IV le Bel ont rendu l'âme .

C'est là aussi que mour­ ront Henry V d'Angleterre, Charles IX et Mazarin .

C'est là enfin qu'est né Charles V.

En 1360, celui-ci songe à transfor­ mer sa « maison » natale en une résidence à la fois royale, administrative et militaire pro­ tégée par une vaste enceinte en pierre et dominée par une tour impressionnante .

Les travaux débutent en 1361 sous la direction de l'architecte Raymond du Temple, « bien­ aimé sergent d'armes et maçon » du roi.

Deux cents maçons, deux cents compagnons, cent valets, quatre-vingts tailleurs de pierre s'affairent autour des trois cents voitures requises pour charrier les pierres des carrières de Charenton et de Gentilly.

En 1369, Charles V cé­ lèbre l'achèvement de la tour en faisant graver des armes sur la terrasse et installer une cloche .

Quand il meurt, en 1380, le roi n 'a pu réaliser qu'une partie de son projet : la « ville » qui devait être bâtie à l'intérieur des remparts n'a pas vu le jour et les quelque sept hectares de terrains destinés à recevoir les hôtels des grands sei­ gneurs de la Cour sont toujours en friche.

Mais les principaux éléments, l'enceinte et la tour, ont été édifiés relativement vite et présentent une unité remarquable du point de vue architectural.

RÉSIDENCE ROYALE ET PRISON D'ÉTAT Au XVII° siècle, le château de Vincennes, qui a été délaissé au cours des siècles précédents et sera épisodiquement occupé par les souverains jusqu'en 1722, ne peut rivaliser avec les demeures classiques.

A partir de 1688, cet édifice au caractère militaire prononcé devient une prison d'État.

La tour, désormais appelée donjon, reçoit des prisonniers de marque, le plus souvent coupables de délits d'opinion, politique ou religieuse : le duc de Beaufort, les princes de Condé et de Conti, la plupart des chefs de la Fronde, Diderot, Mirabeau.

En 1784, Louis XVI fait désaffecter Vincennes et transférer la prison à la Bastille ...

Au milieu du XVIII• siècle, le manège de Vincennes est occupé par la Manufacture royale de porcelaine, qui deviendra célèbre après son transfert à Sèvres.

Sous la Révolution, le château est transformé en caserne et de nouveau en prison.

Sous l'Empire, il devient un arsenal, et son enceinte est arasée.

La Restauration le rend à sa vocation de fort défensif jusqu'à la révolution de 1848.

Sous le Second Empire, l'architecte Viollet-le-Duc commencera à s'intéresser à sa remise en état et à son sauvetage.

Une place forte imprenable L'enceinte rectangulaire de trois cent soixante-dix-huit mè­ tres sur cent soixante-quinze, percée de trois portes au nord, à l'est et au sud, est occupée par trois constructions princi­ pales : la tour, la sainte-chapel­ le et le château du XIII" siècle, que Charles V a tenu à conser­ ver et où il séjourne souvent.

Le nouveau Vincennes voulu par le roi réunit tous les élé- EDITIONS ATLAS ments d'une place forte impre­ nable .

Aux dispositifs défensifs habituels s'ajoute un système compliqué de puits et de silos, permettant d'assurer le ravi­ taillement en eau et en vivres en cas de siège .

La tour, dont plusieurs niveaux sont occupés par les appartements royaux, occupe une position stratégi­ que à l'est de Paris et de la for­ teresse de la Bastille.

Inter­ rompant le mur d'enceinte à l'ouest, elle se présente com­ me un véritable château indé­ pendant, isolé par un fossé .

En ces temps médiévaux, elle est surtout le symbole de la puis­ sance et de l'autorité du roi­ suzerain .

Commencé en 1379, le chantier de la chapelle sera mené à terme par Charles VI, après la mort de son père et dans le respect du projet initial.

Le sanctuaire, imité de la Sainte­ Chapelle de Paris, sera uni à la chapelle Saint-Martin de Saint Louis en mai 1389, date qui mar­ quera la fin des travaux, mais ne sera consacré qu'en 1522.

,:·. »