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Commentaire portrait Louis XIV

Publié le 02/11/2023

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« La représentation picturale des Hommes d’Etat a toujours cherché à symboliser leurs pouvoir, or le portrait de Louis XIV va marquer un tournant important.

En effet, suite au sacre de son petit-fils, Philippe V, devenu roi d’Espagne le 16 décembre 1700 pour donner suite au testament laissé par Charles II qui, s’opposant au partage de ses Etats les lui avait légués à condition qu’il renonce à ses droits sur la couronne de France.

Ainsi, avant son départ il posa à Versailles pour le peintre Hyacinthe Rigaud, en plus de son portrait il commanda entre 16 novembre et le 4 décembre 1700 le portrait du roi Soleil pour l’exposer en Espagne.

De fait, Hyacinthe Rigaud fut chargé de ce portrait, en effet ce dernier était un célèbre peintre portraitiste.

Après avoir fait ces études à l’Académie Royale de Peinture et Scultpure, il s’adonna aux portraits en 1681 puis se spécialisa dans les visages.

Dès son arrivée à Paris en 1681, il jouit d’une excellente réputation de portraitiste.

Les compositions originales dans lesquelles il sait magnifier certains de ses modèles, en font un peintre à la mode auquel les grands de ce monde commandent leurs portraits.

En effet, les commandes affluent dans son atelier géré comme une entreprise productive, sans perte de temps : les taches sont reparties et Rigaud sait s’entourer d’artistes de qualité auxquels il délègue une grande partie de l’ouvrage. En effet, jusqu’en 1716, plus de trente artistes travaillent dans son atelier tel que Prieur, Bayeul ou encore Citons La Penaye, chacun maitre dans son domaine.

Ainsi, selon la nature de la commande, Rigaud peut ne peindre que la seule tête du modèle sur une petite toile. Celle-ci est ensuite insérée, cousue, dans la composition en pied, c’est par exemple le cas dans certaines copies du Portrait de Louis XIV.

En effet, à la suite de la réalisation du portrait de Louis XIV mesurant 2.77 mètres de haut et 1, 94 m ce dernier l’apprécia tellement qu’il le garda et commanda une copie pour son petit-fils.

Cet emblème de la monarchie absolue de droit divin fut réalisé l’année même où le château de Versailles parvenait à sa perfection cérémonielle et symbolique quand le roi installa sa chambre au cœur du palais de Versailles, tout à côté de la salle du Conseil où il réunit les ministres et les secrétaires d’État, donnant ainsi à voir les « deux corps du roi ».

Louis XIV affectionnait ce tableau à un point tel qu’il ordonna d’en multiplier les copies.

En réalité les deux grands portraits de Rigaud, l’original et la réplique, restèrent à Versailles.

Le tableau fut présenté à Versailles en janvier 1702, dans le grand appartement à l’admiration dévote des courtisans.

Ainsi, nous pouvons nous demander de quelles manières, Hyacinthe Rigaud parvient-il grâce à ce portrait à marquer un tournant dans la conception de portraits royaux ? Afin de répondre à cela nous verrons dans un premier temps que c’est une représentation grandiose du roi Louis XIV puis nous nous pencherons sur la forte représentation du pouvoir et nous finirons par voir que ce portrait est une nouvelle représentation du monarque. PLAN : I)  Une représentation grandiose Nécessaire de noter que cette œuvre est un grand format de plus de 2.76mètres et qu’elle a été accrochée à plus de 2mètres du sol.

La hauteur de ce portrait étant de 2.77mètres, nous pouvons constater que le roi Louis XIV qui mesurait environ 1.60m est représenté plus grand que nature.

Ainsi, il se tient debout, devant une estrade revêtue d’un tapis et domine le spectateur qu’il fixe de son regard, plus précisément la cour qu’il domine du regard  De plus, nous pouvons souligner qu’il y a une volonté de différencier les deux corps du roi : o Le visage : on sait que lors de cette peinture, Louis XIV était alors malade de la goutte, il posa plusieurs fois pour Hyacinthe Rigaud entre 1701 et 1702, ce portrait réalise un habile compromis entre la mise en scène de la majesté du roi et son humanité, sensible dans le réalisme du traitement de son visage  Les jambes : à l’opposé du visage, ces jambes sont celles d’un jeune danseur qui a posé à sa place, elle donne à la silhouette royale une allure efféminée qui ne compromet pas sa « royale virilité » car cette somptuosité est toute politique.

Or, il semblerait que l’attitude du roi avec ces pieds qui sortent du manteau serait inspiré par la statue pédestre de Louis XIV réalisée par Desjardins pour la place des Victoires à Paris  De ce fait, d’un côté nous avons le roi symbolique qui ne meurt jamais et de l’autre nous avons le roi physique qui représente le simple corps mortel du roi. - Représente le monarque dans des habits de sacre, entouré de tous les accessoires du sacre qui lui permettent de mettre en avant son pouvoir et l’absolutisme Se fait représenter dans un décor somptueux comme laisse imaginer la colonne de marbre monumental en arrière-plan.

Cette dernière symbolise la force et la stabilité, dans un partie basse un bas-relief doré représente la déesse grecque de la justice, Thémis.

Celle-ci tient une balance et une épée et rappelle avec la main de justice le pouvoir judiciaire, le roi se doit d’être un arbitre Ce décor est caché par un grand dais de velours rouges qui vient recentrer le regard sur la figure du roi  Tous les éléments du décor participent à la théâtralisation de la scène  - II)    Une représentation du pouvoir du roi Les insignes du pouvoir : sont ceux du roi de France en costume de sacre, ils symbolisent les trois pouvoirs que le roi détient de Dieu : les pouvoirs religieux, politiques et judiciaires Le manteau royal : porté une seule fois par les rois à l’occasion du sacre.

La couleur bleue provient des rois capétiens et est une couleur dynastique avant d’être héraldique (relatif au blason) est un attribut marial (relatif à la vierge marie) tout comme le lys. La texture du velours est accentuée par l’effet de surface, Rigaud qui a grandi dans le voisinage des échoppes des drapiers de Perpignan, a le sens de la facture éclatante et de l’ampleur des draperies.

L’attitude main sur la hanche faisant saillir le coude, est un signe de pouvoir fréquemment reproduit Le sceptre : surprenant et jamais expliqué, c’est sur le sceptre d’Henri IV renversé qu’il s’appuie et non sur le sceptre de Charlemagne utilisé lors du sacre.

Le roi tient dans sa main droite ce dernier qui est signe de la puissance royale, il est ici court et surmonté d’une fleur de lys comme celui-ci attribué à Henri IV et qui apparait dans certains portraits, toutefois on se sait pourquoi le roi le tient à l’envers.    -  - - III) - - La main de la justice : placée à côté de la couronne, elle symbolise un pouvoir sacré du monarque, celui de rendre la justice.

Lors du sacre, le roi tient dans la main droite le sceptre et dans la gauche, la main de justice La couronne : celle représentée ici n’est pas la couronne du sacre, c’est une couronne de vermeil plus légère, sans pierres précieuses L’épée de Charlemagne : « la joyeuse » marque la protection des fidèles (le pouvoir militaire) Pour montrer son pouvoir royal et la continuité dynastique, Louis XIV se fait représenter en tenue de sacre Ces éléments placent.... »

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