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(de 1944 à 1967) DES EMPIRES COLONIAUX A L'INDEPENDANCE : LA DÉCOLONISATION

Publié le 20/10/2011

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Le 27 mars, un exécutif provisoire est nommé; il comprend huit musulmans dont cinq F.L.N., plus trois Européens «libéraux«, sous la présidence de M. Farès très récemment libéré à Paris, mais ses premiers actes se heurtent à l'opposition interne de l'O.A.S. Dans les jours qui suivent le référendum français, l'O.A.S. est décimée : tandis que le général Jouhaud est condamné à mort le 13 avril, le général Salan est arrêté le 20 à Alger. Les premiers éléments de la force locale prévue par les accords d'Evian s'installent pendant que l'exode des Européens d'Algérie s'accélère à un rythme impressionnant.

« par Roosevelt et Churchill, le 14 aoii.t 1941, admettait le droit des peuples à l'autodétermi ­ nation, et ce droit fut exprimé à nouveau par la charte de San Francisco, en 1945.

Ces décla­ rations eurent un retentissem ent considérable et prirent dans la conscience des peuples colo­ nisés une valeur exemplaire.

La guerre froide entre l'Est et l'Ouest et la division du monde en deux blocs placèrent les territoires coloniaux au centre de ce conflit : l'explosion des nationalismes et les aspirations à l'indépendance de certains avaient le soutien du bloc socialiste, tandis qu 'à l'opposé se mani­ festait la volonté des puissances européennes de maintenir une suprématie, au moins écono­ mique, sur leurs anciennes colonies .

L'anti­ colonialisme fut une arme politique dont usa l'U.R.S .S .

contre le bloc capitaliste alors que les Etats-Unis cherchèrent à jouer un rôle conciliateur, surtout lorsqu'ils crurent voir , à la faveur des troubles, se dresser l'ombre du communisme.

L'O.N.U.

devint la tribune de l'anticolonia­ lisme, l'arène où s'affrontaient partisans et adversaires de la décolonisation, l'U.R.S.S.

et les Etats-Unis étant soucieux, tous deux , de ne pas s'aliéner l e s sympathies du T iers-Monde.

La décolonisation s'est effectuée par des che­ mins divers, en des étapes successives selon, d'une part, les caractères propres à chacune des puissances colonisatrices, d'autre part 1 les structures des pays colonisés.

L'empire tran­ çais s'est mué en une «Union française », puis en une « Communauté » ; l'empire britannique a achevé de se transformer en une Confédéra­ tion très lâche d'Etats souverains; les terri­ toires coloniaux belges, néerlandais , portugais ont subi, à des rythmes et sous des formes diverses, les mêmes tendances.

L'émancipation pose à son tour , aux pays décolonisés, des problèmes dans leurs rap­ ports avec leur ancienne métropole ainsi que dans leurs relations de voisinage.

Beaucoup d'entre eux cherchent encore un difficile équi­ libre, dans des regroupements fluctuants.

EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS Le point de départ de l'évolution des pays d'outre-mer dont la France avait la responsa­ bilité semble bien devoir être fixé au début de 1944 : la Conférence de Brazzaville (30 jan­ vier-8 février) s'efforça de tirer la double leçon des échecs des tentatives d'organisation de l'empire, précédemment amorcées, et de l'évolution accélérée par les circonstances.

Si la conférence de Brazzaville n'a pas tranché le différend qui opposait les partisans de l'as­ sociation à ceux de l'assimilation, du moins procéda-t-elle à la révision nécessaire des con­ ceptions, à la définition des réformes écono­ miques et sociales de base, et ouvrit-elle des perspectives nouvelles, tel le principe de la représentation des territoires d'outre-mer à l'As­ semblée Constituante, progrès vers la participa­ tion à une gestion de leurs propres affaires et étape vers une décentralisation administrative.

Le plus souvent, les opposants nationalistes attaquaient moins la m é tropole que les abus de son personnel admini stratif : vexations, travail forcé, impôts arbitraires .

La France a dii.

accorder l'indépendance pro­ mise à la Syrie et au Liban et, sous la pres­ sion de la Grande-Bretagne, évacuer entière­ ment ses positions au Proche-Orient (1945).

La IV• République , à sa naissance, a trouvé posé , en pleine acuité parfois, en virtualités le plus souvent , le problème des structures des pay s d'outre-m er.

Elle a essayé de lui donner d'abord une solution fédérale dans le cadre de l'Union française (Constitution de 1946), qui a vite éclaté .

Les Etats associés n'avaient pas caché leur aspiration fondamen­ tale à l ' indépendance et l'Union française n'avait été acceptée que comme un premier pas et non comme une fin.

Dans le cadre de la Constitution de 1958, le nouveau régime tenta d'organiser la Commu­ nauté, mais en raison de l'évolution mondiale, l'accession à l'indépendance fut concédée très rapidement.

Il convient cependant de noter le caractère étroit des rapports nouveaux, établis en vertu des accords de coopération, entre la France et la plupart des pays relevant anciennement de sa souveraineté.

Sont demeurés dans le cadre de la République française les quatre départements d'outre-mer intégrés (Guadeloupe , Guyane, Martinique, Réu­ nion ) et les sept territoires d'outre-mer (Terri­ toire des Afars et des Issas (ex-Somalis), Co­ mores, Saint-Pierre-et-Miquelon, Nouvelle-Calé­ donie, Polynésie, Wallis et Futuna, Terres Aus­ trales) .

Tous les autres pays relevant de l'autorité de la France en 1944 ont accédé à l'indépen­ dance : - les Etats issus de la Fédération de l'Indochine : Vietnam-Nord et Vietnam-Sud, Laos, Cambodge , - les anciens protectorats d'Afrique du Nord : Tunisie, Maroc , - les anciens mandats africains : Togo, Cameroun, - les Etats nés de l'ancienne A.O.F .

et de l'ancienne A.E.F.

: République islamique de Mauritanie, Républiques du Sénégal, du Mali (ex-Soudan français), de Haute-Volta, de Gui· née, de Côte d'Ivoire, du Niger, du Dahomey, du Gabon, du Congo , République Centrafri­ caine et République du Tchad; - la Répu­ blique Malgache; - enfin l'Algérie.

La plu­ part ont été admis à l'O.N .U.

sur présentation de la France.

Le Condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides demeure régi par la con­ vention de 1906.

Enfin les anciens établissements français de l'Inde (Chandernagor, Pondichéry, Karikal, Mahé et Yanaon) ont été incorporés à l'Union indienne, le premier à la suite d'un référen­ dum admis d'un commun accord (1949), les autres par un transfert de facto en 1954 et de jure en 1956, par le gouvernement français à la suite du refus de l'Inde d'admettre une consultation par référendum, et ratifié seule­ ment en 1962 par le Parlemant français.. »

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