Concini, maréchal de France
Publié le 25/08/2013
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Le 20 janvier 1611, Maximilien de Sully, qui a été l'ami et le ministre d'Henri IV, démissionne de sa charge de surintendant des Finances. Dès lors, les Concini règnent dans l'ombre : au Conseil, leurs protégés ont la majorité. Le 9 février, Con-cino Concini est nommé lieutenant général du roi en Picardie, pour contrebalancer l'influence du gouverneur de la province, ...

«
Une promotion
spectaculaire
Le 20 janvier 1611, Maximilien
de Sully, qui a été l'ami et le
ministre d'Henri IV, démission
ne de sa charge de surinten
dant des Finances.
Dès lors, les
Concini règnent dans l'ombre :
au Conseil, leurs protégés ont
la majorité.
Le 9 février, Con
cino Concini est nommé lieute
nant général du roi en Picardie,
pour contrebalancer l'influence
du gouverneur de la province,
UN BON
GOUVERNEUR
Concino Concini s' est
implanté en Picardie en
achetant le marquisat d'Ancre
et en devenant lieutenant de Péronne, Roye et
Montdidier, en septembre
161 O.
li obtient ensuite la
citadelle d'Amiens, dont il
achète également le bailliage.
Tenant ainsi à la
fois les pouvoirs militaire et
judiciaire, il réussit sans trop
de mal à maintenir les
turbulents Picards dans la voie de l'obéissance au roi.
li veille à l'achèvement des travaux de la citadelle
et restaure les fortifications de toute la province,
indispensables à sa défense.
Ces entreprises sont aussi utiles à la sauvegarde
de ses positions personnelles qu'à celle du royaume,
qu'elles garantissent à la fois
contre les Espagnols de
Flandre et les éventuelles
révoltes des grands.
Pendant trois ans, Concini fait
montre d'une remarquable
efficacité et s'occupe au
mieux des intérêts du roi en
Picardie.
Doté d'une
intelligence brillante, d'un vif
esprit d'entreprise et d'un
sens politique aiguisé, il
travaille certes à établir sa
fortune, mais son second
désir, rapportera le cardinal
de Richelieu dans ses
Mémoires, est d'œuvrer à « la
grandeur du roi et de l'État ».
le jeune Henri d'Orléans, duc
de Longueville .
li ne suffit pas à
Concini d'avoir obtenu maintes
charges prestigieuses et le cor
don de chevalier de l'ordre du
Saint -Esprit : il veut accéder au
sommet de l'État ! En tant
qu'étranger, il lui est en princi
pe impossible de devenir se
crétaire d'État.
li
parvient pour
tant à ses fins, Je 19 novembre
1613, en succédant dans cette
charge à feu le maréchal de Fer
vacques .
Le
lendemain, chez la
reine
mère, sans se départir de
son habituelle arrogance, il
prête serment à Louis XIII et le
remercie de la nouvelle faveur
qui lui a été accordée .
Cette
promotion spectaculaire, qui
fait de lui l'un des grands offi
ciers
de la Couronne, lui vaut
d'être appelé « Excellence » et
lui donne de droit l'entrée au
Conseil, suscite l'indignation à
la
Cour .
Alors que la rébellion
couve, les princes du sang font
de ce parvenu, qui n'a même
jamais servi sous les armes,
leur ennemi désigné .
Face à la
révolte des grands,
Concini prêche la conciliation,
et sert fidèlement le roi, qui
l'appelle « mon cousin » ! Le 14
août 1615, il prend le comman
dement de l'armée royale en
Picardie.
A la mi-juin de l'année
suivante, l'hostilité à l'égard
des époux Concini est de plus
en plus grande car quasiment
plus rien ne se décide sans
qu'ils soient consultés.
Une campagne
de calomnies
Chacun s'indigne de la fortune
que les Concini doivent aux lar
gesses
de la reine mère, qui
ont contribué à grever lourde
ment les finances de l'État.
Leonora Galigaï
est accusée de
peupler « le Louvre de sor
ciers, de magiciens, de juifs et
d'anabaptistes ».
En province
et à Paris, libelles et pamphlets
se déchaînent contre le favori,
qu 'on accuse également d'être
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l'amant de Marie de Médicis.
« Si la reine allait avoir / Un
poupon dans le ventre, / Il se
rait
bien noir, / Car il serait
d'Ancre
» , affirme la rumeur.
Peu à peu, Leonora Galigaï est
gagnée par l'inquiétude, puis
par la frayeur : elle ne songe
plus qu'à quitter la France et à
retourner à Florence, où elle
pourra jouir paisiblement de
l'immense fortune qu'elle a
amassée .
Son époux, sûr de lui
et de ses protecteurs, n'a cure
des médisances, des calom
nies
et des injures .
Le couple
est déchiré par d'incessantes
et violentes scènes de ménage .
Affichant un souverain mépris,
Concino Concini travaille inlas
sablement à accroître son pou
voir.
Le 23 juin 1616 , il renonce
à
sa charge de lieutenant géné
ral en Picardie et parvient habi
lement à obtenir en échange
celle
de lieutenant général en
Normandie, ainsi que celles de
gouverneur de Pont-de-l 'Arche
et du château de Caen .
En
novembre , il va s'employer à
écarter
du Gouvernement les
vieux
ministres d'Henri IV : une
manœuvre qui lui permettra de
devenir le maître du royaume,
mais ne tardera pas à
provo
quer sa chute.
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0 ~ w w u a: ~.
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