Convois pour la Russie

Les dangers d'une voie maritime à travers l'Arctique. Quand l'Allemagne envahit la Russie, le 22 juin 1941, la Grande-Bretagne était en guerre depuis 20 mois. La bataille de l'Atlantique prenait une tournure délicate et il ne pouvait être question d'envoyer immédiatement une aide efficace à la Russie, Néanmoins, un premier convoi de ravitaillement partit pour Mourmansk en août: le porte-avion Argus y débarqua 24 Hurricane et un bateau marchand livra 24 autres appareils en pièces détachées. A fin septembre, l'Amirauté était prête à l'envoi de convois réguliers. Comme ce fut le cas pour les convois de Malte, on organisa une navette: les convois aller furent appelés «PQ» et les convois retour «QP». Sur les 11 premiers convois PQ partis à la fin février 1942, c'est-à-dire avant que les Allemands envoient au Nord leurs grands navires de guerre pour essayer de stopper les convois, un seul bateau fut perdu (appartenant au PQ 7) sur 94 au total. Les 16 bateaux du convoi PQ 12 (1-12 mars) arrivèrent tous à Mourmansk, ayant échappé de justesse au cuirassé Tirpitz qui réussit, de son côté, à éviter les torpilles de la flotte britannique. Mais les 19 bateaux du PQ 13 (20 mars-1er avril) furent dispersés par une violente tempête et quatre d'entre eux furent la proie des bombardiers, des sous-marins et d'une sortie de trois destroyers allemands. Abîmés par les glaces, 16 des 24 bateaux du PQ 14 (8-19 avril) durent rebrousser chemin sur l'Islande et vinrent grossir les rangs du PQ 15, qui compta dès lors 25 bateaux (26 avril-5 mai). Le convoi para avec bravoure à une nouvelle sortie des destroyers allemands, mais trois bateaux furent perdus dans une attaque aérienne. Le PQ 16 (21-30 mai) fut le plus important convoi de tous, puisqu'il se composait de 35 bateaux qui résistèrent magnifiquement aux attaques des sous-marins et des avions allemands. Le PQ 18 (2-21 septembre) fut accompagné d'une escorte de combat composée de 25 destroyers et d'un porte-avions. Les Britanniques perdirent 13 des 40 bateaux de ce convoi, mais le convoi poursuivit sa route sous les attaques massives de la Luftwaffe. On décida toutefois de ne plus envoyer de convois jusqu'à l'hiver, dont les nuits plus longues pourraient leur assurer une meilleure protection. Pour les équipages des bateaux marchands comme des escorteurs, les convois PQ étaient de rudes épreuves. Les conditions météorologiques étaient épouvantables et quand un bateau coulait, son équipage mourait plus certainement de froid que sous le feu de l'ennemi.